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Pierre-René Lemas, secrétaire général de la présidence de la République, a confirmé aujourd’hui une rumeur qui courait dans les rédactions depuis quelques semaines. François Hollande a décidé de quitter le palais de l’Élysée, résidence des présidents français depuis 1848, et de transférer les services de la Présidence à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis. « Bâti au XVIIIe siècle, le palais de l’Élysée a une histoire très riche, mais il n’est pas adapté à l’exercice du pouvoir au XXIe siècle. Le président de la République a voulu doter la France d’un centre de gouvernement moderne, réactif, efficace, débarrassé du faste et tourné vers l’avenir plutôt que vers le passé. » Le service des archives sera le premier à partir, dès l’été 2014, le déménagement de l’ensemble des services devant être achevé avant la fin de l’année.
Direction : Noisy-le-Grand
Ce n’est pas la première fois que le transfert du siège de la présidence est envisagé. Au début de son mandat, le général de Gaulle avait pensé à s’installer au château de Vincennes, plus vaste, plus sûr et facilement accessible par voie aérienne. Valéry Giscard d’Estaing avait songé à l’École militaire, et Français Mitterrand à l’Hôtel des Invalides. Le choix de François Hollande s’est porté sur un site d’une toute autre nature : l’ESIEE Paris, une école d’ingénierie et de management située à Noisy-le-Grand. L’établissement, qui accueille aujourd’hui plus de 1000 étudiants, doit lui-même emménager l’année prochaine dans un campus plus étendu. Le président de la République disposera d’un appartement privé dans les nouveaux locaux, mais l’essentiel du bâtiment sera occupé par son cabinet, son état-major particulier et des services administratifs et techniques.
Jean-Daniel Berthelot, chef du service de l’administration et de la conservation des résidences présidentielles, explique ce choix. « Ce site présente de multiples avantages, dit-il. C’est un superbe bâtiment, résolument moderne et parfaitement équipé. Il est situé au cœur du Campus Descartes, le pôle de recherche de Marne-la-Vallée, dans un environnement très stimulant. Il est aussi proche des aéroports et des grands axes autoroutiers. » Mis dans la confidence depuis quelques jours, Michel Pajon, le député-maire socialiste de Noisy-le-Grand, se réjouit d’accueillir « le premier des Français » dans sa cité, « une ville à la fois paisible et dynamique, où il fait bon vivre et travailler ».
L’Élysée à louer
La prochaine destination de l’Élysée n’est pas encore connue. Jean-Daniel Berthelot nous confie que la création d’un musée de la République a été un moment envisagée, sur le modèle de la Maison de l’histoire de la République fédérale, ouverte à Bonn en 1994 et qui est devenue l’un des musées les plus visités d’Allemagne. Toutefois, l’état actuel des finances publiques ne permet plus un tel projet. Il est prévu de proposer le palais à la location, dans le cadre d’une « procédure rigoureuse et complètement transparente ». Au-delà du symbole, l’opération devrait donc permettre de renflouer les caisses de l’État.
Selon Angélique de Coudenhove, spécialiste de l’immobilier de luxe à Paris, l’Élysée ne manquera pas de susciter des convoitises. « C’est évidemment un bien d’exception, un cran au dessus de tous les hôtels particuliers parisiens. Un usage commercial semble exclu, mais il pourrait intéresser certains organismes étrangers, ou des particuliers très fortunés, sensibles au prestige d’une telle adresse. » Parmi les locataires potentiels, on pourrait retrouver l’ambassade du Qatar. Son siège de la rue de Tilsitt est en effet devenu trop exigu pour abriter les services consulaires, en fort développement depuis quelques années. L’émirat faisait d’ailleurs partie des candidats à l’acquisition de l’Hôtel de la Marine, place de la Concorde, quand sa cession fut envisagée en 2010. Angélique de Coudenhove assure cependant que la concurrence sera vive. Elle a déjà reçu des demandes d’informations des quatre coins du monde.
Des réactions contrastées
Le déménagement de la présidence a suscité des réactions contrastées dans la classe politique. Pour Harlem Désir, le Premier secrétaire du PS, ce choix reflète la personnalité du président et s’inscrit parfaitement dans son projet politique : « François Hollande est un homme simple et un homme moderne. C’est tout naturellement qu’il a décidé de quitter un palais désuet dans un quartier cossu pour se rapprocher des Français, en particulier des plus jeunes, et s’installer là où se joue la révolution numérique à la française. » Habituellement critique à l’égard du président, Jean-Luc Mélenchon a lui aussi salué cette décision. « Personnellement, je n’ai jamais compris ce que le président de la République faisait dans ce palais de courtisane. La République n’a pas besoin de sols marbrés ou de plafonds dorés. (...) Et aller en Seine-Saint-Denis, dans le 9-3, c’est une bonne idée. Comme ça, on est sûr que Sarkozy ne se représentera pas. "