1939.Sean Devlin, pilote et mécanicien irlandais, participe, avec son ami Jules, à une course organisée en Allemagne, tombée sous le joug nazi.Le champion allemand, Kurt Dierker, ne recule devant rien pour gagner.
Pour se venger, Sean et Jules pénètrent dans l'usine de recherche de Sarrebrück, mais sont capturés par Dierker, qui les accuse d'être des espions à la solde des Alliés.Jules ne résistera pas à la torture.Sean, lui, réussira à s'évader, avec la flamme de la vengeance toujours en lui.
1940.L'Allemagne du IIIe Reich a lancé la guerre et pris le contrôle d'une partie de l'Europe, dont la France.Sean est arrivé à Paris et se fait approcher par le chef d'un groupe de la Résistance.
D'abord réticent, Sean finit par accepter de mettre ses talents au service de la France et de la liberté quand il apprend que Dierker lui-même est à Paris.
Aider à libérer une ville de l'Occupation en prenant sa vengeance...Difficile de rêver mieux.
Ainsi débute The Saboteur, dernier jeu des studios Pandemic (Mercenaries, Star Wars Battlefront...), EA ayant fait fermer le studio après que The Saboteur ait été fini.
Alors, que vaut le chant du cygne de ce studio?
On va commencer par le commencement.
Les graphismes et animations.
Si la modélisation du Paris des années 40 est assez fine et bien faite, tout comme les uniformes nazis et les véhicules, particulièrement fidèles aux modèles réels, les personnages restent en revanche assez raides par moment, sans parler d'une modélisation assez bien faite, mais clairement pas poussée au maximum.
Dans l'ensemble, c'est quand même plaisant à l'oeil.On passera volontiers sur le côté "carte postale" de la carte, qui choque un peu au début, mais devient très vite anecdotique.
D'abord, pour Paris, on a une carte condensée pour rassembler surtout les plus gros lieux et monuments (Tour Eiffel, Arc de Triomphe, Sacré Coeur, Père Lachaise, Notre-Dame...)
Et quand, en plus, on a la Bourgogne, la Normandie, la Champagne Ardenne, Le Havre, et même l'Allemagne (avec Sarrebrück) à 5 minutes à pied de Paris...Ca fait un drôle d'effet au début pour les Français et les Européens de l'Ouest ^^ Mais on passe très vite outre ce détail pour se plonger dans le jeu.
Un autre point frappe de suite, et c'est le coeur même du jeu, son originalité, sa patte personnelle.
En effet, vous verrez bien vite le jeu passer au noir et blanc.Inutile de régler votre télé ou de ramener le jeu, tout est normal.
C'est en effet le parti pris graphique du jeu.
Une zone occupée de Paris sera en noir et blanc, dans un style visuel proche de Sin City, avec juste quelques pointes de couleur qui réhaussent le tout (les fenêtres éclairées bien en jaune, les brassards nazis en rouge, de même que le sang et les installations ennemies, etc...).
De plus, elle subira un sale temps (pluies, orages...) et les soldats allemands seront en nombre.
En revanche, une zone que vous aurez libérée par vos actions et votre avancée sera, elle, en couleur, avec un temps toujours très ensoleillé et peu de soldats, vous permettant de leur échapper assez facilement.
Sur la carte, ça se traduit de la façon suivante, des zones colorées, et des zones grises.
La transition entre les deux univers, lorsque vous passez d'une zone libre à une zone occupée, est très fluide et assez rapide.
Et c'est là que The Saboteur sort toute son originalité.
Car, pour le reste, on peut définir The Saboteur comme un mix de GTA et de Assassin's Creed.
Et ça sera loin d'être totalement faux.
On a là un univers ouvert façon GTA, avec des missions principales (notées sur la carte en doré) et secondaires (notées en noir) à effectuer pour le compte de différentes personnes.
Sans oublier les missions annexes, qui consistent à faire sauter des installations nazies, récupérer de la contrebande et des cartes postales...
Ces missions annexes sont notées sur la carte par des points blancs, à la conditin préalable d'avoir acheté la carte du secteur concerné au marché noir.
Marché noir où vous trouverez armes, cartes, bonus...Et bien sûr des munitions, aussi, quand vous avez les armes.
Comme les planques et garages, ils sont indiqués en bleu sur la carte.
Justement, ces garages, vous pouvez y trouver tous les véhicules du jeu.Pour remplir le choix, vous avez juste à prendre le véhicule dans la rue et le ramener au garage, à la façon de quelques missions secondaires des GTA.
Bref, on nage en terrain connu sur le fond, à part le menu Bonus.
En effet, en accomplissant certaines actions spécifiques, vous débloquerez des bonus liés à une certaine façon de faire.
Il y a 3 niveaux (Bronze/Argent/Or) et vous ne pouvez faire que le bronze pour commencer.Une fois le bonus de bronze obtenu, vous pouvez tenter celui d'argent.
Selon les cas, ça peut être "Tuer X ennemis de la manière Y", "Amener X véhicules au garage", etc...
Bien plus que des petits défis pour pimenter le jeu, les bonus accordés sont tellement intéressants que ça en devient indispensable (nouvelles armes, nouveaux véhicules, améliorations, nouvelles fonctions dans le gameplay...).
Côté forme, par ici pour voir en action:
Toutes les vidéos de The Saboteur
Donc, assez classique.On vise, on tire, on pose des explosifs...Un jeu d'action basique, mais bien mené.
Les actions sont fluides, les changements d'armes rapides...Rien à signaler, donc.
Mais on peut aussi tenter de mener ses missions en mode Infiltration.
Et c'est là qu'on sent l'influence de Assassin's Creed.
En effet, Sean peut se faufiler derrière ses ennemis pour les éliminer discrètement, se saisir des uniformes ennemis pour passer un peu partout (par contre, uniquement le haut, pas le pantalon, ce qui met un coup au réalisme ^^).
Il est également capable, comme Altaïr et Ezio, d'escalader les bâtiments, afin que le joueur lance une attaque assez réfléchie depuis les toits.Malheureusement, la jouabilité est bien plus lourde et pénible, dans ces phases, que dans Assassin's Creed.
Là où le titre d'UbiSoft vous propose de tout simplement vous déplacer, vous stoppant quand il est clairement impossible de passer d'un point à un autre de façon directe, le titre de Pandemic vous force à appuyer sur le bouton de saut quasiment tout le temps, ce qui peut vite devenir très pénible.
Par contre, un bon point de ce côté, c'est le fait que les endroits sur lesquels vous pouvez vous accrocher s'éclairent.
Mais attention, car vous pouvez vous faire voir.
Et le moindre comportement suspect sous les yeux d'un soldat peut entraîner, si vous ne vous calmez pas, une alerte.
D'abord, en image, où ça se passe.
Entre la carte et le cercle avec votre arme actuellement équipée, vous voyez un autre cercle plus petit.
Quand il est vide (comme l'image ci-dessus), aucun soldat ne vous voit.
En revanche, quand une tête apparaît dedans, c'est qu'au moins un soldat est capable de vous voir.
Et là, si vous avez un comportement suspect alors qu'on vous voit, le contour de la carte commence à se remplir en jaune.
Si ce contour jaune se remplit au maximum, c'est l'alarme.
Et il ne vous reste plus qu'à échapper aux soldats, comme dans Scarface ou GTA IV, en sortant de la zone de recherche.
Ou en utilisant des moyens plus détournés (planque, embrasser une femme, entrer au bordel, amener à la Résistance et riposter, et encore d'autres).
En ce qui concerne le remplissage de la jauge, ça peut arriver de plusieurs façons.
Agresser un soldat, écraser quelqu'un, grimper aux bâtiments, se promener l'arme à la main...En étant visible, évidemment.
Si vous êtes déguisé, on ne vous dira rien pour avoir une arme, mais si on s'approche trop près de la zone de sécurité (définie en pointillés autour du personnage, et différemment vaste selon que vous marchez, courez, ou sprintez), on vous trouvera suspect.
Et il faudra alors vous éloigner rapidement des soldats.
Quant au scénario, passons, c'est une bonne vieille série B décomplexée et assumée.Vengeance, action, traîtrises, etc...Tout y passe, mais c'est assez bien mené pour plaire.
Soulignons également un doublage français d'assez bonne facture, une IA assez bonne, gâchée parfois par des moments à la ramasse, une belle ambiance, et un côté second degré/série B/anachronismes (notamment dans les musiques, certaines étant issues des années 60) bien assumé.
Et on obtient un très bon jeu d'action en environnement ouvert, qui réussit à porter ses références sans en être prisonnier.
Bref, du tout bon, comme Mercenaries par le même studio.
Graphismes 3/5
Très sympas sans être exceptionnels, mais la modélisation de Paris est vraiment bonne.
Scénario 2/5
Hyper classique, ne cherchez pas de la profondeur, ni même du respect à l'Histoire, mais intéressant et bien mené, réservant quelques petites surprises quand même.
Gameplay 3/5
Rien de bien original ni difficile.Le gameplay classique d'un jeu d'action, fluide et efficace.Dommage pour les phases d'escalade parfois bien chiantes.
Son 4/5
Doublage français convaincant, effets sonores très bons, et musique très bien choisie (malgré les anachronismes).Du bon.
Durée de vie 4/5
Vous pouvez compter facilement entre 70 et 80 heures pour le 100%, ce qui n'est pas rien pour un jeu d'action.
Intérêt final 16/20
Un très bon jeu d'action, au côté série B parfaitement assumé, qui donnera son lot de bons moments aux joueurs amateurs d'environnement ouvert.Bref, si vous aimez le genre, n'hésitez pas.
Pandemic a fait du très bon pour son ultime titre.