Auteur:Michel Houellebecq
Genre:Contemporaine
Synopsis:Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l’histoire, il commencerait peut-être par vous parler d’une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre.
Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passe seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d’une première exposition de son travail photographique à partir de cartes routières Michelin. C’était avant que le succès mondial n’arrive avec la série des « métiers », ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l’écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l’exercice de leur profession.
Il devrait dire aussi comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police. Sur la fin de sa vie il accèdera à une certaine sérénité, et n’émettra plus que des murmures. L’art, l’argent, l’amour, le rapport au père, la mort, le travail, la France devenue un paradis touristique sont quelques-uns des thèmes de ce roman, résolument classique et ouvertement moderne.
Avis:Bon sang, quelle horreur…
Je suis allé au bout parce que je n’apprécie guère de laisser quelque chose en plan et qu’il y a toujours moyen que ça s’arrange finalement plus tard, que le récit décolle enfin, à mesure qu’on avance…
Mais non, pas ici. Ce Goncourt 2010 est juste vide et chiant du début à la fin.
Houellebecq n’a strictement
RIEN à raconter dans cet ouvrage, absolument
RIEN ! Le résultat est simple, il meuble.
C’est tout. Ce livre est un agglomérat de vide, de phrases reliées tant bien que mal parfois sans aucune logique, et surtout sans aucun fond.
Alors, on se tape du copier/coller d’un peu partout, des explications et détails inutiles, juste pour remplir et faire de la page.
Un exemple de ce remplissage inutile.
3e partie du livre, intrigue policière, Jasselin découvre le corps.
S’il devait avoir à supporter la vision de cette scène de crime il devrait, il en prenait nettement
conscience, adopter pour quelques minutes le point de vue d’une mouche ; la remarquable
objectivité de la mouche, Musca domestica. Chaque femelle de Musca domestica peut pondre
jusqu’à cinq cents et parfois mille oeufs. Ces oeufs sont blancs et mesurent environ 1,2 mm de
longueur. Au bout d’une seule journée, les larves (asticots) en sortent ; elles vivent et se nourrissent sur de la matière organique (généralement morte et en voie de décomposition avancée, telle qu’un cadavre, des détritus ou des excréments). Les asticots sont blanc pâle, d’une longueur de 3 à 9 mm.
Ils sont plus fins dans la région buccale et n’ont pas de pattes. À la fin de leur troisième mue, les
asticots rampent vers un endroit frais et sec et se transforment en pupes, de couleur rougeâtre.
Les mouches adultes vivent de deux semaines un mois dans la nature, ou plus longtemps dans les conditions du laboratoire. Après avoir émergé de la pupe, les mouches cessent de grandir. De petites mouches ne sont pas des mouches jeunes, mais des mouches n’ayant pas eu suffisamment de nourriture durant leur stade larvaire.
À peu près trente-six heures après son émergence de la pupe, la femelle est réceptive pour
l’accouplement. Le mâle la monte sur le dos pour lui injecter du sperme. Normalement la femelle
ne s’accouple qu’une seule fois, stockant le sperme afin de l’utiliser pour plusieurs pontes d’oeufs.
Les mâles sont territoriaux : ils défendent un certain territoire contre l’intrusion d’autres
mâles, et cherchent à monter toute femelle qui entre sur ce territoire.Peut-on m’expliquer à
QUOI sert
exactement ce copier/coller de Wiki ou d’une encyclopédie sur les insectes dans l’intrigue du bouquin ?? Non mais, sérieusement, on s’en contrefout, non ? Et voilà comment on se retrouve avec des lignes inutiles par paquets, juste pour remplir…
Autre exemple, moins long…
Tournant le dos à la photographie argentique, qu’il avait jusque-là exclusivement pratiquée, il fit l’acquisition d’un dos Betterlight 6000-HS, qui permettait la capture de fichiers 48 bits RGB dans un format de 6000 x 8000 pixels.
Pendant presque six mois il sortit très peu de chez lui, sinon pour une promenade quotidienne qui l’amenait jusqu’à l’hypermarché Casino du boulevard Vincent-Auriol.Aucun commentaire sur les caractéristiques techniques dont le lecteur moyen se moque comme pas possible, et sur le placement de produit qui est une constante dans une bonne partie du bouquin…
Parfois, on a l’impression que c’est un mélange entre un guide touristique et un prospectus publicitaire, en fait…
D’ailleurs, celui-ci conforte cette impression.
Dans le cadre d’une enquête, ainsi qu’il l’affirmait toujours à ses étudiants de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, il est fondamental de prendre des notes – à ce stade de son exposé il sortait de sa poche son propre carnet de notes, un bloc Rhodia de modèle courant, au format de 105 x 148 mm.A-t-il
VRAIMENT besoin de continuer ainsi après “son propre carnet de notes” ? Tout le monde peut se représenter un carnet, pourquoi cette pub et les dimensions ? Là, je comprends vraiment pas…
Et on va arrêter là les exemples. Sinon, autant vous refiler le bouquin entier, on ira plus vite…
Ses descriptions ne sont gère mieux, c’est, de même, du pur remplissage et placement de produit.
Imaginons une seconde que j’écrive une scène où le personnage décide de se faire un café (ou que tout autre auteur amateur ou pro le fasse). Qu’est-ce que je pourrais bien écrire pour le signaler, sinon, au plus simple… “Le personnage se leva, puis commença à préparer son café”. Y a-t-il besoin d’en dire plus ? Pour moi, c’est non, on se représente bien la séquence.
Sauf qu’ici, vu le vide de l’ensemble, cette toute petite ligne même pas complète deviendrait, avec Michel Houellebecq, quelque chose comme…
“Jed se leva lentement de sa chaise, avant de se diriger d’un pas lent et mal réveillé vers la petite armoire de sa cuisine, un ensemble Ikea facile à monter à 45 euros, de 20 centimètres sur 50, avec possibilité de placer 3 étagères distinctes à l’intérieur, où il avait placé ses paquets de thé et de café. Jed aimait la simplicité de la marque suédoise, couplée à une certaine accessibilité, qui la rendait tendance pour toutes les classes sociales.
Il ouvrit tranquillement la porte, avant de saisir un paquet de L’Or Maison du Café, moulu en Colombie et hautement raffiné. Il l’ouvrit puis en sentit les effluves avant de lancer sa machine à café Senseo, achetée à moitié prix lors d’une opération commerciale au Carrefour d’Orléans, à quelques kilomètres d’ici. Ses lignes gracieuses avaient suffi à le séduire.
Lorsque le café fut prêt, il le versa délicatement dans sa tasse, puis le but lentement, ne voulant pas se brûler.”
Je sais pas pour vous, mais chez moi, ça s’appelle chiant, inutile et pompeux. C’est presque criminel d’oser écrire comme ça, quoi. Et c’est comme ça
tout du long.
Les personnages sont à l’avenant, ce sont des coquilles vides, à commencer par Jed Martin.
En fait, rapidement, bah… On se contrefout de ce qui peut lui arriver… Après tout, c’est le premier à le faire.
Jed est juste un passéiste, un attentiste, qui ne fait rien, ne pense à rien, ne planifie rien, se fout de tout, et se laisse juste porter. Sans oublier qu’il balance ses états d’âme de façon lourde et pas subtile, lesquels sont engoncés dans un incroyable complexe de supériorité dès que ça touche à son art… Un type creux, pas attachant, totalement inutile… Et si les autres sont un peu plus attachants, ça n’est pas assez pour les sauver. Ils sont en effet tout aussi creux et inaptes à susciter le moindre sentiment d’empathie…
Et n’oublions pas Houellebecq lui-même, qui se met en scène dans son roman.
Alors là, on atteint des sommets d’auto-satisfaction et de chouinage…
“Ouin, les vilains Français ne comprennent pas mon art ! Ouin, je suis un asocial misanthrope mais je suis un génie maudit et incompris !”
C’est juste absolument énorme…
Et le tout, donc, sans aucune histoire derrière, juste des réflexions balancées comme ça, au gré du vent et des envies, et toutes plus lourdes les unes que les autres, sans oublier le placement de produits et un défilé de personnalités.
Bref, un agglomérat de vide absolu, qui a suscité un engouement incompréhensible, avec une 3e partie et un épilogue qui partent dans un hors sujet
COMPLET et mal foutu, notamment cet épilogue assez risible…
En fait, Houellebecq a fait une sale blague, je crois.
Oui, ça peut être que ça. Il a dû se dire “Allez, je vais écrire une bonne grosse daube sans fond, sans intérêt, à la forme pompeuse pour le lecteur, juste pour voir si mon seul nom peut le faire vendre et me donner le Goncourt”.
Je crois qu’il a réussi le pari, là… Essayez de le voir comme ça, ça passera peut-être un peu mieux ^^
D’aucuns diront qu’il faudrait voir toute la littérature française de type contemporaine de cette façon, mais c’est un terrain sur lequel je n’irai pas plus loin, n’ayant pas encore d’autres échantillons du domaine à disposition =)
Bref, en un mot comme en cent, je définis ceci soit comme un exemple parfait de littérature de toilettes (à vous de voir ce que vous voulez y voir), soit comme un de ces ouvrages qui mériteraient l’autodafé.
Et si je l’avais encore sous la main, ça serait poubelle.
Et si on pouvait me dire comment on réfléchit dans les grands prix littéraires, je suis preneur.
Les Messagers de la Mort
Au Jeu des Trônes, il faut vaincre ou périr. George R.R Martin -
Le Trône de FerLe bien et le mal ne dépendent pas de ce qu'un homme fait, mais de ce qu'il ressent. Philip K.Dick
Le Mal est relatif, annaliste. On ne peut pas lui mettre d’étiquette. On ne peut ni le toucher, ni le goûter, ni l’entailler avec une épée. Le Mal dépend de quel côté on se trouve, de quel côté on pointe son doigt accusateur. Glen Cook -
La Compagnie Noire