Le chat en Asie : Chine, Thaïlande, Japon.
Au départ, je pensais traiter de cette thématique du chat, seulement sur le Japon. Et si la majorité de mon propos va se concentrer sur le Japon justement, je vais élargir aussi sur deux autres pays asiatique histoire de compléter un peu notre érudition de ces régions lointaines et méconnues.
Le chat typique du Japon est le bobtail tricolore japonais (aussi nommé écaille de tortue). Cette race de chat, originaire du Japon, est caractérisée par sa queue qui est enroulée sur elle-même. Les chats apparaissent au Japon probablement au sixième siècle de notre ère, venant de Chine et de Corée.
En Asie, les chats s’offraient d’empereur à empereur. Ensuite ils furent adoptés par la noblesse et les prêtres. Puis ils devinrent communs dans toute la société.
Pour prévoir les catastrophes naturelles, les anciens Chinois se fiaient à leurs chats. On ignore en quoi consiste la prescience féline, mais on reconnaît aux chats une sensibilité à l'électricité statique, aux champs magnétiques et aux secousses sismiques que les humains ne possèdent pas, et qui seraient la cause de ces comportements étranges pour nous (cela vaut également pour la plupart des espèces animales, tout particulièrement les oiseaux).
En Thaïlande un chat participe à la procession pour le couronnement. En Thaïlande, anciennement Siam, seuls les membres de la famille royale pouvaient posséder un chat. En Siam c’était un honneur de recevoir un chat en cadeau, il ne s’offrait que lors des visites à des dignitaires étrangers qui avaient gagné les faveurs du roi. Le premier couple de Siamois arriva en Europe en 1884. Avant seuls les rois de Siam avaient le droit d’élever ces chats. Ils étaient gardés dans des cages d’or parfumées d’encens, on pouvait les apercevoir dans les jardins royaux de Bangkok.
A Tokyo on vénère le chat au temple appelé le kotokuji. Au Japon le chat était tellement précieux qu’il était tenu en laisse, il faut attendre une loi de 1602 après Jésus Christ pour que le chat puisse évoluer en liberté. Cette loi avait pour but de débarrasser la soie de ses parasites. Seul un chat libre pouvait le faire.
Le chat au Japon est aussi considéré comme le protecteur de l’enfance.
En Chine, les chats étaient tenus en haute estime. Au cours de la dynastie Song (960-1279), les chats figuraient toujours sur les portraits d’enfants de la noblesse.
En Chine, le chat, depuis la première dynastie, est sacré. Les moines avaient en charge de nourrir les chats. Jusqu’au dix-neuvième siècle de notre ère il n’y a pas eu de massacre de chats en Chine. Alors que les Chinois peuple de commerçants vouent une vénération quasi mystique au protecteur des récoltes. Par contre pendant la République populaire de Chine et le gouvernement de Mao se créent des milices d’enfants enrôlés pour tuer tous les animaux qui «polluaient les villes et prenaient la nourriture au peuple».
En Chine, le chat fut dit-on, associé à une divinité agricole Li-Shou. Un chat blanc à queue noire avec sur le front la tache noire, « sceau de l’étoile », qui assurerait le bonheur.
Au Japon, le chat est également considéré comme un porte bonheur, notamment à travers les maneki-neko, les fameuses statuettes de chat avec une ou les deux pattes avant levée(s) au niveau de(s) (l’)oreille(s).
Maneki vient du verbe maneku (qui en japonais signifie inviter (dans le sens de faire venir) ou saluer, et neko désigne le chat. Il s'agit donc littéralement du « chat qui invite ».
La tradition veut qu'on mette un de ces chats levant la patte dans les magasins pour attirer la fortune. La patte levée varie selon que le chat est supposé attirer le client ou le faire dépenser plus d'argent dans le magasin : la patte gauche est censée attirer les clients, la patte droite l'argent. Il existe ainsi des chats levant les deux pattes et plus rarement les quatre pattes. La patte gauche peut aussi symboliser le bonheur dans les relations sociales et la droite le bonheur dans l’argent. Il existe encore d’autres interprétations selon les lieux et les époques.
Les légendes et l’histoire. Il existe différentes légendes pour expliquer l’apparition des maneki-neko:
Le chat du temple : un groupe de samouraïs (ou dans certaines versions, un seigneur féodal) passait devant un temple sur le parvis duquel se prélassait un chat. Alors que les samouraïs s'arrêtaient pour regarder le chat, ce dernier, assis sur son séant, les « salua » en levant sa patte à son oreille. Intrigués, les samouraïs s'approchèrent du chat. C'est alors que la foudre tomba exactement là où ils se seraient tenus s'ils n'avaient dévié leur route pour répondre au salut du chat. Très reconnaissants, ils firent des dons au temple une fois devenus riches.
Le chat du temple: au Japon, durant la période d'Edo, au 17e siècle, vivait un prêtre très pauvre qui était le gardien d'un temple en périphérie de Tokyo. Ce prêtre, bon et généreux, partageait sa maigre nourriture avec son compagnon, un chat nommé Tama. Un jour, particulièrement froid et pluvieux, le prêtre voulut se préparer un thé pour se réchauffer, mais il tomba dans un profond désespoir lorsqu'il s'aperçut qu'il n'avait même plus de thé. Accablé de douleur, le prêtre se mit à pleurer et demanda a son chat, en désespoir de cause, s'il pouvait l'aider lui et le temple, avant de s'endormir d'épuisement. Son chat, plutôt perplexe, partit s'asseoir près de la porte d'entrée du temple, et se mit à se nettoyer, comme le font les chats, en se léchant et en passant ses pattes contre sa tête. Un homme très riche, perdu dans les tourments de la tempête, cherchait à se protéger sous un arbre, lorsqu'il aperçut le chat devant la porte du temple, qui en se nettoyant en passant sa patte sur le côté de sa figure, semblait l'inviter à venir s'abriter. Intrigué par ce signe de bienvenue, et peut être du destin, l'homme alla se mettre à l'abri dans le temple. Quelques instants plus tard, la foudre frappa l'arbre ou était l'homme, et celui-ci explosa sous l'impact. L'homme riche considéra que le chat lui avait sauvé la vie, et voyant les conditions de vie du prêtre et l'état du temple, décida d'utiliser son argent et son influence pour restaurer le temple et améliorer la vie de ceux qui y vivaient. Ainsi grâce au chat, le temple japonais fut sauvé et le vieux prêtre vécut heureux et comblé. À la mort du chat, on lui édifia une statue qui le représentait la patte levée en souvenir de ce jour. Les gens de la région, considérant que ce chat avait apporté richesse et bonne fortune à son propriétaire, commencèrent à placer des figurines de chat avec la patte levé dans leurs maisons et leurs magasins. Ainsi commença l'histoire et le développement du maneki-neko au travers du Japon.
La courtisane : une courtisane nommée Usugumo, qui vivait à Yoshiwara à l'est de Tokyo, avait un chat qu'elle aimait beaucoup. Une nuit, le chat commença à tirer sur son kimono. Quoi qu'elle fasse, il continuait. En voyant cela, le propriétaire de la maison close crut que le chat était ensorcelé et le décapita. La tête du chat vola vers le plafond et écrasa un serpent qui s'y trouvait, prêt à frapper à tout moment. Usugumo était effondrée par la mort de son chat, et pour la consoler, un client lui fit faire une statue de bois de son compagnon. Cette statue fut le premier maneki-neko.
La vieille femme : une vieille femme qui vivait à Imado à l'est de Tokyo fut obligée de vendre son chat pour survivre. Très rapidement, son chat lui apparut en rêve. Il lui dit de faire sa statue en argile. Elle obéit, et vendit ensuite la statue. Par la suite, elle en fit d'autres, et les gens les achetèrent. Les statues devinrent si populaires que la vieille femme devint riche grâce à elles.
Même si on croit que les premiers maneki-neko sont apparus à la fin de l'ère Edo (environs 1600-1868) au Japon, la première preuve documentée vient des années 1870, pendant l'ère Meiji. Les chats sont mentionnés dans un article de journal daté de 1876, et il y a des preuves que des maneki-neko en kimono étaient distribués dans un temple d'Osaka à cette époque.
Une théorie rattache l'origine du maneki-neko, ou du moins de sa popularité, à la montée du nouveau gouvernement Meiji. Dans ses tentatives d'occidentaliser la société japonaise, le gouvernement fit interdire les talismans à connotation sexuelle, souvent affichés dans les maisons de passe. Après la disparition de ces talismans, les maneki-neko prirent leur place comme porte-bonheurs, peut-être parce que leur geste d'invitation rappelle une femme invitant à entrer dans la maison de passe.
Le geste de la patte. Dans les deux premières légendes, nous avons à chaque l’interprétation des personnages, du geste du chat, comme une invitation. Cela nous surprendra, nous autres occidentaux. En effet, pour les occidentaux, le maneki-neko semble dire « au revoir » plutôt qu'inviter. Cela vient tout simplement des différences entre les gestes utilisés en Extrême-Orient et en Occident : les Japonais invitent en levant la main paume vers l'avant et en baissant et relevant les doigts plusieurs fois comme le geste du maneki-neko. Aujourd’hui, il existe des maneki-neko avec des paumes inversées, ce qui est plus familier aux occidentaux. Personnellement je le déplore, je préfère largement le geste traditionnel japonais qu’un geste remanié juste pour faire plaisir à une autre culture.
Couleur des maneki-neko + accessoires. Tricolore : le chat est blanc avec des taches noires et rousses. Cette couleur est considérée comme un puissant porte-bonheur.
Blanc : le blanc est symbole de pureté.
Noir : les maneki-neko noirs sont censés apporter la santé et écarter les esprits maléfiques. Ils sont particulièrement populaires auprès des femmes car ils sont censés éloigner les agresseurs. Cela ne marche pas, j'en ai chez moi et il n'arrive pas à m'éloigner, et pourtant, tout le monde sait bien que suis un mauvais esprit.
Rouge : le rouge est une couleur de protection qui est censée écarter les esprits maléfiques et les maladies.
Doré : l'or est associé à la richesse.
Rose : il ne s'agit pas d'une couleur traditionnelle, mais de nos jours, elle est populaire et associée à l'amour.
Vert : le vert est associé à la réussite scolaire et universitaire.
Les maneki-neko portent souvent quelque chose autour du cou, cela peut être un foulard ou une écharpe, mais le plus souvent, c'est un collier rouge avec une clochette et une bavette décorative. Ces objets imitent probablement les ornements portés par les chats des riches foyers de l'ère Edo (environs 1600 – 1868).
Autre(s) légende(s) sur le chat.Le chat fantôme ou le bakeneko.
Le bakeneko est une légende du folklore japonais.
C'est un chat ayant des pouvoirs surnaturels, qu'il acquiert en atteignant l'une (ou plusieurs) de ces caractéristiques : un âge de treize ans, un poids de plus d'un kan (environ à 3,5 kg) ou une très longue queue.
Ce chat fantôme hante son foyer en menaçant la maisonnée et projetant des boules de feu. Il est souvent décrit comme se dressant sur ses pattes arrière prenant alors forme humaine. Il se peut également qu'il finisse par dévorer son maître dans le but de prendre sa place. Bien entendu, l’idée du chat qui se dresse et marche sur ces pattes nous fait penser immédiatement à une des œuvres de Ghibli :
Le royaume des chats.
Comme il est en apparence un chat tout à fait ordinaire, on ne laissait pas approcher les chats des cadavres car la légende veut que le bakeneko ait le don de réanimer un corps sans vie en sautant sur celui-ci, le ramenant ainsi à la conscience.
Il y a de nombreuses légendes à propos du bakeneko. L'une d'elles serait à l'origine du bobtail japonais (la fameuse race de chat dont j’ai déjà parlé précédemment). Selon cette légende, un chat qui se réchauffait près d'un feu s'y brûla la queue, qui prit feu. Il traversa ainsi la ville, réduisant en cendres un grand nombre d'habitations. Pour que cela ne se reproduise plus, l'Empereur décréta que tous les chats devraient dorénavant se faire couper la queue.
Une autre de ces légendes est liée à Takasu Genbei, un homme dont la mère aurait subitement changé de personnalité après la disparition de son chat. Les années qui suivirent cette disparition virent le repli de la mère sur elle-même, refusant la compagnie de sa famille et amis allant jusqu'à prendre ses repas seule dans sa chambre. Un jour, en observant à travers la porte entrouverte de sa chambre, Takasu surprit une silhouette monstrueuse vaguement ressemblante à celle d'un chat, portant les vêtements de sa mère et dévorant la carcasse d'une proie. Assailli par le doute, il trancha le corps de la chose qui reprit la forme du chat disparu le lendemain.
Il est inutile je pense, de prendre à la rigolade ou de se moquer d’une telle légende (il suffit de voir les légendes que l’on avait pas chez nous). Comme toute légende, on peut essayer de trouver des explications diverses et variées pour l’expliquer.
Au début du 17e siècle, les japonais utilisaient les chats pour tuer les rats et les souris qui menaçaient les vers à soie. À cette époque il était illégal d'acheter ou vendre des chats, si bien que les rues des cités japonaises voyaient les chats errants pulluler. Dès lors, les légendes sur le bakeneko commencèrent à voir le jour : des chats marchant sur leurs pattes arrières, des chats qui parlent, changent de forme et ressuscitent même les morts. La superstition voulant que de la longueur de la queue du chat dépende son éventuelle transformation en bakeneko, les japonais prirent l'habitude de leur couper la queue.
On retrouve des légendes plus vieilles sur des nekomata, des démons chats, vivant dans les montagnes ou alors domestiques. Ces démons chats possèdent des pouvoirs particuliers comme la nécromancie par exemple, comme pour les bakeneko donc. Les nekomata sont certes des chats, mais leur taille semble démesurée pour de tels animaux, à cela s’ajoute une certaine cruauté et une sauvagerie inégalable. [/justify]
Petit complément.
Les chats et la Chine.
Il semblerait que les chats arrivent en Chine grâce au commerce qu'entretien ce pays avec l'Occident via la Route de la Soie. En effet, selon les éléments que nous avons à notre disposition, de la soierie aurait été échangée contre des chats. Il est probable que les chats arrivent en Chine sous la dynastie des Han (206 av J.-C. et 220 ap J.-C.). Toutefois rien n'est certain non plus, peut être que les chats arrivent en Chine dans le premier millénaire av J.-C.
L'animal est rapidement bien accepté, notamment à cause de sa chasse à la souris mais aussi pour sa beauté. Très rapidement il devient un symbole de paix, de bonne fortune (chance ou richesse) et de sérénité (certainement lié à la chance et la richesse justement).
Au départ si chats domestique il y a aussi, ils sont surtout réservés pour les dames. En effet, on prête aux chats la capacité d'attirer les mauvais sort pour mieux les écarter et de faire fuir les démons (on retrouve cela chez les maneki-neko noirs au Japon).
Les chats et le Japon.
Tout comme pour la Chine, il est difficile de dire avec exactitude quand les chats sont arrivés au Japon. Toutefois, il est tout à fait probable qu'ils arrivent au 6ème siècle de notre ère en même temps que le bouddhisme. Toutefois, il existe une date officielle et plus tardive de l'introduction du chat dans l'Empire du soleil levant: le 19 septembre 999, lors de l'anniversaire de l'empereur Ichijo qui reçut un chat comme cadeau pour ses 13 ans.
Il existe deux manières de considérer les chats au Japon, j'en ai déjà parlé avec les légendes. La manière la plus courante est positive, le chat est porte bonheur et il protège aussi bien des souris que des mauvais esprits, démons et autres maléfices. Toutefois il existe aussi une vision négative, plus sombre et inquiétante du chat comme des chats-démons ou encore le chat-vampire de Nabeshima.
Cette histoire du chat-vampire de Nabeshima raconte qu'un chat absorbe le sang de sa victime (une femme) pour ensuite usurper son identité afin de séduire l'homme qui était amoureux de la jeune femme.
La légende du chat-vampire de Nabeshima.
O Toyo est la plus ravissante femme qui soit de tout l'Empire et est la favorite du prince Nabeshima de Hizen. Le sommeil d'O Toyo est régulièrement troublé par le rêve d'un gros chat qui l'épie.
Une nuit, alors qu'elle se réveille en sursaut, elle voit deux yeux phosphorescents qui l'observent. Terrifiée, elle ne peut pas proférer une parole ni appeler de l'aide. Un énorme chat noir lui saute à la gorge et l'étrangle. Il traîne le cadavre de la favorite jusqu'au jardin et l'enterre. Puis, revenant dans la chambre, il prend l'aspect physique de celle qu'il vient de tuer.
Nabeshima lui-même ne s'aperçoit pas de la métamorphose tant la nouvelle O Toyo ressemble à l'ancienne. Tandis qu'il continue à fréquenter la fausse O Toyo, le prince tombe malade : son visage est livide, il ressent perpétuellement une immense fatigue. Son corps ne porte aucune blessure. Les médecins, appelés à son chevet, parlent de « langueur » sans pouvoir émettre de diagnostic plus précis. Le mal s'aggrave : le prince fait des cauchemars affreux dont il ne se souvient pas le lendemain. Sa raison vacille. La princesse, sa femme, décide de le faire veiller par des hommes en armes.
Chaque nuit, tous les hommes postés pour la garde s'endorment en même temps. Le jeune soldat Itô Sôda se présente et demande timidement la permission de veiller sur le prince qu'il tient en grande estime. La nuit suivante, Itô Sôda figure parmi les gardes chargés de protéger le prince en entourant sa couche. Il voit ses camarades céder au sommeil l'un après l'autre et lui-même a les paupières lourdes. Il s'entaille le genou de son poignard afin que la douleur le tienne éveillé. Chaque fois qu'il s'engourdit, il remue le couteau dans la plaie et réussit à garder les yeux ouverts.
Tout à coup, les portes de la chambre ou repose le prince glissent silencieusement. Une femme d'une grande beauté entre dans la pièce ; le vaillant jeune homme reconnait O Toyo. Avec la souplesse fluide d'un félin, elle se glisse entre les gardes et s'approche du prince endormi. Itô Sôda se dresse et s'interpose entre la femme et le prince. Il en est de même chaque fois que la dame veut trop s'approcher de la couche où repose Nabeshima. À l'aube, la femme disparaît.
Le soldat fait son rapport : il est chaleureusement félicité, d'autant plus que pour la première fois depuis longtemps, le prince se sent reposé. La nuit suivante, Itô Sôda est encore de garde. Le manège se répète mais il empêche toujours la magnifique femme de s'approcher du prince. Les nuits suivantes, elle ne revient plus. Les gardes restent éveillés. Le prince reprend des forces. Tout le palais est en fête.
Itô Sôda estime qu'il n'a pas fini sa tâche. Il fait annoncer à O Toyo qu'il lui apporte un message du prince et tandis qu'elle ouvre la missive, le guerrier tire son sabre et lui tranche la tête. Sur le sol gît non pas le cadavre d'une jeune femme mais, la tête coupée, un gros chat noir. Le chat-vampire qui, nuit après nuit, venait boire le sang du prince. Une autre version de la légende explique que le chat réussit à s'échapper dans les montagnes, et qu'il fut abattu lors d'une battue organisée par le prince guéri.
Ici, cette légende vient de la religion Shinto. Le chat-vampire noir est en fait l'esprit de la Nature qui peut consumer les êtres et prendre leur apparence.
Retour sur les chats et le Japon.
Certaines histoires qui sont aussi des légendes, racontent que les Japonais câlinaient tellement les chats que ces derniers domestiqués perdirent leur instinct de chasse. Alors rats et souris se multiplièrent et posèrent problème. Alors les Japonais commencèrent à peindre des chats sur les murs de leur maison pour éloigner les rongeurs. Ces légendes expliquent peut être l'importance du chat dans l'art japonais. En vérité, on associe souvent un chat avec la présence de femmes car l'animal est aussi un symbole de grâce (comme les femmes). Le chat gagne en symbolique, il devient symbole de désir, de sensualité et de charme. Notons un bémol quand même, et oui il faut bien quand même rabaisser un peu les femmes, le chat gagne aussi à devenir symbole de décadence (ici je le présente de manière humoristique, ce que je veux dire: toutes les sociétés humaines ont à un moment donné rabaissées les femmes d'une manière ou d'une autre).
Les chats en Inde.
L'Inde reprend certains codes venant de l'Egypte. Le chat est honoré et la déesse de la fécondité, Satî a justement l'apparence d'un chat. On a retrouvé de nombreuses petites statuettes de chat en Inde qui servaient à effrayer les souris la nuit, à la lumière des lampes à huile. On retrouve aussi certaines idées qui se développent en Chine et au Japon avec la croyance que le chat protège de certains esprits maléfiques.
- Spoiler:
Invictus
Dans les ténèbres qui m'enserrent
Noires comme un puits où l'on se noie
Je rends grâce aux dieux, quels qu'ils soient
Pour mon âme invincible et fière.
Dans de cruelles circonstances
Je n'ai ni gémi ni pleuré
Meurtri par cette existence
Je suis debout, bien que blessé.
En ce lieu de colère et de pleurs
Se profile l'ombre de la Mort
Je ne sais ce que me réserve le sort
Mais je suis, et je resterai sans peur.
Aussi étroit soit le chemin
Nombreux, les châtiments infâmes
Je suis le maître de mon destin
Je suis le capitaine de mon âme.
William Ernest Henley (1843-1903)