ya du vent par ici
Voici mes premières impressions maintenant que j'ai tout vu. Je vais pas me lancer dans un descriptif de la série, parce qu'on peut le trouver partout, mais seulement sur ce que j'en pense. J'espère que ça vous donnera envie d'entrer dans l'univers du
Space Cowboy.Aspects techniques Ce fut ma première bonne surprise sur ce DA ! La série date de 1998, et donc on pourrait avoir les plus grands doutes sur ses qualités au vu des séries de ces années-là...
Et bien, pas du tout ! L'esthétique générale est proche des plus beaux DA des années 80, avec une animation sans faille, voire excellente. en tout cas surprenante pour une série TV.
Les histoires se déroulent sous nos yeux de manière fluide et naturelle. Et c'est sans aucun effort qu'on entre dans la série. Un peu comme si Spike et ses acolytes avaient toujours existé au fond de nous, et qu'on les découvrait seulement plus tard.
Quand aux dessins, là encore, c'est la démonstration...vous n'aurez pas besoin de vous adapter à un style particulier (comme c'est trop souvent le cas de nos jours), ils sont universels et irréprochables de justesse et de précision...
Et les couleurs ?? je pensais que tout était perdu, car même chez Dezaki, elles sont moins belles depuis les années 90... et bien non ! Enfin un DA récent avec de belles et vraies couleurs, comme à l'époque de Cat's eyes ou Cobra ! et adieu les horreurs multicolores et tape-à-l'oeil qui pourrissent les DA actuels.
Même la fumée est trop belle comme avant !!
De vrais décors sans (trop) d'informatique !!
Aspects psychologiquesSi Spike, Faye, Jet et Ed nous entrainent dans leurs aventures, c'est pas pour nous montrer qu'ils sont les meilleurs. juste pour nous montrer qu'ils sont humains. Ici, pas d'amitié qui triomphe de tout, pas d'amour universel sauf dans la mort, pas de bons sentiments mielleux. C'est d'ailleurs l'un des dramatiques messages de la série : chacun porte sa pierre, et a donc quelque chose à nous apprendre. Ou un vilain tour à nous jouer.
Je crois que la grande force de ce DA, c'est l'efficacité et la subtilité. Jamais de scènes lourdes ou répétitives, beaucoup de suggestion. C'est une oeuvre délicatement intellectuelle qui ne peux laisser de marbre que les abrutis (si vous n'avez pas aimé, ne voyez pas là une attaque personnelle :) )
L'humour du DA en est la preuve, il est subtil lui aussi. Il tient souvent à des scènes secondaires qui se passent dans un coin de l'image, et c'est parfait. Comment oublier la scène avec les prospectus de la secte, j'étais plié en deux !!
L'art des référencesNous y voici : le caractère propre de la série, ce qu'elle a dans les tripes comme on dit !
Cowboy Bebop joue avec les références comme Spike joue avec la vie : avec légereté et précision. Là où d'autres DA nous montrent bien lourdement leurs références et ne peuvent s'en défaire, ici on s'en sert uniquement pour construire un monde personnel. Et c'est super bien fait.
Loin de la culture de masse, et de la sous culture,
Cowboy Bebop est un DA intemporel pourtant fortement enraciné dans les références du monde moderne. une sorte de synthèse générationnelle de ce qu'on aimé les fans de DA, de ciné et de musique.
Je ne pourrais pas citer toutes les références, car je n'ai vu la série qu'une fois, mais il est clair que Spike est le croisement de Cobra et d'Edgar (sans pourtant être un obsédé). Mais le personnage qui s'en rapproche le plus est Joe (
ashita no Joe). Ainsi, les auteurs du DA utilisent et développent les traumatismes qu'ont subi les plus vieux fans.
En vrac, on trouve des allusions ciné à Ridley Scott, avec son Blade Runner et Thelma et Louise (images suivantes) mais aussi à Highlander, Alien,...
Quand à la musique...d'abord déconcertante, car chaque épisode a ses propres musiques, et finalement tellement bien adaptée...des morceaux vraiment inoubliables, en particulier celui de la fin de l'épisode 13. En découvrant les scènes et leurs musiques, combien de fois je me suis dit : "mais oui, c'est comme ça, ils ont trop raison, c'est trop bien foutu !!"
Une des grandes forces de
Cowboy Bebop, assurément, avec une bande-son fière de ses racines, totalement libérée et accomplie. Pour celles et ceux qui connaissent Radiohead, et bien
Cowboy Bebop dans ses moments les plus intenses ressemble à du Radiohead animé. Tonalité sombre comprise.
Pour conclure...Je ne laisserai pas la conclusion à Spike, car il est aussi intransigeant et mal poli que Joe dans sa façon de dire au revoir !
Au delà de la grande réussite scénaristique, graphique et musicale du DA, j'ai constaté avec joie que l'esprit et la saveur de nos vieux DA n'est pas encore morte, qu'il existe encore des gens qui se battent pour nous affrir des produits de qualité, faits à la main avec professionalisme comme avant.
C'est trop bon de voir combien le mythe du héros, s'il est bien traité, traverse les époques et les modes tout en gardant sa substance.
Une oeuvre d'anthologie, une synthèse du meilleur de nos références, une efficacité à toute épreuve. Sans doute le meilleur DA des années 90 avec
Très cher frère.
...et au fait, ya quelque chose que je n'ai pas aimé ? ben oui, le film
pourtant techniquement magnifique, je n'ai pas trouvé qu'il apporte beaucoup à l'histoire. En plus, il est bourré de clichés bien lourds qu'il n'y a pas dans la série.
Du coup, après l'avoir vu, j'ai enchainé immédiatement avec les 4 derniers épisodes ! Na !