Je pense que Sarah et Becky ont été amies bien avant que Sarah ne se retrouve dans une situation de miséreuse.
Sarah a tout de suite eu de la compassion pour Becky et elle s’est ensuite rapidement attachée à elle ; elle l’a invitée dans sa chambre, et là elles ont pu discuter longuement.
Sarah a toujours soutenu Becky dans les moments difficiles et leur amitié est née.
De plus, Sarah a bien fait comprendre à Becky que leur condition respective est uniquement due à la naissance ; et que Sarah aurait bien pu être une « Becky » et Becky être une « Sarah ». Cela était aussi un moyen de faire comprendre à Becky que la différence sociale n’a aucune importance, et que ce n’est pas une barrière à leur amitié.
La question du vouvoiement n’est qu’un signe d’usage d’époque. Il arrive aussi, par exemple, que des enfants vouvoient leurs parents et que ces derniers, en retour, tutoient leurs enfants. Cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas une relation parents-enfants.
Il en est de même pour Sarah et Becky, elles sont tout de même amies indépendamment de leur différence de classe sociale et indépendamment du fait que Becky vouvoie Sarah.
Je pense que Sarah a toujours considéré Becky comme son amie : lors de la petite fête qu’elle avait organisée, elle a acheté une pâtisserie pour Becky et a dit que c’était destiné à une amie qu’elle aime énormément ; ce n’est pas un geste de charité mais un cadeau du cœur.
La condition de miséreuse de Sarah n’a fait que renforcer ses liens avec Becky, mais leur amitié était déjà existante.