Je vous colle une réflexion faite par votre serviteur concernant l'important part du Christianisme dans Saint Seiya. Elle est volontairement incomplète, si cela vous dit d'avoir la totalité, vous connaissez le chemin.
La base documentaire utilisée pour rédiger cette étude est la série animée (et les films) antérieure à la saga Hadès, le manga, ainsi que la
Bible pour les Nuls.
Vous savez tous qu'à l'origine dans le moule culturel des mythes et des légendes grecs,
Saint Seiya emprunta aussi des références au bouddhisme, ou à la mythologie germanique (la mythologie nordique en fait partie !). Mais à travers le personnage de Saori il s'est surtout assujetti comme étant un animé qui transporte en son sein les valeurs et les thèmes du Christianisme.
Les références à la mythologie grecque sont omniprésentes lorsque l'on évoque la série animée. Que l'on parle de l'armure du Chevalier Pégase, du mythe d'Andromède ou bien même du Chevalier Docrates, et oui on baigne dedans. Cette histoire rappelle bien les anciens mythes ancestraux. Ceci dit on ne peut que remarquer la série a aussi fait appel à des éléments qui n'ont rien de mythologiques à proprement parlé ! Le Chevalier du Capricorne possédant l'épée mythique : Excalibur, l'arme du Roi Arthur et le Chevalier du Dragon est un artiste martial chinois. Ensuite, quand on aperçoit le Chevalier de la Vierge dire qu'il est l'incarnation sur Terre de Bouddha ou que nos Chevaliers aimés partent combattre les offenseurs d'Asgard, on est forcé de reconnaître que l'on est face à un œcuménisme de foutoir qui permet de faire tout et surtout n'importe quoi.
Athéna, la Master Key
Ce qui assure une cohérence au récit et donne un sens certain au combat de nos chevaliers, c'est le personnage de Saori. Dès le départ, elle est présentée comme étant la fille de Kido Mitsumasa qui à réuni des petits orphelins préparés à se battre pour pouvoir ainsi avoir le privilège de porter chacun leur armure de bronze. Petite fille, Saori est décrite comme étant une personne atroce et égocentrique qui fait du mal à ces orphelins.
Devenue jeune femme, elle montre une certaine noblesse, mais aussi une certaine réserve (Il est important de soulever que Kurumada Masami n'avait pas encore réfléchi à ce qu'il allait en faire du personnage. Comme le prouve la dite "transformation" progressive d'Athéna pendant les combats avec les Chevaliers d'Argent).
C'est alors que les Chevaliers de Bronze se trouvent en affaire avec les Chevaliers d'Argent, ils découvrent que finalement Saori est la réincarnation de la Déesse Athéna. On peut rappeler que dans la mythologie, Athéna, est une Déesse à double ommatidie à la fois gardienne des maths et de la philo, mais également une guerrière expérimentée. La version que montre
Saint Seiya d'Athéna est tout autre, puisqu'elle est représentée comme une sorte de Vierge Marie protégeant l'humanité du vil mal.
Irrationalisme et révélation
Le spectateur attentif aura sans doute remarqué que le personnage d'Athéna est totalement différente entre la version du manga et celle de l'animé. Dans les deux cas, cette révélation de la nature vraie de Saori se fait dans une unique scène qui peut évoquer le mysticisme de la Pentecôte. Si l'auteur, Kurumada, fait réagir avec beaucoup de flegme nos Chevaliers de Bronze, mais ceci dit, les scénaristes de la série animée donnent une autre vision de la chose. Les Chevaliers sont à l'instar des Apôtres de Jésus de Nazareth, choqués par la nature divine de Saori. La protéger devient donc une mission à la fois belliqueuse et immatérielle.
Dès sa véritable nature révélée, voilà notre charmante Déesse qui se fait enlever par le Chevalier des Corbeaux, Jamian. Suivi par Seiya, qui est bien évidemment partit la secourir. Cependant s'il libère Saori, il finit comme à l'accoutumée inconscient alors que surgit l'assaillant. Mais, Saori protège en retour Seiya (
Nota bene: Le passage qui montre Saori se pencher sur Seiya est décrit dans l'animé comme une "presque" scène d'amour qui n'a rien en finalité de très chrétien...) avec sa cosmo-énergie, c'est alors que Jamian est totalement chamboulé par la présence massive d'amour qu'elle peut dégager. Soudainement, lever la main sur Saori lui paraît totalement impensable avant que sa bêtise revienne au premier plan. Dans ce passage, Saori apparait surtout comme une déesse ayant un humanisme profond donc l'énergie éradique la violence et de l'hostilité.
In fine, les Chevaliers de Bronze ont dorénavant une foi immense en leur Déesse, et se décident à la défendre ardemment jusqu'à leur dernier souffle de vie.
La Transfiguration et la martyrologie
Qu'il s'agisse du combat contre le Grand Pope, les Guerriers Divins d'Asgard, de Poséidon ou aussi Lucifer, le principe des combats menés par les Chevaliers de Bronze reste toujours sur le même fil conducteur. Saori Kido est victime d'une puissance enténébrée qui est venue la détruire : au Sanctuaire, Athéna a été la cible d'une flèche qui s'enfonce inébranlablement dans son sein ; à Asgard, elle doit sauver la cité de la fonte inexorable des glaciers ; face au Dieu Poséidon, elle est emmurée vivante et Lucifer la contraindra à se plier à sa merci afin de sauver une nouvelle fois l'humanité.
Devant tous ces affrontements, nos Chevaliers s'avèrent être des martyres de la foi. Confrontés à des adversaires plus imposants qu'eux, leurs corps à chaque combats sont mis à une dure épreuve. A l'instar du Christ Sauveur qui lava les péchés de l'humanité sur sa croix en mourant, nos Chevaliers quant à eux passent aussi par des souffrances invraisemblables. En endurant la douleur, ils incarnent l'allégorie du juste qui va faire flancher leurs adversaires. Mais ces derniers, sont de plus en plus forts, ils se relèvent toujours, et sont de plus en plus forts à chaque nouveau combat. Cela montre le véritable visage du combattant, et il apparait au grand jour. Ainsi, nous pouvons le voir très fréquemment par le biais de leur cosmo-énergie qui explose ou apparait par l'intermédiaire de l'animal qu'ils incarnent. Cette scène tétanise d'effroi et de stupeur leurs ennemies qui autres que le Chevalier des Corbeaux, parvient à apercevoir l'aspect sacré qui provient d'eux-mêmes.
Oui, mais alors...
Attention, ne soyons pas cupides. Croire que
Saint Seiya est un animé chrétien n'a pas plus de sens que songer qu'il constitue lui aussi une bonne approche de la mythologie. C'est avant tout un brassage de différentes croyances. Il faut toutefois un certain culot pour mettre Athéna, Lucifer, Bouddha et Odin dans la même œuvre sans donner la moindre explication théologique.
L'animé se déroulant à l'époque présente, comment comprendre la place qu'a occupé la Déesse dans le monde ? Aucun culte ne lui a été rendu. Le Grand Pope quant à lui est le dirigeant de son église. Mais un pope n'est qu'un simple prêtre ! Qui sait que le Sanctuaire est bien réel ? Le gouvernement est-il assez souple quand au comportement des Chevaliers ? Nous avons souvent l'impression que notre petit monde vit en totale autarcie. Les Chevaliers évoluent quant à eux dans un monde qui leur est propre, mais aussi dans un monde fait de légendes et de merveilleux.
Le plus souvent, les scénaristes Japonais s'inspirent des mythes de l'Occident par souci d'exotisme. Les animés sont nombreux sans avoir une quelconque dimension religieuse. Cependant, cela ne veut pas dire que l'aspect chrétien soit un concept gimmick. En réalité, le fait de faire concorder les éléments des Saintes Evangiles et quelques scènes de la série sont bien trop parlante pour être disculpante.