V2 de la critique, faite pour un site où je chronique des adaptations de livres x)
Ceci n’est pas un film. C’est une vague représentation de ce qui aurait peut-être dû être un film, et encore… J’en doute. Ceci n’est sans doute que le résultat d’une idée griffonnée en 1 minute et 36 secondes sur le coin d’une nappe en papier à la gargotte du coin, après ingestion de produits stupéfiants et de trop grosses quantités d’alcool.
Je pourrais faire ma critique en une ligne. Genre…
Ce truc est une bouse innommable.
Même Ed Wood n’aurait pas atteint un niveau si abyssal de connerie.
Dragon Ball Regression redéfinit le mauvais film.
Ou encore… « Je n’écrirai rien sur ce film, c’est une merde ! ».
Mais ça serait bien trop facile et gentil, et ne rendrait pas justice au niveau atteint ici. Un niveau qui frôle le génie pur en matière de nullité et de vacuité.
Comme moi, vous avez survécu à Double Dragon, à Inspecteur Gadget 2, à Chuck Norris, au pire de Jean-Claude Van Damme, aux suites de Kickboxer et Bloodsport, peut-être même aux « ninjateries » 80′s de Godfrey Ho et Joseph Lai ?
Tant mieux, vous êtes armé pour subir ça, parce que c’est PIRE ! Dans le cas contraire, je ne saurais que trop vous conseiller de vous blinder avec tout ça avant de soumettre vos yeux et vos cerveaux à cette bouillie informe, et de vous contenter de cette chronique d’ici là.
Si vous cédez, ce sera à vos risques et périls, je décline toute responsabilité quant aux éventuelles séquelles sur votre état psychologique.
Et juste au cas où vous penseriez vous marrer entre potes, ne tentez même pas. Ce n’est même pas un nanar fun, juste un gros navet bien pénible, malgré ses 85 petites minutes…
Dès la bande annonce, ça sentait mauvais. A la première apparition de Goku, on se sent mal… Et ça n’ira qu’en empirant.
Par quoi je commence ?
Allez, le scénario. Pour faire simple, c’est le teen movie le plus ras des pâquerettes possible.
En gros, le gentil héros moqué par tous amoureux de la bombasse du bahut qui fait pas attention à lui jusqu’à ce qu’il montre ses capacités aux arts martiaux. Evidemment, y a un gros méchant qui débarque et qui casse tout. Mais pas de panique ! Parce que le gentil héros pur fraîchement amoureux va tout arranger, en fracassant les méchants un par un, tout en attirant à lui de nouveaux amis bien débiles et boulets, et en concluant avec la demoiselle de ses rêves. Vous venez de voir le film entier, en 30 secondes au maximum.
Ce qui m’amène aux personnages. Entre le non respect du manga et la caricature à l’extrême, on est servis.
Goku qui va au lycée, donc, et se comporte comme un ado normal, Bulma qui manie les armes à feu, Yamcha qui joue la bogossitude de service, Chi Chi qui est au contraire la potiche du moment, tout comme Maï qui n’a pas une ligne de texte et n’a de base rien à foutre là (pour autant que je sache, elle servait Pilaf, pas Piccolo)…
Je crois que nous n’avons pas lu le même manga, là… Et encore, ça suppose que les criminels responsables de ça (sans blague, on est presque au crime contre l’Humanité, là, ça tient de l’attentat intellectuel. Ou crétinesque, ça dépend du point de vue) aient ouvert ne serait-ce qu’un volume, ce qui serait miraculeux.
Mais si je devais en retenir deux, ce serait Piccolo et Tortue Géniale.
Piccolo… Se taper la honte dans un costume d’ersatz plus que raté de Dark Vador, en beuglant quelques grognements de temps en temps, et 2-3 répliques mal senties, en 10 minutes grand max d’apparition à l’écran… Il faudrait me payer TRÈS cher. Quand on pense que James Marsters a été Spike dans Buffy… C’est aussi marquant, tout en étant à l’opposé, vous voyez le genre ? Non ? Tant pis, c’est pas grave, c’est nul, de toute façon.
Quant à Chow-Yun Fat en Tortue Géniale… Le jackpot ! LE gros élément nanar (et le seul) ! Il est en roue libre, absolument incroyable de surjeu et de cabotinage.
A mon avis, les producteurs, en lisant le scénario et voyant les idées de James Wong, ont dû se dire « Bon, ok, James… Toi et tes potes, vous nous faites de la merde, avec des acteurs pas connus et au charisme digne de celui d’un escargot asthmatique. Alors, si ça te gêne pas, on va engager une star pour tenir un rôle. Chow Yun Fat en Tortue Géniale, tiens, ça te botte? »
Sitôt dit, sitôt fait. Chow Yun Fat devait avoir besoin de fric (et pour accepter dans la foulée Pirates des Caraïbes 3 et ça, je vois pas d’autre option) et a accepté. Résultat ? Sa pire performance. Et il refusé de retrouver John Woo avec Les Trois Royaumes pour « ça » ?? Il devient sénile, notre Chow-Yun Fat, internez-le d’urgence !
Mais le massacre ne s’arrête pas là, ça serait trop beau.
La musique est horrible, les dialogues plus que convenus, et les effets spéciaux sont à peine dignes de Star Wars Episode IV (1977, je précise l’année pour situer le niveau).
D’ailleurs, on retiendra le Kamehameha. Dans le manga, Tortue Géniale s’en sert pour éteindre le feu autour du château de Gyumao. Au final, il explose carrément la montagne. Mais Toriyama n’avait pas poussé assez loin, on dirait. Ici, cette attaque, véritable signature de l’école Tortue Géniale dans le manga, va… éteindre des bougies et réanimer des blessés. Puissant n’est-ce pas ?
Non mais, on est dans Dragon Ball ou dans un Medicopter en version fantastique ??? Bon, évidemment, il fallait aussi marcher sur les capsules, sur la tenue de l’école Tortue Géniale que Goku, ici, trouve comme ça, en guise de cadeau/héritage, et sur les valeurs sur lesquelles Toriyama avait bâti son manga.
Et on finit sur un combat final qui se résume à « je te tape, je roule, je te retape, je reroule… » en cinq minutes chrono (au fait, les autres « combats » du film sont tout aussi mal joués et mal chorégraphiés), agrémenté d’une transformation qui débarque n’importe comment à cause d’une prophétie débile et inutile, sans oublier sa qualité à peine digne des nanars visibles sur la TNT.
Hop, 1H25 de pure torture, à ranger à côté de Cloverfield. Dans les deux cas, on a l’impression que ça dure 4 heures, sans le millième du talent d’un Jackson ou d’un Leone.
A conseiller à votre pire ennemi. Si on vous l’offre, posez-vous des questions, on est pas loin de la déclaration de guerre.
Bon, allez, je suis un peu mauvaise langue… Oui, après tout, il y a UNE excellente idée, dans tout ça. Si, si, je vous assure.
Un éclair de génie ou de lucidité de la part des distributeurs français, qui ont eu le bon goût de sortir cette vaste blague pas drôle à la seule date appropriée : un 1er avril.
Les Messagers de la Mort
Au Jeu des Trônes, il faut vaincre ou périr. George R.R Martin -
Le Trône de FerLe bien et le mal ne dépendent pas de ce qu'un homme fait, mais de ce qu'il ressent. Philip K.Dick
Le Mal est relatif, annaliste. On ne peut pas lui mettre d’étiquette. On ne peut ni le toucher, ni le goûter, ni l’entailler avec une épée. Le Mal dépend de quel côté on se trouve, de quel côté on pointe son doigt accusateur. Glen Cook -
La Compagnie Noire