Rappel du premier message :Batman est une série d'animation des années '90 inspirée des aventures et de l'univers du célèbre héros des comics DC. La série conte la croisade d'un justicier masqué tentant de faire régner l'ordre au sein de Gotham City.
Alors qu’il n’était qu’un enfant, Bruce Wayne vit ses parents se faire assassiner sous ses yeux. Devenu adulte, Bruce joue durant la journée les hommes d’affaires et revêt secrètement chaque nuit le costume de Batman, un sombre héros masqué qui s’évertue à défendre Gotham City face à une panoplie de criminels aussi désaxés que hauts en couleur : le Joker, Poison Ivy, le Pingouin, Double-Face, Catwoman, l’Épouvantail
En 1989 sort sur les grands écrans Batman, la dernière réalisation de Tim Burton mettant en scène Jack Nicholson, Michael Keaton et Kim Basinger. Le film connaît un énorme succès à travers le monde et un merchandising effréné décline alors le logo de l’homme chauves-souris sur tous les objets imaginables. Souvent, lorsqu’un film connaît un tel triomphe, il n’est pas rare de voir apparaître dans les années qui suivent une adaptation en dessin animé, et cela que le film soit adapté (Retour vers le futur) ou non (Rambo) au public enfantin que vise généralement l'animation américaine.
Cependant, à cette époque, la télévision d’outre-Atlantique connaît, à la fin des années 80, un certain tremblement de terre en matière d’animation… Les Simpson ! Cette série, produite par Fox et proposée en prime-time par la toute nouvelle chaîne Fox TV, connaît un énorme succès et fait comprendre aux producteurs et diffuseurs qu’une série d’animation bien réalisée peut se révéler fédératrice et amener devant le petit écran aussi bien les enfants que les adultes.
Warner Bros — qui possède les droits audio-visuels des personnages de la maison d’éditions DC — décide alors de produire une série animée autour du justicier de Gotham. Plus question de faire de Batman un personnage de pacotille comme dans la série humoristique des années 60 avec Adam West ou de lui faire vivre des aventures gentillettes dans un dessin animé aux couleurs improbables comme l’avait fait Hanna & Barbera dans les années 70 et 80. La série animée devra à la fois plaire aux adultes et aux plus jeunes comme leur a plu le premier Batman de Burton… et comme devrait leur plaire le second opus alors en préparation (avec Michelle Pfeiffer et Dany DeVito).
Les premiers épisodes débarquent sur Fox TV en septembre 1992. Bien qu’elle soit finalement destinée à être diffusée en "access prime-time" (soit en fin d’après-midi), la série voit plusieurs de ses épisodes diffusés en soirée avec succès. Non seulement la série fera monter d’un cran toute la production animée américaine, mais elle connaîtra surtout une réussite à la fois publique et critique. Reprenant les meilleurs éléments de tout ce qui avait été produit jusqu’ici autour de Batman (télévision, film et surtout comics), la série offre de superbes scénarios avec un ton à la fois divertissant et adulte. Les personnages sont également bien écrits et leur psychologie approfondie les rend aussi exceptionnels que terriblement humains. Enfin le design des protagonistes (très soigné), comme celui des décors (aussi sombres que somptueux), offre à la série une identité visuelle hors paire.
La grande particularité de cette série animée, c'est bien sûr son côté mâture. Si les scénarios avaient été utilisés pour une série avec acteurs en chaire et en os destinée à un public adulte, il n'y aurait rien eu (ou si peu) à changer dans ceux-ci.
Une autre des grandes forces de la série est de développer particulièrement la psychologie des personnages, que ce soit celle de Batman (personnage sombre qui se dévoile si peu) ou celle des criminels qui malgré toutes leurs extravagances restent souvent très humains (à l'exception peut-être du Joker ?). En effet, comment rester insensible face à Double-Face lorsque l'on sait que sa schizophrénie a dissimulé un procureur si juste et honorable ? Comment ne pas partager la peine furieuse de Victor Fries qui a perdu son épouse dans des circonstances aussi cruelles qu'injustes ? Comment être intraitable avec cette Harley Quinn, autrefois psychiatre de talent, dont l'esprit est tombé entre les mains du Joker ?
Autre point important : l'ambiance ! Il y a tout d'abord cette bande-son fantastique : de très bonnes musiques arrangées pour chaque épisode, des bruitages originaux et des voix exceptionnelles qui interprètent avec brio (aussi bien dans la VO que dans la VF) chacun des rôles. Ensuite il y ces personnages tanguant sans cesse entre une apparence réaliste et un design "épuré", cette animation, certes parfois maladroite, mais qui, avec les décors art déco, donne un côté ancien à la série. Et puis il y a ces couleurs : ce ciel de Gotham sombre en permanence (tout au plus "rouge sang" en plein jour !), ces voitures bien rondes et ces hommes en costumes qui rappellent les vieux films de Frank Capra, ces immeubles géants qui d'en haut comme d'en bas donnent le vertige... Bref, la série — en plus d’avoir captivé de nombreux téléspectateurs, petits et grands — a su se construire une véritable identité visuelle et sonore…
Notons aussi que Batman : La Série Animée a connu un tel succès qu'elle a influencé les comics originaux qui ont intégré dans leur univers Harley Quinn et l'officier Renee Montoya, deux personnages créés au départ pour le dessin animé.