Le citoyen du XXIe siècle est au centre de tous les regards, qu'il y consente ou non. Une enquête au long cours recense enjeux et scandales de la surveillance globale et ouvre le débat sur les menaces qui pèsent sur nos libertés individuelles.
Existe-t-il encore un espace dans nos vies citoyennes qui échappe à la surveillance ? Observer, contrôler et analyser les comportements n'ont jamais été aussi aisés qu'aujourd'hui. Depuis une dizaine d'années, les avancées technologiques se sont accélérées, jusqu'à favoriser une révolution sociétale : la surveillance ciblée s’est transformée progressivement en une surveillance de masse à l’échelle planétaire. Jadis concentrée sur l’espace public, elle pénètre désormais notre vie privée. L'intimité est une notion de plus en plus floue, soumise à des attaques de moins en moins détectables. Plus sournois que les caméras de surveillance dont beaucoup aimeraient qu'elles couvrent chaque angle mort de l'espace public, le "regard invisible" joue les passe-muraille : jeux vidéo connectés, activité sur les réseaux sociaux, requêtes sur les moteurs de recherche ou géolocalisation via nos smartphones sont autant de constituants manipulables de notre seconde identité – l'alter ego numérique.
En fournissant, souvent sans y consentir ni en avoir conscience, un nombre important de données, le citoyen est devenu l'enjeu d'une bataille politico-économique sans précédent, entre les tenants du tout-sécuritaire, les multinationales du web ou les défenseurs des libertés individuelles.
Techno-dictature
Après deux ans d'une formidable enquête en Europe et en Amérique, Un œil sur vous - Cioyens sous surveillance ! est une réflexion très argumentée sur les choix de civilisation qui se font parfois à notre insu. Alexandre Valenti brosse le portrait très fourni de cette techno-dictature qui semble se dessiner au rythme des scandales et des polémiques, des écoutes totalitaires de la NSA au traitement des données par Google ou Facebook. S'il annonce un futur problématique, le documentaire ne tombe pas dans la dénonciation systématique et trouve son équilibre dans la variété des témoignages : responsables des services de renseignements américains, anglais et français, hackers mondialement reconnus, lanceurs d’alertes, opposants associatifs, dirigeants du web, hauts responsables politiques européens et chercheurs enrichissent le regard porté sur cette nouvelle réalité aux contours encore flous.
Alexandre Valenti : « Montrer comment la surveillance affecte notre droit à la différence » Entretien réalisé par Audrey Loussouarn Mardi, 24 Mars, 2015 L'Humanité
Photo : Kiki Picasso Image extraite du documentaire du cinéaste franco-argentin : «Mon film n’est pas anxiogène. je mets en avant ces personnes qui commencent à penser autrement. » Photo : Kiki Picasso "Un œil sur vous, citoyens sous surveillance", ce soir sur Arte à 20 h 50. Alors qu’une loi sur le renseignement a été présentée en France, Alexandre Valenti, documentariste multiprimé, signe un énorme travail sur la cybersurveillance mondiale. Il nous explique où nous en sommes et vers quoi nous tendons si le citoyen ne s’approprie pas le sujet.
Aux quatre coins du monde, l’Argentin Alexandre Valenti (fipa d’or pour Argentine, les 500 bébés volés de la dictature) a interrogé des grands acteurs de la surveillance et ceux qui se battent pour leur poser des limites. On y parle de l’affaire Snowden, mais pas seulement : car les « passerelles » entre corporations de l’Internet et États sont nombreuses, nous dit-il. Son documentaire, réalisé avec plusieurs télévisions européennes, interpelle : ne laissons pas la lutte contre le terrorisme prendre le pas sur nos libertés.
Votre film, très riche en témoignages, se veut aussi très politique. Quel était le point de départ de cette enquête réalisée sur deux ans ?
Valenti J’avais réalisé, il y a une quinzaine d’années, un film pour Envoyé spécial après le vote de la loi Pasqua. La vidéosurveillance, contrôlée par la Cnil, passait alors entre les mains des préfets, et donc de la police. C’était la Préhistoire : ce qui était une surveillance presque physique et ciblée est devenu une surveillance planétaire, globalisée, qui a aboli toutes les frontières matérielles. Notre vie est devenue accessible à un tas d’acteurs de la surveillance, dont on ne connaît ni les objectifs ni les visages. Pour nous, simples citoyens, il n’est plus possible de fermer la porte, d’avoir une vie privée. Je voulais, avec ce film, comprendre comment cette surveillance a évolué, avec comme point de départ le 11 septembre 2001 et le Patriot Act de George Bush.
Pendant le tournage, l’affaire Snowden a éclaté. Et avec elle, l’ampleur de votre documentaire…
Alexandre Valenti Avec ses révélations, les autorisations de tournage, avec notamment la police de New York, sont restées au point mort. Mon expérience dans le documentaire m’a appris à prendre le temps pour construire un sujet. Snowden a sa place mais ça n’est pas le plus important. Il fait partie d’un système global, qui affecte notre vie individuelle et collective.
Le moteur de votre film reste donc le citoyen ?
Alexandre Valenti Oui, car j’ai voulu voir comment cela affecte notre vie citoyenne, notre droit à la différence. Depuis quelques années, on a oublié le citoyen. Quand est arrivée la grande crise financière de 2008, on a parlé du sauvetage des banques. Par ailleurs, ses causes, bien antérieures, n’ont intéressé que lorsque l’affaire a explosé. Ici, c’est pareil. Avec Snowden, ont fait surface tout un univers et une politique nés dans le secret. Le citoyen et son droit à une vie privée sont la base de la pyramide, de ce mot, devenu de plus en plus virtuel, qu’est la démocratie. Si on ne le respecte pas, son système n’a plus de sens. Nous devons demander des comptes à ceux qui détiennent le pouvoir, à ceux qui possèdent et utilisent nos données. Pour cela, il faut en être informé.
Avec cette question, vient celle de la domination de l’économie, en l’occurrence numérique, sur le politique…
Alexandre Valenti La façon de fonctionner de Google a créé un monopole, une techno-dictature. Car, nous tous, à chaque connexion, nous lui fournissons des milliers de données. Pour en supprimer une, ensuite, nous devons nous attaquer au cœur même du système. Un humble Espagnol a réussi cet exploit devant la Cour européenne de justice. Le problème ? Nous sommes dans un système de « no man’s law ». Car, contrairement à eux, nous pensons en termes de frontières. Il existe une telle accélération technologique que les lois, tout comme la réflexion politique et philosophique ne suivent pas. Ce n’est pas un film anxiogène. Je mets en avant ces personnes qui commencent à penser autrement. Permettre au citoyen de contrôler ses informations est la bataille de demain.
En sommes-nous réellement au stade où les États peuvent contrôler notre libre arbitre ?
Alexandre Valenti Prenons l’exemple d’Obama : il s’est fait élire pour son deuxième mandat grâce à l’utilisation des réseaux sociaux, à travers lesquels une équipe colossale a traité les opinions, pour se permettre d’induire les comportements. Les révélations de Snowden sont intéressantes car elles mettent au clair l’univers de la surveillance d’État, liée avec des passerelles très fortes à des grandes corporations de l’Internet, premier vecteur en la matière. Toutes les informations sont stockées et peuvent devenir des avatars de citoyens très intéressants pour les sociétés qui les traitent : comment je pense ? Quelles sont mes intentions ? Cela fonctionne pour des achats, mais aussi pour le vote.
En France, nous semblons tendre vers un sacrifice de nos libertés au nom de la sécurité…
Alexandre Valenti La Loi de programmation militaire permet de faire surveiller n’importe qui au nom de la lutte contre le terrorisme. Seulement, est-ce le gouvernement d’aujourd’hui ou de demain qui incarne la République ? Ce pouvoir ne dépend d’aucun contre-pouvoir. Après les attentats de janvier, il est nécessaire de prendre du recul. Car, à force de vouloir sacrifier la liberté au nom de la sécurité, nous finirons par n’avoir ni l’une ni l’autre, comme disait Roosevelt. Le droit à avoir quelque chose à cacher est fondamental, car subjectif : le système peut changer et avec lui la notion de culpabilité, qui correspond aux normes qu’a en tête celui qui décide ce qu’est la norme. Dans la même logique, la notion de terroriste, après le 11 septembre 2001, s’est élargie des islamistes aux activistes. On garde tous les autres par « prévention » car toute une population sous contrôle est potentiellement coupable de quelque chose.
Loi renseignement : tous surveillés ! Submitted on 24 mars 2015 - 10:46
Paris, le 24 mars 2015 — Présentant le projet de loi relatif au renseignement adopté en conseil des ministres ce 19 mars 2015, le Premier ministre a fièrement assuré qu'il contenait « des moyens d’action légaux mais pas de moyens d’exception ni de surveillance généralisée des citoyens » !
Le rêve de Mouammar Kadhafi, celui de Bachar el-Assad, est en train de se matérialiser en France. Ce que Reflets dénonce depuis des années comme un vrai cauchemar, se met en place. Cerise sur le gâteau, c’est un gouvernement de gauche qui lui donne vie. Historiquement, ce qui différencie la gauche de la droite, c’est une valeur : l’humanisme. Déjà bien déglinguée, la voilà enterrée définitivement. Le Parti socialiste ne se remettra jamais de cette décision. Car en voulant installer des « boites noires » chez les fournisseurs d’accès afin de surveiller la population, comme le raconte le Figaro aujourd’hui, il pose les germes d’un scandale monumental. Comment ce gouvernement expliquera-t-il sa démarche si par exemple, un jour, on découvrait que la société ayant développé le cœur de ces boites noires est mise en examen pour complicité de torture en Syrie ou en Libye ?
Car comme Reflets l’indiquait dans ses articles hier, il est hautement improbable que les projets de surveillance des terroristes en puissance (jusque-là présumés innocents) hors de tout contrôle démocratique, par le fait du prince, puissent reposer sur autre chose que du deep packet inspection. Nous avons des entreprises leader dans ce domaine, Qosmos, Amesys (Advanced [Middle East] Systems) , EADS, pour ne citer que les plus connues. Les services de renseignement, au travers de l’Etat français, depuis Nicolas Sarkozy, ont tissé des liens extrêmement étroits avec ces sociétés, au point même d’y injecter de l’argent au travers du Fonds stratégique d’investissement (devenu BPIFrance). Il est temps, visiblement de collecter les dividendes. Assiste-t-on à la concrétisation du projet Kairos de Qosmos, ce contrat avec la DGSE ? Quoi qu’il en soit, le gouvernement Valls de François Hollande vient de franchir le Rubicon.
Selon le Figaro,
« Ces mesures permettront de détecter les suspects le plus en amont possible, et de les surveiller ensuite «de manière totale et systématique», confirme une source gouvernementale.
La détection se fera en lien avec les opérateurs télécoms et les fournisseurs de services, appelés par la loi à collaborer. «Les terroristes ont des comportements de grande discrétion sur le Web, mais il existe des marqueurs signifiants», précise-t-on au ministère de l’Intérieur ». […]
« Afin de détecter ces comportements suspects, le gouvernement envisage de faire installer, sur les équipements réseau des intermédiaires techniques, l’équivalent d’une «boîte noire», a-t-il précisé mardi. Elle contiendra des algorithmes, chargés d’extirper des possibles suspects dans la masse des données qui transitent chaque jour sur Internet. Ces codes informatiques seront visés par la nouvelle Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’autorité administrative indépendante créée pour contrôler les écoutes.
Les enquêteurs chercheront à avoir une détection la plus fine possible. «Si on voit que cela donne des dizaines de milliers de résultats, on changera les algorithmes», affirme-t-on de même source. »
Toute personne ayant deux ou trois notions techniques peut traduire immédiatement ce jargon bauerien de mage criminologue : « on va mettre en place des outils de DPI permettant de filtrer, classifier et analyser les flux Internet chez les FAI. Des alertes permettront de détecter les personnes intéressées par le djihadisme, les bombes, les armes, etc ». Le souci c’est que ces filtres feront remonter des utilisateurs intéressés par … le djihadisme, comme les chercheurs, les universitaires, les journalistes. Mais aussi ceux qui sont férus de chimie ou les amateurs d’armes de collection. Comment faire le tri et éviter des procédures parfaitement abusives ? Les algorithmes… Ces programmes « intelligents » mais codés par des humains, avec les germes des erreurs humaines codées en dur. Ils feront le tri. Ayez confiance.
Non, justement. Nous n’avons pas confiance. Nous sommes même de plus en plus méfiants, de plus en plus ulcérés par les décisions de ce gouvernement. Le piétinement permanent des libertés individuelles, l’instauration d’une suspicion généralisée, le fait de décréter que tout citoyen est un terroriste en puissance, ce ne sont pas nos valeurs. Non, François Hollande, non Manuel Valls, nous ne sommes ni la Syrie, ni la Libye, ni l’Arabie saoudite, ni le Qatar, ni les Emirats arabes unis… Les Français ne veulent pas de votre DPI généralisé. Remettez les enquêteurs des services de renseignement sur le terrain. Rangez vos precogs votre DPI qui servira à Marine Le Pen, que vous voyez déjà au pouvoir en 2017, pour pourchasser ses opposants politiques, dont vous. Et oui, avec vos outils, elle pourra, simplement en modifiant les « paterns », comme vous dites (sans comprendre ce dont vous parlez), connaître vos plus inavouables secrets et … vous détruire.
Tous surveillants ! Par Daniel Schneidermann le 24/03/2015 - 09h15 - le neuf-quinze
Ne croyez pas : nous aussi, quand ça nous prend, on fait de la surveillance massive. Tiens, par exemple, de temps à autre, je vais me pencher sur vos clics, merci Google Analytics qui nous permet d'établir les scores de nos différents contenus.
En cette heure matinale, Analytics m'apprend notamment une chose : vous avez été deux fois moins nombreux à lire cet article sur la menace de surveillance massive en France, lumineusement décortiquée par Jean-Marc Manach, que cet autre article (certes passionnant) sur la manière dont un documentaire américain a démasqué un assassin présumé (enquête pourtant mise en ligne tard dans la soirée, alors que la chronique de Manach a été mise en ligne plus tôt dans l'après-midi). Moins de deux fois moins.
Et pourtant, Dieu sait si ça crie, du côté de la Quadrature du Net, et autres défenseurs des libertés sur la Toile, contre ce projet de loi gouvernemental sur le Renseignement. Mais apparemment, le sujet ne vous trouble pas.
Pourquoi sommes-nous si indifférents à ce danger de la surveillance de masse ? Avons-nous raison de l'être ? Même si personne ne me le demande, voilà ce que j'en comprends.
Comme l'explique Jean-Marc, il faut distinguer, dans ce projet, deux aspects. D'abord, une surveillance resserrée autour des suspects de passage à l'acte, et de leur entourage. Cet objectif est a priori légitime. Qui aurait pu reprocher à la police de surveiller les métadonnées téléphoniques des compagnes des Kouachi et de Coulibaly, ou même, au pire, des copines des compagnes, ou des copines de leurs copines ? Pour peu que cette surveillance soit encadrée, et même si ce cadre est large, il me semble qu'on ne peut pas parler ici de "surveillance de masse", dans la mesure où les sujets sont "ciblés". Les policiers savent pourquoi ils surveillent M. Machin, ou équipent la voiture de Mme Bidule.
Reste tout de même la question de l'absence d'un juge dans le processus. Même le juge antiterroriste Trévidic, pourtant pas suspect de complaisance djihadiste, s'en est inquiété. Pas le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, qui semble accepter sans trop d'états d'âme le rôle de contrôleur du processus que souhaite lui confier le gouvernement -ici son avis, à lire attentivement. Evidemment, on peut toujours objecter que le Conseil d'Etat est juge et partie dans l'affaire, et peut-être pas mécontent, en tant que corps, de grignoter un peu de terrain sur les juges "judiciaires". Je ne doute pas que d'éminents juristes donneront des avis plus autorisés que le mien.
Qu'une telle intensification de la surveillance soit efficace ou non, est une autre question. Le risque, à récolter trop de données, est de ne pas avoir les moyens de les exploiter efficacement. Ici comme ailleurs, trop d'info tue l'info. Mais c'est un problème d'efficacité, pas de principe.
Tout autre est le projet des fameuses "boîtes noires". Cette fois, ce ne sont plus des personnes désignées, que l'Etat souhaite surveiller, mais des parcours sur Internet, des parcours anonymes, dont les surveillants (ce sont les fournisseurs d'accès, qui vont être sollicités pour le boulot) ne connaissent a priori pas les auteurs. Qu'est-ce qu'un parcours suspect ? On ne le saura pas, sinon ce ne serait pas drôle. Qui, entre le gouvernement et les FAI, développera l'algorithme chargé de définir le parcours suspect ? Pas clair. Serez-vous suspect en lisant la chronique de Manach, ou celle-ci ? Mystère. Et quand le parcours suspect aura été détecté, que fera l'Etat à l'égard du promeneur repéré ? Re-mystère. A noter d'ailleurs que le Conseil d'Etat, dans son avis, ne se prononce pas sur cet aspect-là, pourtant le plus baroque du dispositif. Autant de raisons qui rendent nécessaire de continuer à surveiller les candidats surveillants. Même si vous ne cliquez pas (ne niez pas, nous savons tout).
Loi renseignement : pas assez de restrictions ? (NextInpact) Par la rédaction le 26/03/2015 - 16h01 - suivi
Des zadistes sur écoutes et vos données aspirées aux coins de la rue ? Le site NextInpact a détaillé, article par article, les différents problèmes soulevés par la loi sur le renseignement, en discussion à l'Assemblée en avril, et déjà évoquée par @si.
Sept. C'est le nombre de catégories de renseignements qui peuvent justifier le déploiement d'importants moyens de surveillance. On peut vous écouter ou avoir accès à vos données de connexion (heure d'appel, contacts, adresses IP)... en cas de "terrorisme", d'atteinte aux "intérêts économiques et scientifiques essentiels de la France" ou encore dans un objectif de "prévention de la criminalité et de la délinquance organisées". Ces catégories existaient déjà. Mais le site Nextinpact (partenaire d'@si pour l'émission 14h42) relève que la loi prévoit une nouvelle catégorie baptisée "prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique."
Qu'est-ce que des "violences collectives" ? Le texte ne le précise pas. "L’expression offre une multitude de possibilités, comme valider l’espionnage cyber-technologique de ceux qui se sont opposés trop violemment au barrage de Sivens", estime NextInpact. Ainsi, tous les zadistes de Sivens ou Notre-Dame-des-Landes pourraient être considérés comme auteurs de "violences collectives" portant atteinte à "la paix publique".
Loi Renseignement
Autre problème du texte de loi : l'article L. 851-6 autorise l'utilisation d'outils qui collectent de nombreuses données sans filtre, comme le système ISMI Catcher, équivalent d'une fausse antenne relais qui aspire les données de connexion d'un utilisateur et permet aussi de le géolocaliser. Le texte prévoit qu'une telle antenne soit installée au maximum pendant six mois. Cette antenne pourra aussi collecter le contenu des conversations par tranche de 72 heures, renouvelable de manière illimitée. "Ces fausses antennes pourront être installées, après « autorisation spécialement motivée » du Premier ministre, sur un lieu déterminé où ils glaneront tout ce qui passe dans leur spectre", explique NextInpact. Mais en cas d'urgence, l'outil peut être installé sans autorisation. Et il aspire tout dans la zone géographique : "Lanceurs d’alerte, journalistes, parlementaires, avocats, et autres citoyens, tant pis pour vos données si vous passez dans les environs d’ISMI", prévient NextInpact.
Pour bien comprendre les risques de cette nouvelle loi, lisez notre article : Pourquoi le projet sur le renseignement peut créer une "surveillance de masse"
ALERTE : Blue Coat pourrait réaliser les boites noires du gouvernement français. #Oupas
Une pluie d’articles ces derniers jours n’a pas manqué d’interpeller la rédaction de Reflets. Un programme des auditions prévues dans le cadre du projet de loi sur le renseignement annonçait la société Blue Coat et, ce qui est passé plus inaperçu, son agence de communication : L’Agence Rumeur Publique. Allez savoir pourquoi les parlementaires voulaient entendre cette agence dans le cadre de ce projet de loi… Ceci dit, la présence de Blue Coat dans la liste des auditionnés a déclenché tweets et articles : Blue Coat pourrait bien s’occuper du Deep Packet Inspection (DPI) en France, ou, plus prosaïquement, vendre les désormais fameuses « boites noires » que le gouvernement entend placer chez les fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Et si ce n’était pas si simple ?
Bien entendu, l’invitation des parlementaires, et plus précisément de la Commission des Lois dont Jean-Jacques Urvoas – instigateur de ce projet de loi et de tous ceux qui confirment une dérive ultra-sécuritaire et stupide de ce gouvernement, est le président, incite à s’interroger. Pourquoi inviter une entreprise qui a été prise la main dans le sac en Syrie où elle opère la censure du Web, mais aussi en Iran, en Birmanie (on retrouve aussi des appliances Blue Coat en Chine, en Arabie saoudite, à Singapour, en Thaïlande)…? Pourquoi cette entreprise en particulier ? Réponse unanime jusqu’ici : parce qu’elle pourrait bien être celle qui installerait des boites noires chez les FAI.
Reflets connaît bien Blue Coat et inversement. Avec l’aide de Telecomix, Reflets avait publié les logs des machines Blue Coat en Syrie, mettant à jour le système de censure du Web dans ce pays et des opérations de captation d’identifiants et mots de passe par attaques de type man in the middle. Le travail conjoint de Telecomix et Reflets avait amené la presse américaine à s’emparer du sujet et tout cela avait fini par la condamnation d’un revendeur d’appliances Blue Coat et… un épisode de The Good Wife. Si, si…
Sans trop s’étendre, comme nous l’avions vu pour le cas syrien, Blue Coat produit des outils très efficaces pour, dans un pays dirigé d’une main de fer, pratiquer une censure à la volée. Vous demandez la page d’accueil d’un site d’opposants politiques au régime en place ? Vous recevez au choix, une page « 404 not found », la page du parti au pouvoir, un lolcat avec des ailes et une corne de licorne…
Bien sûr, Blue Coat fait aussi du DPI. Bien sûr, comme nous l’avons dit, elle a « acheté » un accès au code source d’une société de sécurité informatique de la Frenctech qui équipe banques et ministères français. Mais le DPI nation wide n’est sans doute pas sa principale spécialité.
Et puis tout de même, à quoi ça sert que Ducros les gouvernements français de droite puis de gauche se décarcassent ? N’ont-ils pas noué des liens très étroits, c’est peu dire, avec Amesys (version Bull, puis version Bull-Advanced Systems), avec Qosmos (experte en Syrie aussi), avec EADS, avec Thales, tous à même de déployer dès demain s’il le faut, des « boites noires » très efficaces pour tuer définitivement tout concept de confidentialité des correspondances privées ?
Bref, Blue Coat intéresse sans doute plus Jean-Jacques Urvoas et ses amis parlementaires ou ministres pour ses capacités de censure blocage de contenus que pour celles de surveillance des contenus circulant dans les gros câbles des FAI.
Dans un premier article d’une série de trois (lire le deuxième ici), Reflets.info émettait l’idée qu’il était un peu enfantin d’imaginer la NSA mettant en place une telle infrastructure d’écoute planétaire sans avoir prévu les moyens pour traiter, analyser et exploiter les données collectées. Le deuxième volet de cette série évoquait le « système », cette entité qui développe de manière plus ou moins coordonnée la mise en place de ces outils de surveillance massive. Le dernier volet de ces articles nous amène assez logiquement à creuser les répercussions de l’avènement du monstre, c’est à dire les outils permettant au système de tirer partie d’un volume insoupçonnable de données collectées dans l’ombre.
Les algorithmes ont fait l’objet de nombreux articles, y compris dans la presse généraliste. Certains s’émeuvent de la montée en puissance d’algorithmes suggérant aux utilisateurs les films, les livres, qu’ils devraient lire, en fonction de ce qu’ils ont déjà acheté ou consulté. Google, Apple, Amazon, Netflix, la Fnac et quelques autres seraient ainsi en train de créer la culture de demain, basée sur les best-sellers, eux-même poussés par les algos. Irait-on vers une culture uniformisée ?
La technique a toujours fait rêver les investisseurs, les politiques, les rois du marketing. Le big data et son corolaire, le data mining sont vus comme une nouvelle mine d’or. Alors, si ça marche pour des films, des livres, des produits de consommation, pourquoi ne pas appliquer tout cela à un sujet qui est devenu une véritable fixette : la lutte contre les terroristes ?
Le 11 septembre 2001 marque bien entendu le point de départ du délire paranoïaque mondial. Il faut pouvoir éviter un nouvel acte de ce genre. Mais le choix qui est fait est inverse de celui que la logique aurait dû amener à faire. Les informations étaient disponibles pour tenter de contrer ce projet. Des agences américaines avaient connaissance de la présence sur le territoire américain de membres d’Al-Qaïda, de leur inscription à des cours de pilotage d’avions de ligne… Mais l’information a mal circulé. Les décideurs ont donc choisi de privilégier le tout informatique plutôt que le renseignement humain. Avec dans l’idée, sans doute, que de bons gros serveurs informatiques surpuissants pouvaient traiter plus efficacement que de petits cerveaux humains des montagnes d’information, faire ressortir des données inquiétantes, des alertes cette fois efficaces.
A l’inverse, il aurait fallu privilégier le renseignement humain. Celui-ci devant être appuyé par la technique. Car ce sont bien des humains qui ont signalé la présence des terroristes du 11 septembre sur le territoire américain avant les attentats.
Placer une foi aveugle dans des ordinateurs et des programmes informatiques est un véritable danger. Cette foi se transforme peu à peu en vérité scientifique avec tous les implications que cela comporte. Au même titre qu’il est très inquiétant de définir comme un suspect incontournable quelqu’un dont l’ADN a été retrouvé sur une scène de crime au prétexte que c’est une « vérité scientifique », il est monstrueux de laisser des algorithmes définir qui est suspect ou pas. Syntax error, goto 110
Ces programmes informatiques sont le produit de cerveaux humains et sont donc tout aussi faillibles que les bulbes de leurs créateurs. Ils le sont même peut être plus.
Le secteur de la finance est le principal promoteur et utilisateur de ces algorithmes. Le high frequency trading est l’exemple le plus parlant de l’industrialisation de ces programmes informatiques. Reflets consacre un rubrique à ce sujet. On y découvre que dans les institutions financières, les personnes les mieux payées et les plus choyées sont justement les concepteur de ces algos. Ils sont informaticiens, physiciens, statisticiens… Ils inventent des programmes capables d’être autonomes et de gagner sans relâche. Au détriment des investisseurs individuels, mais c’est une autre histoire.
Mettre au point des programmes qui traitent des données objectives (des chiffres) dans le secteur de la finance ou par exemple pour la production d’articles reposant sur des données financières ou des résultats sportifs est une chose qui peut s’envisager sans trop de risques d’erreurs. Si celles-ci intervenaient, les répercussions seraient d’ailleurs somme toute peu importantes.
En revanche, mettre en place des algos qui définissent la culpabilité ou l’implication éventuelle d’un être humain dans un complot terroriste, c’est une autre dimension.
Si « intelligents » soient-ils, des algorithmes ne peuvent traiter sans risques d’erreurs certains paramètres.
L’homonymie, le deuxième degré, l’humour, la causticité d’un propos…, on en passe.
Doit-on forcément entrer dans une base regroupant des terroristes potentiels parce que l’on écrit « il serait temps de poser des bombes » en réaction à un article sur les inégalités dans le monde ? S’agit-il d’une déclaration à l’emporte-pièce et ne préjugeant en rien d’un passage à l’acte ou d’une profession de foi qui devrait être prise au premier degré ?
La tentation de laisser chaque jour un peu plus la main aux algos est grande. Cela s’est confirmé dans le domaine du high frequency trading. Dans le secteur de la finance, ce sont ceux qui sont aveuglés pas l’antienne « business first » qui se laissent duper. Dans le secteur de la lutte contre le terrorisme, ce seront probablement en partie les politiques qui se laisseront abuser, sur recommandation de militaires dont le métier est, somme toute, de tuer. Mais dans le secteur informatique, il y a des gens qui savent que les ordinateurs se trompent. Que leur laisser la main est dangereux. Les documentaires comme Terminator ou 2001 l’odyssée de l’Espace l’ont bien montré.
Cet article est le dernier d’une trilogie: La NSA peut-elle tirer du sens d’une surveillance globale planétaire et en temps réel ? Surveillance globale : le système Algorithmes : l’avènement du monstre
Voici un petit montage réalisé par Laurent Chemla qui fait le parallèle entre la surveillance de masse de la Loi sur le Renseignement et la surveillance de masse mise en place par la NSA.
Croire aux discours du gouvernement, c'est comme croire à la petite souris magique. Y'a un moment, faudra arrêter de nous prendre pour des cons.
Manuel Valls en argument commercial de Hacking Team
Relancer la croissance, ça passe aussi visiblement par de bons arguments commerciaux. Pour que les gentilles entreprises puissent vendre leurs beaux produits et contribuer à la croissance du PIB.
Et involontairement, ou pas, finalement, Manuel Valls a été transformé en argument commercial de Hacking Team. Pour bien sensibiliser les prospects, Hacking Team avait une belle présentation PowerPoint pleine de FUD expliquant combien les Internets sont remplis de méchants terroistes, de pédonazis, de vendeurs de drogue, de trafiquants en tous genre.
La France vient d'adopter une nouvelle loi relative à la surveillance. Après la validation par le Conseil constitutionnel, les autorités françaises vont disposer de pouvoirs considérables pour surveiller les gens sur Internet et dans leur vie de tous les jours.
Le gouvernement français a présenté ce projet de loi relatif au renseignement en urgence au Parlement à la suite des attentats survenus à Paris en janvier 2015, restant sourd à la forte opposition d'organisations de défense des droits humains, de juges, d'entreprises technologiques, de syndicats, d'avocats et de parlementaires, ainsi qu'aux critiques des organes internationaux de défense des droits humains. Une grave atteinte aux droits humains
«La décision du 23 juillet lève le dernier obstacle à l'application de cette loi, qui portera gravement atteinte aux droits humains en France. Les mesures de surveillance qu'elle autorise sont totalement disproportionnées. De larges franges de la population française pourraient bientôt se retrouver sous surveillance pour des motifs obscurs, sans même qu'un juge ait donné son accord», a déclaré Gauri van Gulik, directrice adjointe du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
«Alors que la surveillance de masse mise en place par les agences de sécurité des États-Unis et du Royaume-Uni a été dénoncée dans le monde entier, le gouvernement français semble vouloir imiter ses homologues américains et britanniques en autorisant les autorités à intercepter les communications des gens et à y accéder comme elles le souhaitent.» Critique de l'ONU
Cette décision intervient deux jours seulement après une critique du Comité des droits de l'homme des Nations unies, qui, chargé d'examiner le respect par la France de ses obligations aux termes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, a estimé que cette loi donnait aux autorités françaises « des pouvoirs excessivement larges de surveillance ». Contrairement à l'avis des Nations unies, le Conseil constitutionnel n'a pas rejeté le fait que le Premier ministre puisse autoriser la surveillance sans avoir à passer par un juge, ni jugé illégaux les motifs pour lesquels la surveillance est autorisée en vertu de la loi.
Les principaux problèmes que pose cette loi sont les suivants :
Elle permet au Premier ministre d'autoriser des mesures de surveillance intrusives à des fins très vagues et mal définies telles que les «intérêts majeurs de la politique étrangère», la protection des «intérêts économiques, industriels et scientifiques» de la France et la prévention des « violences collectives » et de la «délinquance organisée». Elle autorise le recours à des outils de surveillance de masse permettant d'intercepter les communications sur les téléphones portables, ainsi que l'installation chez les fournisseurs d'accès à Internet (à des fins de lutte contre le terrorisme) de boîtes noires qui collecteront et analyseront les données personnelles de millions d'internautes. L'absence de contrôle indépendant : au lieu d'avoir besoin de l'autorisation d'un juge, le Premier ministre devra juste consulter un nouvel organisme, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, dont l'avis ne sera que consultatif. Il sera très difficile, voire impossible, pour les gens de savoir s'ils sont espionnés illégalement, ou pour les lanceurs d'alerte de dénoncer les abus en matière de pouvoirs de surveillance.
La disposition la plus excessive rejetée
Le Conseil constitutionnel a néanmoins rejeté l'une des dispositions les plus excessives de la loi, qui portait sur la surveillance des communications internationales et aurait permis l'interception des communications «émises ou reçues à l’étranger». Amnesty International avait alerté sur le fait que cette disposition pouvait concerner pratiquement toutes les communications Internet. Le Conseil constitutionnel a aussi censuré une disposition qui aurait permis aux agences de renseignement de mettre en place une surveillance sans aucune autorisation, y compris du Premier ministre, en cas «d’urgence liée à une menace imminente». Atteinte à la vie privée et à la liberté d'expression
«Cette loi constitue une atteinte flagrante aux droits à la vie privée et à la liberté d'expression garantis par le droit international relatif aux droits humains. Toute personne enquêtant sur les actes du gouvernement français ou d'entreprises françaises, ou même tout organisateur de manifestation, pourrait faire l’objet de formes de surveillance extrêmement intrusives. Les outils de surveillance de masse, tels que les boîtes noires, mettraient les communications de toute la population du pays, voire au-delà, à la portée des autorités françaises », a déclaré Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International France. Complément d’information
Dans un mémoire soumis au Conseil constitutionnel le 10 juillet 2015, des organisations françaises de défense des droits humains, dont Amnesty International France, ont déclaré que le projet de loi relatif au renseignement était inconstitutionnel.
L’adoption de la loi sur le renseignement : un pas de plus dans la violation de vie privée Vendredi, 24 Juillet, 2015
AFP Le Conseil constitutionnel a validé jeudi la majeure partie de la loi sur le renseignement. Néanmoins deux articles et une disposition ont été censurés.
La nouvelle loi sur le renseignement prévue par Nicolas Sarkozy et rédigée par Manuel Valls a été validée jeudi malgré des mesures polémiques. Le gouvernement a accéléré le calendrier parlementaire suite aux attentats des 7 et 9 janvier 2015, et inscrit le projet de loi sur le renseignement dans le cadre des diverses mesures proposées pour lutter contre le terrorisme. L’adoption en urgence d’un texte controversé laisse sceptique. Deux articles et une disposition censurés
Dans l'ensemble, le Conseil constitutionnel estime que le texte est conforme à la Constitution et notamment au respect de la liberté individuelle. Saisi sur ce projet de loi controversé par le chef de l'Etat, le président du Sénat, et plus de 60 députés, le Conseil constitutionnel censure deux articles et une disposition. Le premier porte sur « l'urgence opérationnelle », qui permettait aux services de renseignements de déroger à la délivrance d’une autorisation par le Premier ministre et de la commission de contrôle. Le second article censuré concerne la « surveillance internationale » au motif que « le législateur n'a pas déterminé les règles concernant les garanties fondamentales accordées au citoyen pour l'exercice des libertés publiques ». Des violations de la vie privée
Selon le communiqué de presse du Conseil constitutionnel, cette loi « donne aux services de renseignement des moyens modernes et adaptés à la menace à laquelle nous sommes confrontés, tout en respectant les droits individuels et la vie privée. » On peut être sceptique quand au respect des droits individuels et de la vie privée prônés par le Conseil.
Le texte de la loi sur le renseignement touche en effet à des pratiques de surveillance des services de renseignement jusqu’alors illégales, notamment en matière d’intrusion et d’ingérence dans la vie privée, à travers les techniques de surveillance des communications et du contenu des métadonnées. Par exemple, l’article L. 851-3 de la loi prévoit que « pour les seuls besoins de la prévention du terrorisme », « il peut être imposé aux opérateurs (…) la mise en œuvre sur leurs réseaux de traitements automatisés destinés, en fonction de paramètres précisés dans l’autorisation, à détecter des connexions susceptibles de révéler une menace terroriste (…) ». Or de telles mesures de surveillance, parce qu’elles ne sont pas ciblées vers une personne en particulier, sont particulièrement intrusives et sont utilisées à l’insu des opérateurs et donc des usagers. Les organismes de défense des droits de l’Homme dénoncent le texte
Le vendredi 10 juillet 2015, les organisations de défense des droits de l’Homme, dont Amnesty International France, le Cecil (Centre d’étude sur la citoyenneté, l’informatisation et les libertés, le Creis-Terminal (Centre de Coordination pour la Recherche et l'Enseignement en Informatique et Société –Terminal), la Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Syndicat des Avocats de France (SAF), et le Syndicat de la Magistrature (SM) ont soumis au Conseil constitutionnel un mémoire sur la loi sur le renseignement. Ces organisations luttant pour les droits de l’Homme et des libertés souhaitaient prouver au Conseil les vices d’inconstitutionnalité de cette loi, « afin que cette loi soit déclarée contraire à la Constitution », comme l’indique le mémoire.
Lire aussi :
Loi sur le renseignement : dépot d'un mémoire au conseil constitutionnel François Hollande président sécuritaire et austéritaire
Césare
~ Complaisant ~
Inscrit le : 01/04/2009 Messages postés : 23870 Age : 42 Bonnes réponses aux jeux : 3825
Heu, jean pierre. Oui c'est vrai que le gouvernement a les moyens de filtrer tout ce que tu fais avec ton ordi, qu'il a les moyens d'ecouter tes conversations téléphoniques. Mais bon on est plus de 60 millions ne l'oublie pas et c'est mathématiquement impossible de surveiller toutes les personnes 24h/24 hein.