Losc: les disparus C'est une terrible soirée qu'a vécu Lille, mercredi soir, baladée en une période par un impressionnant Bayern Munich (1-6), lors de la quatrième journée de la Ligue des champions. Les Nordistes sont éliminés de la compétition et n'ont quasiment plus aucune chance d'être reversés en Ligue Europa.
C’est une autre forme d’exploit qu’ont accompli les Lillois ce mercredi, à Munich. Mais pas vraiment celui dont le football français pouvait rêver pour le club nordiste qui caressait encore l’espoir, un brin utopique, d’accrocher une qualification pour les huitièmes de finale de cette Ligue des Champions au prix d’une phase retour impeccable.
Sans en demander tant, au moins Lille pouvait envisager sauver une troisième place et intégrer du même coup la Ligue Europa. Au lieu de quoi c’est un désastre qui a scellé cette campagne lilloise dans la plus prestigieuse des compétitions. Une soirée en enfer que l’on aimerait mettre sur le compte du jour sans, mais l’explication serait un peu courte… On n’avait pas attendu ce match retour entre Lillois et Bavarois pour savoir qu’il y avait une classe d’écart entre ce Losc et ce Bayern au sommet de son art. Mais il y avait bien quelque chose de gênant à voir ainsi l’équipe de Rudi Garcia, dépositaire de l’un des plus beaux jeu de Ligue 1 et sacrée championne de France il y a deux ans, ainsi dépecée et humiliée par les leaders de la Bundesliga. Encore heureux que les joueurs de Jupp Heynckes ont oublié quelques occasions en cours de route…
Cinq buts en 33 minutes !
S’ils espéraient un exploit à l’Allianz Arena, les Lillois ne pouvaient pas commettre une entame de match plus cauchemardesque. On ne joue pas depuis cinq minutes que déjà le danger est porté sur le but de Mickaël Landreau. Arjen Robben lance dans l’axe Thomas Müller qui vient buter sur un portier lillois déjà décisif (4e). Le coup-franc obtenu dans la continuité de l’action par le Bayern offre une opportunité, dont Bastian Schweinsteiger aux 20 mètres se délecte pour ouvrir le score (1-0, 5e). La colère de Landreau après son mur, qui s’est disloqué, est tout à fait légitime.
Mais déjà la discipline collective fait défaut dans ce onze lillois défaillant dans le marquage et l’agressivité dans les duels. Comment expliquer autrement la facilité déconcertante avec laquelle les Bavarois enchaînent les une-deux, notamment avec Franck Ribéry, aux abords de la surface pour permettre à Claudio Pizarro de doubler la mise ? En l’absence de Gomez et Mandzukic, l’attaquant péruvien fête sa première titularisation à la pointe de l’attaque munichoise d’une réalisation imparable pour Landreau, fixé d’une frappe du droit à l’entrée de la surface (2-0, 18e). Trop de laxisme côté lillois auquel s’ajoute son corollaire, un manque de réussite avec ce nouveau coup-franc, signé à la même distance par Robben, que le pauvre Florent Balmont dévie dans son propre but (3-0, 23e). Dans cet océan de détresse, la frappe cadrée de Nolan Roux est une rareté (26e). La curée est totale, la punition terrible avec coup sur coup ces deux nouveaux buts de Pizarro. A chaque fois, Philipp Lahm, laissé libre comme l’air par Franck Béria et Salomon Kalou sur son aile, sert le caviar et sa pointe se régale : aux abonnés absents, Marko Basa lâche une première fois l’attaquant (4-0, 28e) qui, pas mécontent de sa soirée, s’offre le triplé de la tête, toujours à bout portant (5-0, 33e). Lille entre déjà dans l’histoire de la Ligue des Champions comme la première équipe à concéder cinq buts dans un première période sans en rendre un seul.
Le coaching opéré à la pause n’y changera rien. Il y aura bien cet éclair improbable de Salomon Kalou pour tromper Manuel Neuer d’un missile en pleine lucarne (5-1, 58e). Mais ce sera notoirement insuffisant pour espérer sauver un honneur que Toni Kroos, sur la troisième passe décisive de la soirée, signée Lahm, piétine un peu plus en trompant une sixième et dernière fois Landreau (6-1, 66e). Le gardien international, auteur d’au moins trois arrêts décisifs au cours de cette seconde période, aura eu le mérite de sauver sa formation d’un score plus lourd encore. Et avec un match nul bien dérisoire sur la seconde période (1-1). On se console comme on peut. Notamment en constatant que Lille reste en lice pour rejoindre la Ligue Europa.
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