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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Jeu 23 Avr 2009 - 1:21 | |
| Chapitre1 : Un étrange malaise « Alors Aramis, vous venez avec nous oui ou non ? » La voix d’Athos traversa la cloison de bois que Porthos martelait depuis une bonne minute. Il fallait peut-être qu’elle aille quand même leur ouvrir ! Mais elle n’avait pas envie de sortir. Comme tous les soirs depuis… depuis quand exactement ? Elle n’en savait trop rien. Elle n’y avait pas réfléchi. Tout ce qu’elle pouvait dire, c’est qu’elle se sentait étrangement mal à l’aise quand elle sortait s’amuser avec eux maintenant, et elle en était attristée. Et elle allait encore décliner leur proposition de sortie. Encore… Elle parcourut les deux mètres qui la séparait de la porte, posa sa main sur la poignée, prit une grande inspiration et ouvrit à ses amis. Porthos : Enfin ! Que diable faisiez-vous pour mettre autant de temps à ouvrir ? Athos (qui a remarqué la petite mine d’Aramis) : Que vous arrive-t-il mon ami ? Vous êtes tout pâle ! Aramis : Je ne me sens pas très bien, sans doute la fatigue. Porthos : Allons, allooooons ! Venez avec nous, ça vous ferait du bien de boire un coup ! Aramis adressa un faible sourire à ses amis. Elle n’était pas convaincue que boire lui ferait du bien, mais venant de Porthos, c’était une gentille attention. Mais quelque chose en elle la poussait à refuser, et ce n’était pas pour ne pas boire. Aramis : Je crois plutôt que je devrais me reposer, si je veux être en forme demain, je vous rappelle que je suis de garde ! Athos : Bien, alors nous allons vous laisser. Venez, Porthos. Malgré ces paroles, Athos ne put s’empêcher de poser un regard inquiet sur Aramis avant de tourner les talons, précédant Porthos qui n’était guère plus tranquille au sujet de leur ami. Tandis qu’ils s’éloignaient, la jeune femme referma la porte et s’y adossa en soupirant. Bien sûr qu’ils avaient remarqué qu’elle n’allait pas bien, mais que pouvait-elle faire ? Elle ne comprenait pas elle-même ce qui lui arrivait, elle ne pouvait donc rien leur expliquer. De toute façon, elle avait déjà du mal à leur parler… Dans le froid nocturne de cette soirée d’automne, Athos et Porthos se dirigeaient vers leur taverne préférée, mais leur esprit était ailleurs. Porthos : Je me demande ce qu’il arrive à Aramis. D’habitude, il n’est pas le dernier pour s’amuser et boire ! Athos : Surtout que ça a tendance à durer. Je m’inquiète vraiment pour lui, j’ai l’impression qu’il a perdu sa joie de vivre. Porthos : C’est vrai, ça fait un moment que ça dure. (Il réfléchit) Depuis le départ de d’Artagnan je crois… Athos : Vous faites erreur, Porthos, ça a commencé quelques jours plus tard. Porthos s’arrêta et regarda son ami avec étonnement. Porthos : Comment ça, quelques jours plus tard ? Vous avez remarqué quelque chose ? Athos : Le capitaine avait octroyé un jour de congé à Aramis, et ce jour-là, il a disparu toute la journée, comme s’il avait quitté la ville. Comme Athos continuait d’avancer, Porthos se remit en route. Porthos : Oui, mais c’est loin d’être la première fois. Athos : Sauf que cette fois-ci, ce n’était pas à la même date. La surprise fit s’arrêter Porthos une deuxième fois. Décidément, Athos était un fin observateur, mais le manège d’Aramis était pour le moins curieux. Porthos : Vous êtes en train de me dire qu’Aramis s’absente tous les ans à la même date ? Athos : Exactement, sauf la dernière fois. J’ai supposé qu’il devait y avoir un anniversaire important dans sa famille, mais cette dernière absence me fait douter, d’autant plus qu’il a laissé passer la date habituelle cette année. Il a dû se passer quelque chose, et il n’arrive pas à en parler. Porthos (reprenant sa marche) : Vous pensez que c’est depuis ce jour qu’Aramis va mal ? Athos : J’en suis certain, Porthos. Des fourmillements commençaient à se faire sentir. Depuis combien de temps était-elle adossée à sa porte, elle ne saurait le dire. Son esprit avait vagabondé depuis le départ de ses amis, et elle avait pensé à d’Artagnan. Mais alors qu’elle se mit à bouger à nouveau, elle réfléchit. D’Artagnan lui manquait. Cela aurait été normal si ce manque n’était pas si fort. Il lui manquait tellement que cela lui paraissait disproportionné. Et à bien y réfléchir, elle se sentait mal à peu près depuis le départ du Gascon. Mais ça n’avait aucun sens ! Pourquoi ce malaise avec Athos et Porthos en l’absence de d’Artagnan ? Elle en saurait peut-être plus au retour de son ami. Le revoir lui fera du bien de toute façon. Mais justement, elle ignorait complètement quand il devait rentrer… Constance était peut-être au courant de quelque chose. Avisant de l’heure, elle s’emmitoufla dans un manteau, mit son chapeau et sortit de chez elle. Le froid de ce mois de novembre particulièrement rigoureux l’enveloppa alors qu’elle se dirigeait d’un bon pas vers le palais du Louvre. Enroulée dans une chaude pèlerine sombre, Constance sortit des appartements de la Reine pour rentrer chez elle. Son père ayant attrapé un refroidissement, Sa Majesté la laissait partir tous les soirs vers huit heures. En quittant le palais, la jeune fille fut étonnée de voir qu’elle était attendue. Constance : Aramis ? Que faites-vous ici ? Aramis : Je vous attendais pour vous raccompagner. Les rues de Paris ne sont pas ce qu’il y a de plus sûr une fois la nuit tombée. Un sourire se dessina sur le visage de la jeune fille. Constance aimait beaucoup Aramis, et son attention lui faisait plaisir. Le mousquetaire blond semblait être mû par une sorte de galanterie désintéressée. Il ne la courtisait pas, il était tout simplement gentil, et Constance appréciait cette attitude. Son escorte était donc la bienvenue ! Constance : Merci. Mais hâtons-nous, il fait si froid ! Les deux jeunes femmes prirent donc le chemin de la rue des Fossoyeurs. Le temps était de plus en plus froid, et les flaques d’eau commençaient à geler. Aramis : Avez-vous des nouvelles de d’Artagnan ? Constance : Oui, il profite de ses dernières semaines avec ses grands-parents. Aramis : Ses dernières semaines ? Il rentre bientôt ? Constance : Oui, il sera de retour d’ici un mois, un peu avant Noël. Aramis ne put s’empêcher de sourire. Elle devait faire plusieurs gardes ce mois-ci, ça passerait assez vite… et elle n’aurait pas trop de propositions de sortie. Aramis : Vous devez avoir hâte de le revoir, n’est-ce pas ? Constance rougit légèrement, alors qu’elles atteignaient le pont. Constance : Oui, je suis contente de savoir qu’il sera bientôt làaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! Au moment de s’engager sur le pont, Constance avait glissé sur une plaque de verglas, elle perdit l’équilibre et tomba dans l’eau glacée de la Seine… |
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Nikko
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Jeu 23 Avr 2009 - 19:03 | |
| Tu vois, je trouve que la force d'une bonne fic, c'est quand on a vraiment l'impression de voir les persos devant nous, et que leurs gestes, leurs paroles semblent naturels par rapport à l'anime. C'est pourquoi je trouve que ta création est très juste, Carine. On retrouve la persicacité d'Athos, dévoilée au travers d'un dialogue avec Porthos, la réserve d'Aramis, et ...le côté un peu cruche de Constance ! De plus, le vocabulaire employé par chacun est vraiment fidèle au DA. Cependant...pourrais-tu par la suite rajouter un petit "diantre !" ou "ventrebleu" dans les dialogues ? ( Je chipote, bien sûr, ces enseignants sont d'un perfectionnisme déplaisant !) Quand tu dis "la jeune femme referma la porte et s'y adossa en soupirant", c'est fou, j'ai pensé très fortement à une scène de Lady Oscar. Toutes mes félicitations ! Continue, je suis fan, et impatient de savoir la suite ! |
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ShinichiKudo
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Jeu 23 Avr 2009 - 21:26 | |
| C'est sûr que c'est très bien écrit et quand je lis ça j'imagine les voies des personnages dans ma tête. En plus on a envie d'en savoir un peu plus. Par contre après avoir lu 4 chapitres je trouve qu'il manque un petit peu d'action (c'est vrai aussi que ce n'est que le début). |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Ven 24 Avr 2009 - 1:19 | |
| Merci pour vos gentils messages (en fait j'suis toute rouge avec vos compliments, et puis ben je sais plus quoi dire... ) J'espère que la suite vous plaira autant - nikko a écrit:
- On retrouve la persicacité d'Athos, dévoilée au travers d'un dialogue avec Porthos, la réserve d'Aramis, et ...le côté un peu cruche de Constance !
Je suis très attachée à la cohérence avec l'oeuvre de base (ici l'anime, hein, pas le roman ), et j'essaie le plus possible de respecter le caractère de chacun. Cela dit, je pense que le côté que tu qualifie de "cruche" chez Constance n'est qu'une façade, elle est pas si bête ! - nikko a écrit:
- De plus, le vocabulaire employé par chacun est vraiment fidèle au DA.
Euh, pour l'instant, mais c'est pas forcément mon point fort. J'espère que ça passera bien aussi pour la suite, mais j'ai toujours un peu de mal à trouver les bons mots. - nikko a écrit:
- ( Je chipote, bien sûr, ces enseignants sont d'un perfectionnisme déplaisant !)
C'est pas moi qui vais te contredire !!! - nikko a écrit:
- Quand tu dis "la jeune femme referma la porte et s'y adossa en soupirant", c'est fou, j'ai pensé très fortement à une scène de Lady Oscar.
Alors là, je sais pas. Ca fait super longtemps que j'ai pas vu d'épisodes de LO - nikko a écrit:
- Toutes mes félicitations ! Continue, je suis fan, et impatient de savoir la suite !
Je te remercie. Je vais majer rapidement car j'ai beaucoup de chapitres de prêts. Mais la mise en page est galère... - ShinichiKudo a écrit:
- Par contre après avoir lu 4 chapitres je trouve qu'il manque un petit peu d'action (c'est vrai aussi que ce n'est que
le début). Ca dépend ce que tu appelles "action". Si c'est l'intrigue qui avance, ça va venir après. Je voulais d'abord bien montrer le malaise d'Aramis. Si tu penses à des combats à l'épée, la fic est pas focalisée dessus même si y en aura un peu. |
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ShinichiKudo
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Ven 24 Avr 2009 - 13:26 | |
| Je pensais pas forcement à des combats d'épée mais surtout à l'arrivé de nouveaux éléments. Je pense qu'on a bien vu le malaise d'Aramis et j'aime bien la dernière phrase du chapitre 4 surtout quand on sait qui est l'individu en question. |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Ven 24 Avr 2009 - 14:02 | |
| Chapitre 2 : Découvertes inattendues « Atchoum ! » Grelottante, Aramis poussa la porte de sa maison, Constance inconsciente sur son dos, remerciant son voisin d’un signe de la main. Quand elle avait vu la jeune fille tomber dans l’eau, elle avait tout de suite plongé pour la repêcher. Elle l’avait ramenée sur la berge et prise sur son dos car Constance avait perdu connaissance, sans doute à cause du contact brusque avec cette eau si froide. Aramis avait alors prudemment traversé le pont, et à ce moment-là, un de ses voisins était passé avec sa charrette. Il les avait fait monter, mais dans son trouble, Aramis ne lui avait pas précisé que la jeune fille résidait rue des Fossoyeurs, et l’homme avait déposé les deux femmes devant chez la mousquetaire. Le feu de la cheminée était encore allumé, ainsi une douce chaleur régnait dans la maison. Aramis attrapa un grand drap et une couverture dans une armoire, et déposa Constance devant la cheminée. Il aurait mieux valu qu’elle enlevât la robe de la jeune fille, mais à ses yeux, elle était un homme. Alors, elle se contenta de lui ôter sa pèlerine et de la frotter vigoureusement avec le drap jusqu’à ce qu’il soit trop mouillé pour être efficace, puis elle l’enroula dans la couverture. Les traits de la jeune fille se détendirent sous l’effet de la chaleur bienfaisante des flammes, ce qui rassura la mousquetaire. Elle remit du bois dans le feu et allongea son hôte imprévue le plus confortablement possible, cette dernière n’ayant pas repris connaissance. C’est seulement quand ce fut fait qu’Aramis ôta son chapeau et son manteau, et qu’elle les accrocha en hauteur pour les faire sécher. Et quand Constance se serait éveillée, elle la raccompagnerait chez elle. Bien que la rue des Fossoyeurs ne fût qu’à quelques minutes à pieds, il n’était pas prudent que la jeune fille soit à nouveau exposée au froid, trempée comme elle l’était, tant qu’elle n’avait pas repris connaissance. « Atchoum ! » Maintenant que Constance était réchauffée, il fallait peut-être qu’elle se change. Elle retira ses bottes, grimpa dans sa chambre y prendre des vêtements secs, et redescendit dans le séjour, la pièce la plus chaude. Elle rouvrit l’armoire, se servant de la porte comme d’un paravent, se déshabilla entièrement, attrapa un grand drap et se frotta avec pour se sécher. Puis elle enserra sa poitrine dans une bande de tissu et enfila un pantalon. Elle se pencha sur ses vêtements mouillés pour y récupérer sa ceinture et son pendentif. Depuis son duel contre Manson, la pierre était brisée, et elle n’avait plus le cœur à le porter autour du cou. Mais elle ne pouvait pas plus s’en séparer, elle préférait donc le garder dans la poche intérieure de son pourpoint. Donc après qu’elle eût récupéré sa ceinture, elle chercha le pendentif. Mais elle attrapa le vêtement mouillé à l’envers, et le bijou roula au sol. Elle pesta et alla le ramasser. En se redressant, elle se figea. Un mélange d’humidité glacée et d’une douce chaleur enveloppait Constance. Elle n’avait pas la moindre envie d’ouvrir les yeux. Cependant, à mesure qu’elle se réveillait, elle distinguait de plus en plus ses vêtements mouillés collés à sa peau, et ses souvenirs revenaient : sa glissade, sa chute, l’eau de la Seine, si froide… Elle était tombée à l’eau. Il fallait qu’elle se change ! Lentement, elle ouvrit les yeux. Elle était allongée devant une cheminée, enroulée dans une couverture, mais elle ne reconnaissait pas les lieux. Où était-elle ? Elle se redressa en regardant devant elle. C’est alors qu’elle entendit un objet tomber puis une voix qui la firent se retourner, et elle se figea. Les deux jeunes femmes se dévisageaient sans un mot. Aramis pesta intérieurement. Pour ramasser son pendentif, elle était sortie de sa “cachette”, et il avait fallu que Constance regardât dans sa direction à ce moment-là. Sans son pourpoint, elle ne pouvait pas cacher qu’elle était une femme. La jeune fille en resta sans voix, bouche bée, ne pouvant détacher les yeux de ce buste à demi-vêtu qui lui révélait un secret pour le moins inattendu. Malgré la douce chaleur qui régnait dans la pièce, Aramis frissonna. Elle l’interpréta comme un signe qu’elle devait finir de s’habiller. Elle enfila son pourpoint et le boutonna après y avoir glissé le pendentif, puis essuya sa ceinture avant de la passer autour de sa taille. Elle sentait le regard interrogateur de Constance sur elle tout du long, mais celle-ci ne parvenait pas à sortir du mutisme dans lequel la surprise l’avait enfermée. Il fallait faire quelque chose ! Mais Aramis se sentait bien désarmée pour expliquer la situation à Constance. Pour l’instant, elle devait au moins la tirer de son mutisme. Aramis : Je dois avoir de la soupe, ça vous fera du bien de manger chaud après ce bain forcé. Sans qu’elle s’en rendît compte, un sourire se dessinait sur son visage au fur et à mesure qu’elle prononçait ces mots. Constance se dérida un peu et acquiesça. Alors qu’Aramis avait disparu dans la cuisine, une foule de questions assaillait Constance. Qu’est-ce que cela signifiait ? Aramis… une femme ! Elle n’aurait jamais pu s’imaginer une telle chose. Aramis était un mousquetaire tellement courageux et habile… Comment était-ce possible ? Et surtout, pourquoi ? Pourquoi une femme se déguiserait-elle en homme, et pourquoi risquerait-elle sa vie au service du Roi ? Pourquoi une femme déciderait-elle de devenir mousquetaire ? C’était incompréhensible. Quelques instants plus tard, Aramis sortit de la cuisine, et grimpa dans sa chambre. Aramis (toujours avec le sourire) : Je vais vous chercher des vêtements secs, je m’en voudrais si vous attrapiez un refroidissement. Constance acquiesça, et lui rendit son sourire presque sans s’en rendre compte. En la regardant monter, puis en considérant les vêtements trempés de la mousquetaire restés au sol, elle réalisa qu’Aramis l’avait repêchée après sa chute. Si elle était restée plus longtemps inconsciente dans cette eau glaciale, elle se serait probablement noyée. Aramis lui avait sauvé la vie… C’est donc un regard plein de reconnaissance qu’elle posa sur Aramis quand celle-ci redescendit dans le salon, bien vite remplacé par de la stupéfaction quand elle vit le vêtement qu’elle a sorti à son intention. Aramis : Otez votre robe et mettez celle-ci à la place. J’espère qu’elle vous ira, c’est ma seule robe. (Elle lui fait un clin d’œil) Je vous fais confiance pour en prendre soin. Constance (bafouillant) : Vous… vous avez une robe ? Aramis : Oui, je la porte chaque fois que je vais sur la tombe de François. A la lueur de son regard et l’intonation de sa voix quand Aramis prononça ce nom, Constance comprit. Ce François, qui n’était plus, était pour Aramis ce que d’Artagnan était pour elle… Un frisson la parcourut. Un souvenir lui revint, datant de sa course vers Calais, quand elle avait vu sa tombe… C’était un coup monté par Athos, mais pendant deux jours, elle n’en savait rien et avait vraiment cru que d’Artagnan était mort. Elle se souvint de son chagrin à ce moment, et réalisa qu’elle tenait encore plus à lui à présent qu’à l’époque. Elle ne savait pas, si un tel drame devait arriver, si elle aurait la force de poursuivre sa route, comme elle l’avait fait avec Jean pour atteindre Calais malgré tout. Elle couvrit Aramis d’un regard rempli de compassion : comme elle avait dû souffrir ! C’était certainement suite à ce drame qu’elle était devenue mousquetaire. La compassion fit place à l’admiration, et la jeune fille fut prise d’une envie de serrer cette femme si courageuse dans ses bras… ce qu’elle aurait fait si sa robe n’était pas trempée. Elle prit la robe d’Aramis et se changea alors que la mousquetaire s’occupait de la soupe enfin chaude… |
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Nikko
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Sam 25 Avr 2009 - 10:27 | |
| Ouh là là ! Attention ! Ya de la révélation dans l'air... Bien joué, pour les deux scènes croisées qui se rejoignent, on s'y croirait. Et attention, Carine se lache sur l'imparfait du subjonctif La suite, la suite ! |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Lun 27 Avr 2009 - 12:14 | |
| - nikko a écrit:
- Bien joué, pour les deux scènes croisées qui se rejoignent, on s'y croirait.
Merci nikko, je suis contente du rendu - nikko a écrit:
- Ouh là là ! Attention ! Ya de la révélation dans l'air...
Ben oui... séance explication au programme dans le chapitre suivant (avec aussi un gag qui me trottait dans le tête) - nikko a écrit:
- Et attention, Carine se lache sur l'imparfait du subjonctif
je suis pour l'évolution de la langue - nikko a écrit:
- La suite, la suite !
Je vais manger, et je vous l'envoie |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Lun 27 Avr 2009 - 13:15 | |
| Chapitre 3 : Deux bonnes raisons de se travestir « Notre Père qui êtes aux cieux, que Votre nom soit sanctifié, que Votre règne vienne, que Votre volonté soit faite… » Après la prière, Aramis servit la soupe fumante. Les deux jeunes femmes apprécièrent ce liquide chaud réchauffant leurs corps après ce bain glacé forcé. Mais il fallait à présent expliquer la situation à Constance. Aramis (hésitante) : Vous devez vous demander pourquoi je me suis travestie. Constance abandonna sa cuillère et posa un regard intense sur Aramis. Constance : Je crois que j’ai compris. Aramis (surprise) : Eh ? Constance : Ce François dont vous m’avez parlé tout à l’heure… Aramis : … Oui ? Constance : C’est l’homme que vous aimez, n’est-ce pas ? Le cœur de la jeune femme se serra, et un sourire tendre se dessina sur son visage. Sans qu’elle ait eu besoin d’expliquer la situation, le simple fait d’évoquer François avait permis à Constance de la comprendre. Une douce chaleur se diffusa dans tout son corps. Constance (reprenant) : Vous savez, moi aussi, je suis amoureuse, et l’homme que j’aime risque sa vie tous les jours. Aramis : Oui… Puisse le Ciel protéger d’Artagnan, et vous épargner cette épreuve. Constance : Souhaitez-vous me dire ce qu’il s’est passé ? Oui. Oui, elle le souhaitait. Oui, elle avait envie de se confier à cette jeune fille qu’elle sentait si proche d’elle en cet instant… Aramis : François était mon fiancé. Il y a six ans, François habitait un grand manoir en dehors du village. A l’époque je l’ignorais, mais il hébergeait le prince Philippe. Constance (très surprise) : Comment ? Le prince Philippe ?!!! Aramis : Oui, François était son précepteur, mais c’était aussi secret que l’existence du prince. Même monsieur de Tréville ignorait de quoi il en retournait, bien que François fût un de ses hommes. Comme pour se redonner du courage, Aramis avala un peu de soupe, qui commençait à refroidir. Constance l’imita. Aramis : Je ne sais pas comment, mais le Masque de Fer a appris l’existence du prince Philippe, ainsi que l’endroit où il était caché. Comme vous le savez, il voulait l’utiliser pour s’emparer du pouvoir. Alors, avec plusieurs de ses sbires, il a enlevé le prince. François l’a défendu jusqu’au bout… Constance (horrifiée) : Ah, mon Dieu, ils l’ont… La jeune fille ne put finir sa phrase, tant le regard de la mousquetaire la bouleversa. Un regard rempli de chagrin. Un regard chargé de souffrances… Elle comprit alors quel traumatisme cette perte avait été pour Aramis, et elle sut aussitôt que la jeune femme ne s’en remettrait jamais complètement. Ce regard lui lacérait le cœur. Elle aurait tant voulu la réconforter, mais elle se sentait totalement désarmée par tant de douleur. Elle lui prit les mains. Constance (la voix brisée) : Que puis-je faire ? Comment apaiser votre peine ? Aramis releva les yeux vers Constance et lui sourit. Aramis : C’est déjà apaisant de pouvoir vous en parler. Constance : Comment avez-vous réussi à tenir le coup depuis, malgré votre peine ? Aramis : Je voulais le venger. C’est ce qui m’a permis de me relever et de changer de vie, étant donné que ma famille a voulu me forcer à me marier avec un autre… Constance : Comment ? Mais votre famille n’a-t-elle pas compris votre chagrin ? Aramis : Je ne sais pas… Mais c’est suite à ça que je suis partie, en me cachant sous des vêtements d’hommes, et j’ai pris la place de François au service du roi. La soupe était froide, mais aucune des deux jeunes femmes ne s’en préoccupait. Constance semblait ressentir toute la douleur d’Aramis. Cependant, cette dernière pensait à quelque chose de beaucoup plus terre-à-terre. Aramis : Il vous faut peut-être rentrer, votre père risque de s’inquiéter. La jeune fille reprit un peu de consistance, et lui adressa un faible sourire. Constance : Oui, vous avez raison. Sur ces mots, elle se leva. Mais au bout de deux pas, elle perdit l’équilibre et se rattrapa tant bien que mal en s’appuyant sur la table. Aramis (amusée) : On dirait que ma robe ne vous va pas ! C’était rien de le dire ! Cette robe était manifestement trop longue, elle trainait tellement par terre que Constance marchait dessus même en la relevant assez haut. Il faut dire qu’Aramis était plus grande qu’elle. Aramis : Vous ne pouvez pas rentrer comme ça. Je vais vous prêter d’autres vêtements. Aramis monta dans sa chambre et en redescendit deux minutes plus tard… avec une chemise et un pantalon !!! Constance la regarda, médusée. Constance : Je… je ne vais quand-même pas mettre ça ? Aramis : Vous ne pouvez pas remettre votre robe, elle est encore trempée, et celle-ci ne vous va pas. Comme je vous l’ai dit, je n’en ai pas d’autre, je n’ai donc que ça à vous proposer. Constance n’eut d’autre choix que de quitter la robe d’Aramis, avant d’enfiler le pantalon. Mais elle hésita sur la chemise… Constance : Comment vais-je faire, sans corset… Aramis : Attendez, vous serez plus à l’aise avec ça. La mousquetaire lui présenta une bande de tissu, puis aida Constance à y enfermer sa poitrine. Aramis : Voilà, vous sentez-vous à l’aise ? Constance fit quelques mouvements et acquiesça. Constance : C’est même presque plus confortable comme ça ! La jeune fille passa la chemise et glissa dans une paire de bottes. C’était pas très ajusté, mais ça poserait moins de problème que la robe trop longue. Aramis : Au cas où nous croiserions quelque passant, il serait plus sage de vous déguiser entièrement. Aramis lui attacha les cheveux comme elle, et lui prêta un chapeau, un manteau et même une épée pour parfaire le déguisement, avant de l’escorter jusqu’à la rue des Fossoyeurs. Pendant le trajet, Aramis corrigea même la démarche de la jeune fille, qui était visiblement mal à l’aise. Cela dit, le trajet fut court. Constance poussa la porte de chez elle. Constance : Je suis rentrée ! Ni son père ni Marthe ne purent prononcer un mot en voyant la tenue de Constance. Ils avaient pris un air tellement hébété qu’Aramis eut du mal à se retenir de rire. Elle se reprit, et expliqua ce qu’il était arrivé à Constance. Maitre Bonacieux fut reconnaissant à Aramis d’avoir sauvé sa fille, et la remercia chaleureusement, avant qu’elle ne prenne congé. Elle se dirigea jusque chez elle le cœur léger… elle en avait presque oublié que d'Artagnan lui manquait. Je sais pas pourquoi, mais j'avais envie de travestir Constance… |
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Nikko
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Lun 27 Avr 2009 - 22:01 | |
| - Carine a écrit:
Je sais pas pourquoi, mais j'avais envie de travestir Constance… Oui ça s'est vu Je suis impatient de lire la suite...finalement, Constance n'est peut être pas si cruche que je pensais ! |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 21:41 | |
| - nikko a écrit:
- Carine a écrit:
Je sais pas pourquoi, mais j'avais envie de travestir Constance… Oui ça s'est vu Oui, ça faisait un moment que j'avais envie de mettre ce genre de gag quelque part. Mais on ne sait jamais, peut-être qu'on reverra Constance dans ce type de vêtements ! - nikko a écrit:
- Je suis impatient de lire la suite...finalement, Constance n'est peut être pas si cruche que je pensais !
Le côté "cruche", c'est peut-être plus à cause de l'époque. Une femme se devait de paraitre vulnérable pour que ces messieurs les protègent (et se sentent indispensables... ) Bon la suite va pas tarder |
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Nikko
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 22:00 | |
| - Carine a écrit:
- [Le côté "cruche", c'est peut-être plus à cause de l'époque. Une femme se devait de paraitre vulnérable pour que ces messieurs les protègent (et se sentent indispensables... )
Pas sûr, quand on voit le personnage de Milady ! Pour elle, personne n'est indispensable. C'est surtout la voix VF qui donne ce côté ingénue à Constance, je trouve. Et puis, si elle tombe dans la Seine sans raison, c'est bien qu'elle n'est pas trop dégourdie ! Mais je te fais confiance pour lui attibuer un rôle à sa mesure ;) |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 22:04 | |
| - nikko a écrit:
- Carine a écrit:
- [Le côté "cruche", c'est peut-être plus à cause de l'époque. Une femme se devait de paraitre vulnérable pour que ces messieurs les protègent (et se sentent indispensables... )
Pas sûr, quand on voit le personnage de Milady ! Pour elle, personne n'est indispensable. nikko, j'ai bien dit "paraitre"... et d'ailleurs, quand il s'agit de "paraitre" vulnérable, Milady sait y faire ! - nikko a écrit:
- C'est surtout la voix VF qui donne ce côté ingénue à Constance, je trouve.
Possible, mais il faut quand même dire que la demoiselle n'a que 16 ans au début de l'anime - nikko a écrit:
- Et puis, si elle tombe dans la Seine sans raison, c'est bien qu'elle n'est pas trop dégourdie !
Meuh non, elle a pas eu de bol... t'as jamais glissé sur du verglas, toi ? |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 22:36 | |
| Chapitre 4 : Tours de garde « Ce n’est pas bien de courtiser l’aimée d’un ami, mon cher Aramis » Aramis sursauta et se releva de sa chaise afin de se tourner pour identifier l’importun qui lui parlait ainsi. Le mousquetaire qui venait d’entrer dans la salle de garde lui souriait ironiquement suite à sa remarque, montrant deux rangées de dents parfaitement soignées, à l’image de ce jeune homme de vingt-huit ans, tout en élégance, même s’il n’égalait pas Athos. Et puis, même s’il était plutôt sympathique, son ironie habituelle la dérangeait. La jeune femme se rassit, tournant à nouveau le dos à la porte. Elle devait éviter de le provoquer, ils allaient devoir faire la garde de ce soir ensemble. Aramis (se contenant) : Vous devriez vous méfier des ragots, Boistracy, et puis cessez de m’appeler ainsi, nous ne sommes pas intimes que je sache. Boistracy (ignorant sa remarque) : D’Artagnan rentre dans deux jours, n’est-ce pas ? Aramis : Oui, et je m’en réjouis. Boistracy : Peut-être que lui le sera moins en vous voyant si proche de sa douce Constance… Le regard qu’elle posa sur lui le glaça : ses yeux lançaient des éclairs, comme pour lui faire payer ses paroles. Il s’abstint d’en rajouter et s’assit en face d’elle, en tentant de se passionner pour le livre qu’il avait apporté. Quel idiot ! Il avait ruiné ses chances de taper le carton pour la soirée, comme c’était parti ! De son côté, Aramis était inquiète. Elle avait remarqué que l’amitié qu’elle partageait avec Constance depuis que celle-ci connaissait son secret soulevait beaucoup de questions, surtout en l’absence de d’Artagnan. La jeune fille lui rendait en effet souvent visite, et ce dès le lendemain de cette fameuse soirée. Constance était venue de bonne heure chez Aramis sous le prétexte de lui redonner les vêtements qu’elle lui avait prêtés. Mais en fait, elle se posait encore beaucoup de questions. Mais elle ne savait pas trop par où commencer… Constance : Je voulais vous demander, je… je suppose que ce que j’ai découvert hier est secret… je ne dois pas l’évoquer avec qui que ce soit… Aramis (un sourire tendre aux lèvres) : Le capitaine de Tréville le sait depuis le début, si vous avec besoin de lui en parler… Constance (le visage marqué par la surprise) : Comment, monsieur de Tréville vous a acceptée comme mousquetaire en sachant que vous étiez une femme ?!!! Aramis lui avait répondu par un sourire. Elle s’était dit qu’elle devait l’informer de toutes les personnes au courant de son secret. Aramis : Jean et d’Artagnan le savent aussi. Constance : Eh ? Ils le savent ? Vous le leur avez dit ? Aramis : Non, ils l’ont découvert par hasard, tout comme vous. D’Artagnan s’en est aperçu en voulant soigner une de mes blessures, je n’ai pas eu le temps de refuser son aide… Constance avait alors froncé les sourcils. Constance : Vous voulez dire qu’il vous a vue… Aramis (riant) : Ne vous inquiétez pas, il en a vu bien moins que vous hier soir, et après le moment de surprise, il a tout de suite détourné les yeux. C’est un vrai gentilhomme ! Constance (rassurée) : Oui, vous avez raison. La jeune fille s’était progressivement laisser envahir par le rire contagieux de la mousquetaire, et elles avaient quitté la maison d’Aramis pour faire un bout de chemin ensemble. Un peu plus tard, Aramis avait remarqué que Constance était allée voir Tréville, comme elle le lui avait suggéré. Le soir même, Constance était venue la voir, et l’avait simplement serrée dans ses bras, sans un mot. Une autre fois, la jeune fille était arrivée alors qu’Aramis soignait une blessure à la jambe. La jeune fille l’avait aidée avant de réaliser que la mousquetaire devait toujours se soigner seule, quelle que soit la gravité de ses blessures, pour ne pas être découverte. Une autre fois, Aramis avait fini par lui raconter comment elle avait vengé François. En voyant le portrait du pendentif, Constance avait été frappée par la ressemblance de la jeune fille qui y était représentée et elle-même… Un bruit sourd tira Aramis de ses pensées. Boistracy s’était endormi et avait fait tomber son livre. Aramis soupira et se pencha vers lui. Aramis (le secouant) : Hé ! Boistracy ! C’est pas le moment de dormir ! Allez, réveillez-vous ! Si le capitaine vous surprend… A ces mots, Boistracy se réveilla en sursaut, manquant de renverser sa chaise. Aramis se retint d’éclater de rire, et sortit un jeu de cartes. Aramis : Une partie vous permettra peut-être de tenir le coup, ça vous dit ? Boistracy accepta avec plaisir. Finalement, il allait pouvoir taper le carton ce soir. Les heures passèrent, les parties aussi. La relève arriva, et les deux mousquetaires s’emmitouflèrent avant de sortir. Dans la cour, ils croisèrent le capitaine de Tréville. Tréville : Bonjour messieurs, rien à signaler ? Aramis : Bonjour capitaine, la nuit a été fort calme. Tréville : Très bien, je veux vous voir demain à cette heure-ci. Vous prendrez la relève d’Athos et Porthos qui sont de garde cette nuit. Boistracy : Bien, capitaine. Le capitaine se tourna alors vers Aramis. Tréville : D’Artagnan revient bien demain soir, n’est-ce pas ? Aramis : Oui, capitaine. Tréville : … Très bien. Boistracy, vous avez votre congé à partir de demain soir. Boistracy : Merci, capitaine. Aramis sourit : Tréville lui faisait comprendre qu’elle ferait ses prochaines gardes avec d’Artagnan. Elle n’arrivait plus à effectuer sereinement une garde avec Athos ou Porthos… Le capitaine s’en était rendu compte, et s’était arrangé pour éviter de tels tours de garde, mais il savait que ce n’était pas une solution. Il était d’ailleurs fort inquiet pour la jeune femme. Le malaise entre Aramis et ses deux amis ne s’était pas arrangé. Athos et Porthos avaient bien sûr eux aussi remarqué son rapprochement avec Constance. Elle avait lu l’incompréhension dans les yeux de Porthos, et l’inquiétude dans ceux d’Athos. Mais surtout, tous deux semblaient tristes. Ils devaient se sentir délaissés, ce qui était ni plus ni moins le cas. Aramis était en train de les abandonner… Non, ce n’était pas possible ! Elle les aimait de tout son cœur, et c’est pour cela que la situation lui faisait tant de mal. Mais alors que lui arrivait-il ? Et comment faire pour leur faire comprendre qu’elle ne voulait pas les abandonner ? Comment leur montrer qu’elle les aimait ? Comment retrouver leur complicité qui lui manquait à elle aussi ? Et pourquoi n’arrivait-elle-même pas à en parler à Constance, qui avait pourtant bien vu son malaise et qui ne demandait qu’à l’aider ? Elle ruminait ces questions devant son verre de vin. Elle était sortie seule. Constance avait dû rester auprès de Sa Majesté la Reine. Elle ne risquait pas de croiser Athos et Porthos, de garde ce soir, mais sans Constance, elle était seule. Elle était prête à inviter Boistracy à se joindre à elle, mais il était occupé à préparer ses bagages. Mais elle était quand-même sortie. Elle savait pertinemment qu’il n’était pas bon pour elle de boire seule avec ses sombres pensées, mais si elle était restée chez elle, elle aurait été capable d’ouvrir une bouteille. Elle était pathétique. Ce n’était pas dans le vin qu’elle allait trouver la réponse à son problème… Et ce ne serait probablement pas non plus grâce à l’homme qui venait d’entrer dans la taverne et qui se dirigeait vers elle. |
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ShinichiKudo
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 22:52 | |
| J'aime bien ce chapitre et surtout sa chute. Au fait il existe vraiment ce Boistracy ou c'est un personnage de ton imagination. |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 22:56 | |
| Boistracy est un personnage de la pièce "La jeunesse des mousquetaires" de Dumas, qui reprend la trame du roman "Les trois mousquetaires". Il y a à peu près le même rôle qu'ici. |
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Nikko
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 23:16 | |
| - Carine a écrit:
- Possible, mais il faut quand même dire que la demoiselle n'a que 16 ans au début de l'anime
Ce n'est pas une excuse, que diable !! Saori assume le rôle de réincarnation d'Athéna à 13 ans seulement ! - Carine a écrit:
- Meuh non, elle a pas eu de bol... t'as jamais glissé sur du verglas, toi ?
JAMAIS ! Fan de Nolan et Enfant des cavernes, je le suis depuis des années, la nature est donc mon alliée Non, je plaisante, je fais beaucoup de montagne, surtout l'hiver, et je me suis pris des pelles mémorables ! D'ailleurs je suis souvent tombé dans des ruisseaux, alors je peux pas en vouloir à Constance ! Très bon, ton chapitre 4, du suspense, des personnages en plein doute...mais que va t-il se passer ?? |
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Carine
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ShinichiKudo
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Nikko
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 23:43 | |
| Je suis loin de partager votre avis sur l'ensemble de sa prestation ! Certes, dans les premiers épisodes, la voix VF de Saori est irritante, mais à partir du sanctuaire, dans Asgard et surtout dans les films, elle prend une autre maturité. En particulier dans le film d'Asgard, sa tonalité est remarquable ! Revoyez la scène où le grand prêtre d'Odin (je sais plus son nom réel) lui avoue ses objectifs, et que Saori lui lance un "Oh, ça je m'en doutais !" : quelle force, quelle prestance ! |
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ShinichiKudo
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 23:52 | |
| C'est vrai j'ai remarqué que sa voie a changé une fois qu'elle est devenu Athéna. Je trouve que dans Hasgard c'est Flamme qui a repris la voie de Saori. |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Mer 29 Avr 2009 - 23:55 | |
| Mouais... je vais t'accorder le bénéfice du doute par manque de connaissance de ce qui n'a pas été diffusé chez Dodo (voire même de ce qui y a été diffusé ), mais après, ça dépend aussi des doubleurs. Pour Constance, on annonce tout de suite la couleur : dès la première scène où elle apparait, elle dit avoir 16 ans, donc Nathalie Regnier a peut-être modifié sa voix pour faire "ado". Et puis soit dit en passant, Constance n'est pas la réincarnation d'une déesse (n'en déplaise à d'Artagnan ) |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Ven 1 Mai 2009 - 14:39 | |
| Chapitre 5 : Seule, mais pas tant que ça « Un mousquetaire seul devant un verre de vin, ce n’est pas bon signe » L’homme prit place en face d’Aramis avant qu’elle n’eut le temps de répondre. Elle le regarda s’installer avec une certaine élégance que lui imposait son titre de comte. Bien qu’il ne fût pas particulièrement beau, son apparence était soignée, ses cheveux coupés proprement, sa longue moustache et son bouc bien dessinés, sa cape assortie à ses vêtements. Il observait la mousquetaire de son œil unique avec une certaine interrogation alors que la serveuse lui apportait un verre de vin. La jeune femme se retint de soupirer. Elle n’avait que très moyennement envie de passer la soirée avec cet homme. Aramis : Je ne vois pas quel signe ce peut être, Rochefort, ni en quoi cela vous concerne. Malgré ses paroles, aucune agressivité ne perçait dans sa voix. Depuis les événements de Belle-Ile-en-Mer, les relations entre les mousquetaires et Rochefort s’apparentaient plus à une saine rivalité, et ils ne se considéraient plus comme ennemis. Rochefort avala une gorgée de vin tout en fixant Aramis. Le mousquetaire n’avait pas l’air très causant ce soir, mais cela confirmait ses observations. Rochefort : Vos amis ne sont pas avec vous ? Aramis : Ils sont de garde ce soir, c’est pour cela que je suis seul. Rochefort : Certes, mais cela fait bien longtemps que je ne vous ai pas vu ensemble. Aramis : Comment cela ? Rochefort se pencha en avant, se rapprochant de la mousquetaire. Rochefort : Ne me prenez pas pour plus idiot que je ne le suis. J’ai bien remarqué que vous passiez moins de temps avec vos amis, et que vous fréquentiez mademoiselle Constance depuis quelques temps, et tout cela ne vous ressemble pas. Aramis frissonna. Même Rochefort, qui ne brillait pourtant pas par son sens de l’observation, avait remarqué son changement d’attitude ! C’était plus grave qu’elle ne le pensait… Elle ne s’était pas rendue compte qu’elle allait suffisamment mal pour que d’autres que ses proches puissent s’en apercevoir. Elle tenta de se contenir, de ne pas s’effondrer. Pas devant Rochefort ! Aramis (un peu sur la défensive) : Pensez-vous me connaître suffisamment pour dire ce qui me ressemble ou non ? Rochefort lui adressa un sourire énigmatique. Rochefort : Nous avons été dans des camps opposés suffisamment longtemps, j’ai eu tout le loisir de vous observer. Si elle ne s’était pas sentie aussi mal, Aramis aurait éclaté de rire… Rochefort les connaissant en les observant ! Malgré l’absurdité de cette idée, elle n’arracha qu’un faible sourire à Aramis. Rochefort, lui, l’observait silencieusement. Décidément, ce soir, Aramis n’était pas facile à dérider. Il avait même l’air de ne pas aimer le vin, qui était pourtant fort bon. Le mousquetaire n’allait visiblement pas bien, et cela ennuyait quelque peu Rochefort. Cependant, ils n’étaient pas devenus amis pour autant. Il n’allait pas attendre des confidences du mousquetaire. Soudain, Aramis vida son verre et se leva. Aramis : Je dois vous laisser, je suis de gardes aux premières heures demain matin. Rochefort : Vous saluerez Athos et Porthos de ma part quand vous les verrez. Aramis (le visage fermé) : Je n’y manquerai pas. Bonne nuit, Rochefort. Et elle quitta la taverne, laissant Rochefort seul. Une courte nuit plus tard, Aramis se dirigeait rue du Vieux Colombier, encore un peu somnolente. Elle entra dans la cour où elle croisa M. de Tréville. Tréville : Bonjour Aramis, vous êtes en avance. Aramis : Bonjour Capitaine, je n’arrivais plus à dormir. Tréville posa un regard inquiet sur elle, mais lui sourit. Tréville : J’espère que vous serez malgré tout en pleine possession de vos moyens pour la journée. Je tiens à ce que mes mousquetaires soient au meilleur de leur forme. Ses yeux disaient ce que sa fonction empêchait de prononcer. Il venait de tendre la main à la jeune femme, lui faisant comprendre qu’il ferait tout ce qu’il pourrait pour l’aider à remonter la pente. Aramis le couvrit d’un regard reconnaissant, puis le salua, avant de se diriger vers la salle de garde où se trouvaient encore Athos et Porthos. Tréville soupira. Observateur silencieux, il avait vu la jeune femme s’éloigner de ses amis, ressenti la peine de chacun suite à cela, et il se sentait impuissant. Si au moins il savait ce qui souciait Aramis… Avant de pousser la porte de la salle de garde, Aramis regarda l’entrée de la cour dans l’espoir de voir arriver Boistracy. Elle n’avait aucune envie de se retrouver seule avec Athos et Porthos… Décidément, c’était de pire en pire ! Elle avait hâte d’être à ce soir pour revoir d’Artagnan. Peut-être qu’en lui parlant, elle y verrait plus clair pour enfin comprendre la source de son mal-être. Boistracy était en retard… Tant pis, le froid était trop vif, elle se résolut à entrer. Elle inspira une grande bouffée d’air glacial et poussa la porte. Elle vit alors Athos et Porthos en pleine partie de cartes. Ceux-ci levèrent les yeux vers elle. La jeune femme se força à leur sourire. Athos : Bonsoir Aramis, vous êtes seul ? Aramis : Il semblerait que Boistracy soit en retard. Porthos : C’est plutôt vous qui êtes en avance. Vous avez même le temps de faire une partie avec nous avant qu’il arrive. Aramis se crispa. Elle n’avait aucun moyen d’échapper à cette invitation de Porthos. Si cela la gênait, l’attention de son ami la touchait. Il essayait de la rapprocher d’eux pour retrouver la complicité qui était la leur il y avait encore quelques mois. Elle prit une chaise et se joignit aux deux hommes. Athos lui sourit, et son cœur se serra. Elle sentait qu’ils ne lui en voulaient pas, mais qu’ils s’inquiétaient, et leur affection manifeste la faisait culpabiliser pour son attitude, ce qui ne faisait qu’accentuer son malaise. Elle ne décollait pas les yeux de ses cartes, et vit avec soulagement Boistracy arriver. Athos et Porthos sortirent en saluant poliment leurs collègues. Une fois dehors, leur inquiétude reprit le dessus, marquant leur visage. Porthos : Athos, je ne sais que faire. Il a l’air d’aller de mal en pis… Athos : J’ai bien vu, Porthos, il semble être envahi à la fois d’une profonde tristesse et d’une peur diffuse… Il ne doit même pas s’en rendre compte. Athos fixait le sol avec une apparente insistance. Porthos semblait désarmé. Porthos : Avez-vous pu parler à Constance ? Athos : Oui, mais Aramis ne lui a pas parlé de ce qui le mine. A croire qu’il ne le sait même pas lui-même… Porthos : Mais alors, comment pouvons-nous l’aider ? Athos : La seule chose que nous avons à faire est d’être présent pour lui, de lui montrer qu’il peut s’appuyer sur nous… ne pas le laisser seul. Tréville vint alors à leur rencontre afin de les saluer. Tréville : Bonjour messieurs, d’où vous viennent ces mines sombres ? Porthos : C’est Aramis… Il va mal depuis plusieurs mois. Tréville : Comment cela, plusieurs mois ? Athos : En fait cela a commencé à son retour de congé, le dernier que vous lui avez accordé cet été. La nuit encore sombre de ce matin de décembre ne permit pas aux deux mousquetaires de voir leur capitaine blêmir. Il savait parfaitement pourquoi Aramis était partie ce jour-là, mais la clé se trouvait dans leur conversation à son retour. Il n’avait alors pas vu le coup venir, mais maintenant, il comprenait. Mais il ne savait pas quoi faire pour résoudre le problème… |
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ShinichiKudo
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Nikko
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Sam 2 Mai 2009 - 12:15 | |
| Oui, c'est vrai, tu parviens à conserver parfaitement l'ambiance du DA "Même Rochefort, qui ne brillait pourtant pas par son sens de l’observation, avait remarqué son changement d’attitude ! C’était plus grave qu’elle ne le pensait…" -> Enorme, ce passage !! |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Dim 3 Mai 2009 - 12:51 | |
| merci (ben voilà, j'suis encore toute rouge ) Je suis contente que ça vous plaise. Ici, je voulais qu'Aramis prenne pleinement conscience de son malaise et des conséquences... quoi de mieux que Rochefort le lui faisant remarquer pour ça ! - nikko a écrit:
- "Même Rochefort, qui ne brillait pourtant pas par son sens de l’observation, avait remarqué son changement d’attitude ! C’était plus grave qu’elle ne le pensait…"
-> Enorme, ce passage !! Je dois reconnaitre que je me suis bien amusée à écrire ce passage Je vous mettrai le chapitre 6 dans l'après-midi (sauf en cas de problème de connexion particulièrement fréquents ce WE ), et le 7 mardi, car exceptionnellement je ne travaille pas (j'ai droit à un jour de congé car c'est la veille de mon concours) |
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Carine
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| Sujet: Re: Mission : vérité (terminée) Dim 3 Mai 2009 - 22:30 | |
| Chapitre 6 : Le retour de d’Artagnan « Rompez ! » Les mousquetaires saluèrent, puis le groupe se dispersa. La nuit était déjà tombée sur cette soirée de décembre, et le froid ne s’en était fait que plus manifeste. Chacun regagna sa monture. Un à un, les mousquetaires quittèrent la cour, cependant Tréville avait retenu Athos, Porthos et Aramis. Tréville : Messieurs, pouvez-vous me confirmer le retour de d’Artagnan ce soir ? Athos : Oui capitaine, d’ailleurs nous allions de ce pas chez Bonacieux pour l’y attendre et fêter son retour. Tréville : Très bien, alors vous vous chargerez de l’informer que je l’attends ici dès demain à dix heures précises. Il se présentera à mon bureau dès son arrivée. Athos : Bien, capitaine ! Les trois amis s’éloignèrent de leur supérieur et récupérèrent leur cheval. Le regard gêné d’Aramis n’avait pas échappé à Tréville. Il en devinait les raisons : ce trajet qu’elle devait effectuer et cette attente qui allait suivre, pendant tout ce temps, elle serait forcément avec Athos et Porthos… et peut-être leurs questions. Mais elle n’était pas prête pour leur répondre. Il fallait d’abord qu’elle prenne conscience de ce qui la faisait culpabiliser, et surtout qu’elle l’accepte ! Et ça, c’était loin d’être gagné… Tréville soupira en reprenant sa place derrière son bureau. Il revoyait sa discussion avec Aramis quelques mois plus tôt. Elle lui avait demandé un jour de congé pour se rendre sur la tombe de François après qu’elle l’eût vengé. Il n’avait pas pu lui refuser, malgré le départ de d’Artagnan quelques jours plus tôt. Dès le lendemain, il l’avait fait appeler. Tréville : Je vous ai convoquée afin de connaitre vos projets à présent que vous avez vengé François. Comptez-vous rester parmi nous ? Aramis : Bien entendu, capitaine ! Je suis toujours au service de Sa Majesté, même si mes motivations personnelles ne sont plus les mêmes. Tréville lui avait adressé un sourire satisfait. Malgré les risques, il avait été ravi de pouvoir la garder. Il avait bien sûr compris quelles étaient ses motivations personnelles : Athos, Porthos et d’Artagnan. C’était pour eux qu’elle restait. Tréville : Comptez-vous parler à vos amis ? Il n’avait pas été nécessaire d’en dire plus, Aramis avait parfaitement compris de quoi il était question… son visage s’était alors fermé. Aramis : Je ne sais pas… pas encore… (redressant la tête) Capitaine ? Tréville : Je vous écoute ? Aramis : J’ai rencontré le père de François hier, il part en Suisse et ne pourra plus venir honorer la mémoire de François le jour de son anniversaire comme il le faisait chaque année, et il m’a demandé d’y aller à sa place… Tréville : Je ne peux pas vous le refuser… Aramis : Merci capitaine ! Et elle était partie… avec son malaise naissant. Tréville n’y avait alors pas prêté attention, mais en y réfléchissant, il était maintenant clair qu’elle avait détourné la conversation du sujet sensible, ce problème qui s’imposait à elle… sans qu’elle soit prête. Les suppositions du capitaine s’avéraient exactes, Aramis était nerveuse tout le long du trajet. Mais elle ne pouvait plus se défiler. Non seulement ils allaient accueillir d’Artagnan, donc impossible de ne pas être ensemble sans donner l’impression de bouder, mais en plus sa discussion avec Rochefort la veille lui prouvait que son comportement étrange était perceptible aussi en dehors du cadre de ses proches. Si un ennemi venait à l’apprendre, elle serait peut-être plus facilement en danger… elle eut honte de cette pensée. Non, elle ne restait pas avec Athos et Porthos seulement par sécurité, ou pour sauver les apparences. Une part d’elle-même recherchait leur présence… pendant que l’autre partie la fuyait. Le trajet avait beau être court, Aramis le trouva interminable. Elle restait légèrement derrière ses amis qui exprimaient toute leur joie de revoir enfin leur ami gascon. Mais alors qu’ils s’engageaient dans la rue des Fossoyeurs, un cavalier apparut par l’autre extrémité, montant un cheval si unique que les trois amis le reconnurent immédiatement. Athos : Oh regardez, voilà d’Artagnan ! (Il fait un grand signe de main à son ami) Ohé, d’Artagnan ! Le Gascon les avait aperçus et, leur faisant signe à son tour, il partit au galop pour les rejoindre. Il arriva à leur hauteur juste devant chez les Bonacieux. D’Artagnan : Mes amis ! Je suis si heureux de vous revoir ! Chacun était descendu de sa monture et la tenait par les rênes. Athos étreignit son ami. Athos : Et nous donc ! Vous nous avez manqué ! Porthos (qui lui offre une accolade bien à lui) : Ca fait plaisir de vous revoir ! D’Artagnan : Oui, moi aussi, vos marques d’affection m’ont manquées. Porthos, comprenant l’allusion de d’Artagnan, le lâcha, confus, sous les rires de ses amis. Ce rire était libérateur. Cela faisait longtemps qu’Aramis n’avait pas ri comme cela. A son tour, elle serra son ami contre elle. Aramis : Vous nous avez manqué, d'Artagnan ! Mais alors qu’elle disait cela, elle réalisa que d'Artagnan lui avait manqué, mais moins qu’elle l’avait cru. Soudain, la porte de la maison s’ouvrit sur une Constance rayonnante et son père. Constance : D’Artagnan !!! Bonacieux : Il me semblait bien avoir entendu des voix dehors. D’Artagnan rejoignit Constance et lui baisa la main. D’Artagnan : Ma douce Constance, que le temps loin de vous m’a paru long. L’un et l’autre se regardaient, les yeux brillant de bonheur. Constance se serait volontiers jetée dans les bras de son bienaimé, mais ils n’étaient pas seuls. Déjà, Bonacieux serrait la main du jeune Gascon. Bonacieux : Avez-vous fait bon voyage ? D’Artagnan : Oui, je vous remercie. Bonacieux : Allez, ne restez pas dehors, Marthe nous a préparé un festin ! Porthos : Et bien voilà une autre bonne nouvelle ! Tous éclatèrent de rire en attachant les chevaux avant d’entrer chez les Bonacieux. Encore une fois, Marthe avait fait des merveilles. La bonne humeur régna au cours du dîner fêtant les retrouvailles, ponctué de rires et de récits de voyage. Cependant, plus le dîner avançait, plus d’Artagnan perçut une ambiance quelque peu étrange. Il lui semblait sentir Aramis plus proche de Constance que d’Athos et Porthos. Habilement, il détourna la conversation sur ce sujet. Il fut surpris du grand sourire de Bonacieux. Bonacieux : Monsieur Aramis a sauvé ma fille de la noyade le mois dernier, d’ailleurs, je ne pourrais jamais assez le remercier. Aramis : Je vous en prie, c’était mon devoir. Alors que Bonacieux continuait ses remerciements, d’Artagnan remarqua que bien qu’Athos et Porthos n’eussent dit mot, ils paraissaient surpris de cette nouvelle… C’était curieux. Cette sensation de distance entre ses amis ne l’avait pas abandonné de tout le dîner. Il s’en confia à Constance quand les trois mousquetaires furent repartis. D’Artagnan : Vous m’avez l’air particulièrement reconnaissante à Aramis… Constance (le coupant) : Je l’ai vue se changer à ce moment-là. D’Artagnan (comprenant l’allusion) : … Ah, alors vous savez. C’est sans doute pour cela qu’Aramis m’a paru plus proche de vous que d’Athos et Porthos. Constance (grave) : D’Artagnan, cela fait des mois qu’il y a un froid entre eux. D’Artagnan : Comment ? Mais comment est-ce possible ? Se seraient-ils disputés ? Constance : Vous n’y êtes pas du tout, d’Artagnan ! C’est plus compliqué… D’Artagnan : Vous savez ce qu’a Aramis ? Constance : Oui, elle ne m’en a certes jamais parlé, mais j’ai fini par comprendre… D’Artagnan (inquiet) : Alors dites moi ce qu’il en est ! Parlez, je vous en prie ! Constance regarda son bienaimé, comprenant qu’il avait perçu le mal-être de son amie. Un air triste s’imprima sur son visage. Constance : Elle aime trop ses amis pour leur cacher plus longtemps la vérité. |
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