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La condition

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Lou


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MessageSujet: La condition La condition Horlog10Dim 21 Fév 2010 - 21:36

Note de l'auteur : l'épisode 39 "Oscar, vole de tes propres ailes." Sert de point de départ à ce fic. Oscar a empêché la Garde Royale de tirer sur les représentants du peuple. Son père pensant être déshonoré et trahit par sa fille s'apprête à la punir. Seulement André intervient et lui avoue son amour pour Oscar. Le fic commence juste après cette scène.




Le général de Jarjayes était assis dans son bureau, regardant la pluie sans vraiment la voir. L'aveu d'André l'avait profondément surpris. Ainsi un homme pouvait aimer son enfant avec une telle force, un tel dévouement qu'il était prêt à donner sa vie pour elle. Il ignorait qu'un tel amour pouvait exister en ce monde. Un amour pur et fort. Il avait voulu marier sa fille mais elle avait refusé serait il possible que ce soit par amour pour André…
Le général se leva de son fauteuil alla à la fenêtre, regarda la pluie ruisseler contre la vitre. Le jardin noyé sous des trombes d'eau était agité par des rafales de vent. Un soupir échappa au vieil homme qui n'était plus un général mais simplement un père qui ne savait que faire pour mettre à l'abri de sa propre folie son dernier enfant. Comment protéger Oscar de ses passions et de ses élans du cœur ? Où était la solution ? Que faire face à cette fille à laquelle il ne pouvait résister qu'en façade mais à laquelle il pardonnait tout ? Autant de questions sans réponses.

"Mon ami, il se fait tard vous devriez réfléchir à ceci demain."

Madame de Jarjayes s'était doucement approchée de son époux. Elle savait à quoi son mari songeait….Elle connaissait bien ce militaire froid en apparence mais aussi ce mari et père soucieux de l'avenir des siens. Elle capta le regard de son compagnon.

"Madame... Je peux bien vous le confesser votre fille me donne bien du soucis."

Un sourire se dessina sur le visage de son épouse.

"Ma fille ! Elle est ma fille lorsque votre fils vous résiste et que vous ne savez comment le faire plier ! Cette fois-ci elle ne pliera pas quoique …Peut-être que…"

Elle suspendit sa phrase, regarda à son tour le jardin, alla s'asseoir, fit signe à son époux de venir prêt d'elle.

"Il est rare que j'ose émettre une opinion quant à notre Oscar mais cette fois-ci me vient une idée. Je voudrai tant la voir enfin redevenir femme et ainsi, j'espère, la protéger un peu, la mettre à l'abri. Mon ami, je crois que mon idée va peut-être réaliser notre vœu de la voir en sécurité et votre vœu de voir perdurer notre nom."

Le général regarda son épouse intrigué et amusé. Il était rare que celle-ci ose lui parler ainsi. Cette soudaine hardiesse et ses propos l'intriguaient. Mais était ce une suggestion farfelue ou bien un plan ingénieux ?

Louise de Jarjayes continua son propos.

_Monsieur, pourquoi ne pas marier Oscar et André ?
_Mais vous n'y pensez pas ! Ma fille se compromettre avec un roturier ! Vous voulez plaisantez ! Et je ne vois pas en quoi ceci pourrait sauver le nom des Jarjayes !
_Par les temps qui courent Oscar sera plus en sécurité avec un roturier, que vous considérez comme votre fils soit dit en passant, que mariée à un noble. De plus vous pourrez ainsi poser vos conditions à cette union.
_Soit mais où voulez-vous en venir Madame !
_Les enfants nés de cet hymen pourraient poster le nom des Jarjayes par exemple…

Les mots résonnèrent dans l'esprit du général. Comment n'y avait il pas penser plus tôt ? André aimait tellement sa fille qu'il accepterait. Ainsi sa fille et son nom seraient saufs !

" Madame votre idée est brillante ! Je dois voir sans tarder André !"

Le général quitta la pièce rapidement laissant seule sa compagne.

"Je ne pensais pas réussir à la convaincre si rapidement ! Espérons qu'André accepte et par pitié Oscar acceptez ! Je vous en supplie mon enfant….Je ne supporterai pas de devoir pleurer votre perte. Une mère ne devrait jamais pleurer un de ses enfants."



Le général se précipita dans la chambre d'André. Il fallait qu'il lui parle, il fallait qu'il accepte, il le fallait pour lui, pour son nom, pour sa fille !

"Général ! Que se passe t'il ? " S'écria André surpris par la visite inattendue et impromptue du général de Jarjayes.

_"André…Assieds toi et écoute moi. Je n'ai pas toujours été juste avec toi et la scène de ce soir prouve à quel point je peux être un vieil homme fou. Je sais que ma folie à faillit causer votre perte à Oscar et toi mais comprend qu'il n'est point aisé de pardonner ce que je considère comme une trahison et cette troublante déclaration…Mais au fond j'aurai du savoir que ceci arriverait. Oscar est une jeune femme exceptionnelle, tu en conviendras…"

Le Général laissa se perdre dans la pénombre de la pièce ses paroles. Il savait combien Oscar était une personne exceptionnelle. Il lui en coûtait de demander à André de lui prendre sa fille bien-aimée pour la sauver d'elle-même. Il aurait voulu comme un vieux fou égoïste ne la garder que pour lui, ne la partager avec personne. Mais le bel oiseau ne se laisserait pas enfermer dans une cage, pas sans lutter, pas sans se défendre.

André observait le Général. Il ne l'avait jamais entendu parler ainsi, il ne l'avait jamais vu ainsi. Il avait l'impression que le fier militaire hésitait à parler, craignant ses propres paroles et émotions. Il était toujours aussi droit, toujours aussi fier mais quelque chose en lui avait changé. Il avait à présent plus l'air d'un père que d'un froid militaire. Il ressemblait à Oscar à cet instant. Oui, ils se ressemblaient lorsqu'ils combattaient, ordonnaient; commandaient …et lorsqu'ils doutaient. André se décida à briser le silence qui unissait en cet instant les deux hommes.

_"Général de Jarjayes, j'ai peur de ne pas comprendre le sens de cette visite. André, protège Oscar. Promets le moi…André je te la donne ! Je te donne le plus beau de joyaux en mariage, ma fille chérie, Oscar."

André écarquilla les yeux sous le coup de la surprise. Avait il bien entendu ? Le général lui accordait la main d'Oscar ? Ceci n'était pas un rêve…

Le général reprit.

_"Cependant il y a une petite condition a cette union.
_Général de Jarjayes, j'accepterai tout ce que vous voudrez."

André n'avait pas réfléchit un seul instant à ce qu'il disait. Trop heureux de pouvoir épouser sa belle.

_"Es tu bien certain de ton choix André ? Une fois que tu auras accepté ceci il sera impossible de revenir en arrière.
_Quelles sont vos conditions ?
_A vrai dire je n'en ai que deux : protéger Oscar au péril de ta vie. Sur ce point je n'ai guère de soucis à me faire car tu as prouvé plus d'une fois que tu donnerais ta vie pour elle. La seconde condition est de renoncer à ton nom c'est-à-dire que ta descendance née de ce mariage portera le nom des Jarjayes."

André hoqueta. Ainsi c'était là les fameuses conditions du général. En fait non il n'y avait qu'une vraie condition. Perdre son nom au profit de celui des Jarjayes.

_"Que je sois bien clair André. Si tu refuses mes conditions il n'y aura pas de mariage. Et comme tu n'es pas sans savoir que des prétendants se bousculent encore à la porte de ma demeure pour obtenir la main de ma fille….Si tu n'acceptes pas elle pourrait être marier à, pourquoi pas ce gentilhomme suédois ou ce lord anglais ? Je te laisse la nuit pour réfléchir. A demain."

Le général sortit de la chambre du jeune homme. Celui-ci abasourdit par les propos du général ne le salua pas, ne répondit rien. Il avait jusqu'à demain pour prendre sa décision.

_"Oscar….si tu savais ce que me demandes ton père !" Murmura t'il à voix basse.

Tout à ses réflexions il n'avait pas vu la silhouette sombre dans le couloir.


_"Et quelle est ta décision ?"



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MessageSujet: Re: La condition La condition Horlog10Dim 21 Fév 2010 - 21:38

André sursauta.

"_Quelle est ta décision ?" Répéta la voix tremblante.

Il se retourna lentement. Cette voix douce il la connaissait. Cette voix qui réchauffait le cœur. Celle d'une mère, douce, fragile et tellement forte à la fois. Il fixa Louise de Jarjayes sans savoir quoi lui répondre. Il aimait beaucoup la comtesse. Elle était douce comme une brise de printemps, chaleureuse comme un rayon de soleil. Il aurait aimé avoir une mère comme elle. Une mère qui vous épaule, vous soutient.

_"Madame de Jarjayes, je ne sais que vous répondre. L'idée de Monsieur votre époux est farfelue…
_Mais les termes de l'arrangement sont acceptables. Je vous en prie André, acceptez "

Sa voix s'était faite suppliante. Il comprit alors que la fameuse condition fixée par le Général n'était pas son idée. Non, c'était une stratagème pour lui faire accepter un mariage que l'on pourrait juger comme nature. Madame de Jarjayes, en fin stratège, avait su ménager les intérêts des deux camps. Et tout cela dans le but de sauver sa fille.

_"Madame…Je ne sais pas quoi penser de tout cela. Mon cœur me crie d'accepter ceci mais ma raison me dit qu'il faut y réfléchir. Et puis que dire à Oscar. Marions nous pour le bien de ta descendance !
_Je ne pense pas qu'il soit judicieux de parler ainsi à Oscar. Mieux vaut y aller avec prudence mais sans pour autant lui mentir ou essayer d'arranger les faits. Elle le verrait tout de suite et se braquerait d'entrée de jeu. Non, mieux vaut être franc avec elle. Cela vous vaudra d'essuyer une violente tempête, elle n'a point un caractère facile, mais une fois calmée elle réfléchira à cette proposition. Je vous conseille d'y aller doucement dès demain matin. De lui parler avant que les événements ne prennent une tournure que vous pourriez tous deux regretter amèrement.
_Elle n'acceptera pas. Elle va se braquer et refuser tout net comme pour la demande en mariage de Monsieur de Girodel.
_Elle a refusé la demande de Monsieur le comte car celui-ci lui a fait une déclaration un soir qu'il la raccompagnait. J'ai eu des échos de ceci par une de mes amies. Si vous l'affrontez son cœur s'ouvrira. Je suis certaine que son cœur s'ouvrira…"

Madame de Jarjayes s'assit sur le bord du lit d'André. Elle le fixa un instant et sourit au jeune homme avec bienveillance. André se dit qu'Oscar avait ce même sourire de bienveillance lorsqu'elle veillait comme une louve sur Marie-Antoinette.

_"Son destin est entre tes mains…Quelle est ta décision ?"


André ne répondit rien. Il n'hésitait pas par rapport à la perte de son nom. Son nom ? Que pouvait bien valoir son nom en comparaison de celui des Jarjayes ? Il n'était pas noble, ne le serait jamais et aucun prestige ne lui était attaché. Non, ce qu'il redoutait par-dessus tout "tait la réaction d'Oscar. Certes, elle avait été émue, peut-être bouleversée, de le voir risquer sa vie pour sauver la sienne face à son père. Mais se pouvait-il qu'elle ressente quelque chose pour lui autre que de l'amitié. Il ne le pensait pas. Après ce fameux soir où il l'avait malmenée tout avait changé entre eux.

_"Que faire ?" murmura t'il.

_"Que faire par rapport à quoi André ? Par rapport à la condition que pose mon père ?"

André cru mourir à l'entente de cette phrase. Cette voix si tendrement chérie lui posait à son tour cette question. Que voulait-il ? Qu'allait-il faire ?

_"Oscar…
_André, comme toujours tu es indécis. Tu ne prends pas de décision attendant peut-être, encore une fois, qu'il ne soit trop tard, que la peine soit trop lourde à porter, pour te décider. Mais enfin que se passe t'il André ?
_Oscar…Est-ce que tu acceptes cette condition ?
_Accepter serait me soumettre encore une fois à la volonté de mon père. Refuser serait une trahison de plus. Vois tu je suis prisonnière de ton choix. Ne suis-je donc qu'une poupée avec laquelle on joue sans se soucier de ses sentiments ?
_Non, Oscar ! Je ne joue pas avec toi ! Je t'aime tant Oscar ! Je n'ai jamais aimé que toi et je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle. Je veux que tu sois heureuse…Oscar ? "

Mais elle était déjà loin. Volant plus que courant elle regagna ses appartements. Elle se jeta sur son lit et enfouit son visage dans ses oreillers. Elle n'était pas triste ni même en colère contre André ou ses parents. Elle ne savait plus quoi penser de toute cette affaire.

_" Je ne sais plus quoi penser. Je ne sais pas ce qu'il faut que je fasse. Comme c'est étrange. Je sens mon cœur s'agiter, tourner au gré du vent telle une girouette. Je crois que je t'aime André. Monsieur de Fersen était une chimère que je poursuivais pour mieux me voiler la face. Je ne pouvais pas voir tes sentiments, toute l'affection que tu me portes, ton attachement viscéral à moi. André je suis tellement désolée de tout ce qui a pu se passer entre nous. Pourtant….Accepter les conditions de mon père serait me soumettre encore une fois à sa volonté…Je ne veux plus me soumettre et pourtant il consent …"

Oscar se retourna dans son lit. Fixa la porte de sa chambre. Elle ne la voyait pas par cette nuit sans lune impossible de distinguer quoique ce soit. Elle finit pas s'endormir. La journée avait été épuisante et les prochaines s'annonçaient tout autant difficiles.

André n'avait pas osé frapper à sa porte. Il la regardait intensément. Que faisait elle ? Peut-être qu'elle dormait car aucun bruit ne filtrait de la pièce. Non elle ne dormait pas il le savait. Elle devait être assise devant son piano ou allongée sur son lit. Elle réfléchissait à cette étrange affaire. Elle ne devait pas être en colère sinon il l'entendrait marcher nerveusement. Elle devait très probablement être allongée sur son lit car elle ne s'était pas décidée à jouer du piano. Il leva la main pour frapper mais se ravisa. Il poussa doucement la porte de sa chambre et se dirigea doucement vers son lit. Elle était là, reposant en paix, exténuée.

"Oscar je donnerai ma vie pour toi…Je t'aime"


Elle ouvrit doucement les yeux tirée de son sommeil par ces mots.


"Moi aussi je t'aime…"

Oscar regarda André. Elle avait peine à bien distinguer son visage dans l'obscurité. Elle de redressa doucement, sans un mouvement brusque, s'approcha doucement du bord de son lit. André la laissa venir à lui n'osant bouger de peur de l'effrayer. Il n'avait pas entendu les mots d'amour prononcés par Oscar.

_"Que comptes tu faire André ? Accepter la proposition de mon père ?
_Je ne peux pas l'accepter Oscar…Je…
_Comment ?!"

Oscar se leva d'un bond. Comment ça il ne pouvait accepter ? Son père lui donnait sa bénédiction et lui la rejetait. Il se payait le luxe de refuser une occasion en or, une occasion inespérée qui plus jamais ne se représenterait. Etait-il fous ? L'avoir fait tant languir, l'avoir tant torturé lui avait il oté la raison ? Non ce n'était pas ça.

Oscar reprit la parole d'une voix tremblante.

_"André…Je ne comprends pas. Ton père te donne ce que tu as toujours voulu, moi. Comment peux tu refuser ? As-tu perdu la raison ? Ou serait ce autre chose. Ne m'aimes tu pas ? Ou devrais je dire m'aimes tu encore ?
_Je n'ai ni perdu la raison ni perdu mon amour pour toi. Non je ne veux pas que tout ceci se passe ainsi. Accepter la proposition de ton père serait t'obliger à te soumettre encore une fois. En me donnant ta main il essaye encore une fois de te soumettre à son autorité. Il tente par un moyen détourné de te priver, à nouveau, de ta liberté de mouvement, de penser, de choisir ta vie. Oscar, je ne peux imaginer être celui qui permettra à ton père de t'enfermer à nouveau dans une cage. Ce rôle est bon pour un de ces nobles arrogants de la Cour mais pas pour moi…Pas pour moi qui t'aime comme un damné depuis tant d'année car je sais que je finirai par te perdre en acceptant. Je me moque bien de perdre mon nom au profit du tien. Je me moque éperdument de cette histoire de nom. Je ne me moque pas cependant de toi, de ton bonheur et de tes choix. Je dépose à tes pieds mon cœur maintenant c'est à toi de prendre la décision d'accepter ou non les conditions posées par ton père."

André reprit son souffle. Il n'osait pas regarder Oscar surprit de son audace à ainsi tout lui avouer. Fallait il qu'il l'aime pour ainsi se mettre à nu devant elle. Mais au fond cela avait il une quelconque importance puisque justement c'était elle.

_"André…Je suis tellement désolée de tout le mal que je t'ai fait. Je suis terriblement désolée. Je ne voulais pas te faire souffrir. Pourras tu me pardonner un jour ? Je sais combien ton cœur est pur et j'espère que tu pourras oublier mes fautes."

Oscar s'assit sur le bord de son lit et regarda André intensément. Il fallait qu'elle trouve le courage de lui dire ton son amour pour lui. Il ne fallait pas qu'elle soit lâche.

_"André…André….Je t'…"

_"André ! Mais que fais tu dans la chambre d'Oscar à une heure pareille ? C'est inconvenant ! Ma pauvre petite Oscar ce gredin est venu te déranger ! Il ne t'a pas réveillée, j'espère ?
_Grand mère ! Heu si…Enfin non ! J'ai fait un cauchemar et André m'a rassurée. N'est ce pas André ?
_Heu oui ! Je revenais …des cuisines. Oui j'ai bu un verre d'eau et j'ai entendu du bruit et je me suis inquiété pour Oscar. Je suis alors entré voir si elle allait bien.
_Tu vois Grand-mère, il n'y a rien de grave ! Et si tu allais te recoucher maintenant.
_Oui…Je vais aller me recoucher et vous devriez en faire autant. Bonne nuit mes petits.
_Bonne nuit Grand-mère !"

André allait quitter la pièce quand la voix d'Oscar se fit entendre.

_"André…Je n'ai pas envie de dormir seule cette nuit."

André la fixa n'osant croire à ces mots.


_"Tu sais….Les cauchemars.
_Ah oui…Les cauchemars !"



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MessageSujet: Re: La condition La condition Horlog10Dim 21 Fév 2010 - 21:39

_"André ! Mais voyons tu vas retourner dans ta chambre tout de suite ! Oscar n'a pas besoin de toi maintenant qu'elle est rassurée. Ma pauvre petite, il ne cesse de te déranger, je vais le chasser de ta chambre sur le champ !"

Grand-mère tout en grondant entraîna André hors de la chambre d'Oscar. Pestant, ronchonnant, jurant, elle reconduisit son petit-fils dans sa chambre et s'assura que celui-ci se recouche sans faire d'histoire. Elle attendit un moment avant de partir, guettant le moindre signe de contestation, puis rassurée alla se coucher non sans continuer à pester.

"_Mon Dieu, lui dans la chambre de ma petite ! Mais bon sang qu'elle manque de savoir vivre ! Un homme pénétrant dans sa chambre, à elle !!"

Et là était bien la question…Un homme dans la chambre d'une femme. Ceci peut paraître on ne peut plus normal sauf qu'en l'occurrence il s'agissait de son petit-fils et de sa petite-fille. Le cœur de la vieille dame ne pouvait admettre qu'après toutes ces années quoique de plus normal qu'André et Oscar puissent avoir des sentiments l'un envers l'autre. Mais était ce une mauvaise chose ? Grand-mère ne savait plus que penser de cette situation nouvelle et que faire, comment réagir si les "cauchemars" d'Oscar revenaient ? Fallait il de nouveau intervenir ou laisser faire ?

_"Tout ceci n'est plus de mon âge !" Souffla la vieille femme.


Grand-mère rêva de sa jeunesse cette nuit-là. De sa rencontre avec Alceste, le grand-père d'André. La cour assidue du jeune homme qui n'avait obtenue sa main qu'après d'âpres négociations auprès de Filinte, son père. Elle revit les premières années de son mariage. Une vie difficile mais heureuse….Et la naissance de ses enfants. Puis leurs mariages et les naissances, les morts, les joies et les peines émaillant le cours de sa vie. Et maintenant l'image d'Oscar et André lui revenait en tête comme le flux et les reflux des vagues. André, le dernier né, ce petit être chétif qui ne devait pas survivre, trop frêle nouveau-né. André, le petit champi, regardant au loin sa maison brûlée emportant ses parents dans son nuage de fumée. André et sa renaissance au contact d'Oscar…


_"Grand-mère ? Grand-mère vous m'entendez ? Grand-mère….Grand-mère….Grand-mère !"


Toinette toucha le front de la vieille femme. Il était brûlant.

_"A l'aide ! Grand-mère est malade ! Allez quérir le médecin ! Dépêchez vous !" Cria la jaune fille.

_"Ne vous inquiétez pas Grand-mère tout va bien se passer. Nous allons bien occuper de vous."


Le médecin arriva enfin. Il examina la vieille femme avec beaucoup d'attention et son verdict tomba au bout d'une longue auscultation.

_"Grand-mère est très fatiguée et elle a prit froid. Ceci pourrait être bénin chez une personne jeune et en pleine possession de tous ses moyens mais Grand-mère est âgée. Je lui interdis de quitter le lit avant au moins une semaine. Le plus urgent reste de faire baisser sa fièvre."

Tous les résidents de la demeure avaient écouté le médecin avec attention. Aucun n'osant bouger. Oscar finit par prendre la parole.

_"Docteur….Est ce que…Enfin….
_Je ne peux vous dire avec certitude si elle survivra ou pas. André, j'ai une question à vous poser. Savez vous qui sont Alceste et Joseph ? Elle murmurait ces prénoms dans son sommeil. Bien maintenant je vais prendre songer. Je reviendrai demain."

Oscar raccompagna le docteur Lassonne puis chercha André dans tout le château. Elle le trouva dans la petite tour surplombant le toit de la demeure familiale. Elle s'approcha doucement de lui de peur qu'il ne s'enfuît dans un battement d'aile.

_"André ?
_Ah c'est toi Oscar…Je pensais que c'était Toinette qui venait me chercher.
_Pourquoi pensais tu que c'était Toinette ?
_Ne serait ce pas une pointe de jalousie dans ta voix ! Laisse moi s'il te plait … Retourne à tes cauchemars d'enfant et laisse moi au miens.
_Qui sont Alceste et Joseph ? Je sais que ça ne me regarde pas…
_Ce sont des fantômes …. Alceste et Joseph….Des fantômes du passé de Grand-mère plus que du mien. Alceste était l'époux de Grand-mère. Ils se sont mariés il y a presque cinquante ou soixante ans maintenant. Elle était toute jeune quand elle a épousé mon grand-père, quatorze ans je crois, alors que lui en avait déjà vingt six.
_Je n'avais jamais pensé à Grand-mère jeune fille. Pour moi elle a toujours été vieille et ridée. Je n'ai jamais pensé qu'un jour elle avait aimé, c'était mariée et avait eu des enfants…
_Il paraît qu'elle faisait tourner les têtes pourtant ! C'est Linette qui me l'a raconté. Elle était très belle avec de grands yeux bleus et des cheveux d'ébènes.
_Tu as ses cheveux alors mais pas ses yeux….
_Non, les yeux verts sont un héritage grand paternel…Et paternel. C'est Joseph, mon père, qui me les a donné en héritage. C'est le seul dont je puisse me souvenir à présent. Mes parents ont morts, mes tantes et mes cousins le sont aussi…Et mon nom le sera bientôt."

Le silence s'installa entre les jaunes gens. Le soleil descendait et bientôt l'obscurité s'installa. La fraîcheur tomba et Oscar frissonna doucement.

_"Rentrons maintenant. Je ne voudrais pas que tu tombes malade toi aussi. Ca ne se fait pas d'être malade pour son mariage !"

André se leva et descendit par le petit escalier étroit. Oscar ne bougea pas. Elle ne le rejoignit pas.

_"Ca ne se fait pas de perdre son seul héritage à cause de l'égoïsme du père de la mariée…..Tu n'as pas hérité que des yeux de ton père André…Toi aussi tu as le droit de transmettre ton nom".

Au bout d'un long moment elle se leva. Elle emprunta ce même escalier. Il fallait qu'elle parle à sa mère.



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MessageSujet: Re: La condition La condition Horlog10Dim 21 Fév 2010 - 21:40

Oscar descendit à la nuit tombante au salon. Elle espérait y trouver André, assis près de la cheminée, lisant un livre ou buvant un verre de vin. Personne cependant n'était là. La demeure était très calme ce soir comme si toute activité c'était tut pour mieux laisser grand-mère se reposer. Elle s'assit un moment sur le confortable canapé. Le feu la réchauffait peu à peu mais son cœur était encore pris dans la froideur du doute. Elle ne savait que faire. Elle pouvait accepter les conditions de son père, elle pouvait s'y opposer mais en définitive que gagnerait elle ? Encore une fois elle serait privée de sa liberté de choix. Encore une fois un autre déciderait pour elle et elle devrait se plier à cette décision. Néanmoins était ce bien là la question.

_"Je crois que j'ai peur de ce qui m'attends." Murmura t'elle

_"Votre père vous a appris à être un homme mais maintenant vous ne savez comment faire….Personne ne vous a appris à être une femme."

Sa mère s'assit à son côté sur le canapé. Face au feu, sans un regard, elle prit la main de sa fille dans la sienne et la serra comme si elle la touchait pour la première fois. Oscar tressaillit doucement à ce contact. La main de sa mère était douce, la peau fine et soyeuse comme du satin mais tellement différente de la sienne, la peau un peu rugueuse, ferme, masculine. Ces mains symboles de deux mondes opposés

_"Parfois les parents sont idiots. Ils croient faire les meilleurs choix pour leurs enfants. Sous prétexte de les protéger ils décident pour eux de leur avenir. Je savais que vous feriez des difficultés mais je pensais très sincèrement que vous accepteriez cette union. Votre père et moi-même vous aimons de tout notre cœur. Nous serions prêts à nous damner pour ne qu'il vous arrive aucun mal, que vous soyez heureuse et en sécurité. Par de nombreuses fois j'ai eu peur de vous perdre. Chacune de vos blessures était comme un coup de poignard dans mon cœur. Pendant des années je n'ai rien dut mais ne pensez pas que c'est parce que je vous aimais moins que vos sœurs. Comment pourrais je moins vous aimer alors qu'en tant d'occasion vous avez forcé mon admiration ? Et si j'ai soumis cette idée de mariage avec cette condition à votre père c'est uniquement pour pouvoir vous sauvez de la tempête qui se prépare. Me détesterez vous pour cela ?"

Madame de Jarjayes se tut. Elle n'avait pas lâché la main de sa fille pendant qu'elle parlait. Elle avait fixé les flammes dans l'âtre pour se donner du courage. Elle ne pouvait affronter les yeux de sa fille. Ce regard là, ce regard de feu liquide, l'eau qui dort pour mieux jaillir avec force, le regard de glace, un regard tellement familier. Les yeux d'un époux qu'elle n'avait jamais osé contrarier ou affronter. Oscar avait ces yeux là. La regarder serait ne pas pouvoir lutter, déposer les armes avant même d'avoir combattu.

_"Pourquoi ?
_Le mariage…
_Non, pourquoi André ? Il y a de riches bourgeois qui rêvent d'épouser une riche noble alors pourquoi avoir choisit André ?
_Un riche bourgeois en voilà une sotte idée ! Un homme en qui nous ne pouvons avoir totalement confiance ? Pensez vous vraiment que nous aurions confié notre précieux enfant à un parfait inconnu ? Pourquoi André ? Et bien parce que c'est un homme droit et honnête. Il ne cherche pas à s'accaparer votre fortune car il vous aime pour ce que vous êtes. Il est courageux et votre père et moi savons qu'il vous protègera jusqu'à le mort. Il sera comme le socle qui supporte le calice, l'infaillible soutien, le mari aimant et dévoué. Et je pense que c'est le seul homme qui sera capable de vous tenir tête et de vous supporter !"

Louise de Jarjayes rit doucement à cette remarque. Oscar la regarda et fit une moue mi-blessée mi-amusée.

_"Vous voulez m'épargner un mariage arrangé…" Elle hésita un moment avant d'ajouter "comme le votre.
_J'ai été chanceuse Oscar. Votre père est un homme honnête, droit et il sait être un époux attentionné et tendre.
-Tendre ?!
_Vous ne connaissez que le père, le militaire mais je connais bien votre père et croyez moi il a aussi ses faiblesses dont une grande ! Si vous le permettez je vais me retirer. Je suis bien lasse ce soir."

Madame de Jarjayes salua sa fille, se leva et partit en direction de ses appartements. La vois d'Oscar l'arrêta avant qu'elle ne franchisse le pas de la porte.

_"Je crois que je vais accepter ce mariage."

Oscar attendit un instant, incertaine.

Sa mère ne bougea pas attendant la suite.

_"Mère, quelle est donc cette grande faiblesse de mon père ?"

Louise de Jarjayes sourit. Tout en franchissant le pas de la porte elle lui répondit.

_"Vous Oscar !"



Oscar dormit peu cette nuit là. Encore une nuit passée sans sommeil. Une habitude maintenant mais qui la lassait de plus en plus. La vie rude de soldat avait fait son sommeil léger et ses nuits courtes. Les contrariétés aussi réduisaient son sommeil à peau de chimère. Elle ne cessait de penser à ses parents et leur idée idiote. Pourquoi vouloir la mettre à l'abri maintenant alors que pendant des années elle avait servi le pouvoir royal ? Les détoures tortueux que pouvaient prendre l'esprit humain la laissait perplexe. Cependant elle était consciente de ses propres incohérences. Elle aimait André, elle le savait à présent, mais pourquoi alors hésiter ? Elle se leva et appela un domestique pour qu'il apporte de l'eau chaude.

Elle se plongea dans un bain chaud. La vapeur dessinant des volutes de fumée autour d'elle. Elle resta un moment à admirer le plafond de sa salle de bain. Elle s'étonnait toujours de ne jamais le regarder de la même façon. A travers ce brouillard chaud les ornements n'étaient jamais les mêmes. Ils changeaient au gré des caresses de vapeur.

_"Il change, il évolue, il me raconte une histoire depuis tellement d'années maintenant."

Elle soupira.

Elle ne savait que faire. Affronter encore une fois son père. Cela lui paraissait inévitable mais le colonel n'en avait pas envie. Elle se sentait lasse de toujours devoir combattre. Elle aimait son père et ces disputes violentes étaient autant de coups de poignard dans son cœur d'enfant. Il lui était beaucoup moins difficile d'affronter Grand-mère ou parfois sa mère. Mais ce père qu'elle aimait et admirait tant elle ne pouvait encore une fois le combattre.

_"Il est plus difficile d'égratigner l'image paternelle." Se dit elle.

Cette pensée la dit sourire. Elle avait souvent combattu son père mais n'avait jamais nommé ses défauts. Au contraire, elle avait fermé les yeux sur sa personne et avait égratigner l'image de sa mère. Elle la trouvait passive, effacée, peureuse…Cependant il n'en était rien. Sa mère était une femme qui sous un masque de fragilité savait se montrer forte quand il le fallait. Elle était la seule à braver le Général lorsqu'il s'emportait. Elle le calmait et lui tenait souvent tête quand la situation l'exigeait. Elle le faisait sans vraiment affronter son époux, elle ne se laissait pas piéger en entrant dans le jeu du Général. Ce qui fascinait le plus Oscar chez sa mère était sa faculté à ne pas trembler. Oscar redoutait les colères de son père mais pas sa mère. Elle ne l'avait jamais vu trembler devant les fureurs et les hurlements du Général.

"_Peut-être ne tremble t'elle plus maintenant…Peut-être est ce parce qu'elle a plié le jour de ma naissance...Je vous admire Mère."

Oscar se résolu à sortir de sa rêverie et de son bain froid. Elle s'habilla, se coiffa. Elle se regarda un instant dans le miroir. Inspira une profonde bouffée d'air et se rendit dans le bureau de son père.

Elle frappa doucement à la porte et entra. Le Général de Jarjayes eut un hoquet de surprise en la voyant.

_"Père, j'ai décidé de me marier mais à mes conditions. Père écoutez moi s'il vous plaît. Ne m'interrompez pas avant que je n'ai fini d'exposer ma demande enfin….Mes demandes.
_Très bien je vous écoute.
_Je veux que vous fassiez libérer mes hommes. J'ai appris par une de mes sources qu'ils avaient été arrêtés. Je sais que vous pouvez les faire libérer.
_Ce n'est…
_Je n'ai pas terminé. Une fois qu'ils seront libres je présenterai ma démission des Gardes Françaises et j'épouserai André. Néanmoins, je ne garderai ni mon nom de jeune fille ni prendrai celui de mon époux. Nous serons les époux de Jarjayes – Grandier. Toutes les parties sont ainsi à égalité. Personne n'ait vainqueur personne n'ait vaincu et l'honneur est sauf. Cela vous convient il père ?
_Je pense pouvoir accepter vos conditions mon enfant."

Le Général se leva et embrassa sa fille sur le front. Il la regarda tendrement. Oscar après quelques minutes finit par conclure.

_"Je vais donner des ordres pour la cérémonie. Un mariage ne s'organise pas seul."

Elle sourit à son père qui lui dit avant qu'elle ne sorte.

"_Cette robe est vraiment sublime. Vous la portez admirablement que ce soit aujourd'hui….Où lors du bal où vous avez dansé avec Monsieur de Fersen…..Mais comment saviez vous que je vous cèderai Oscar."


La jeune femme se retourna et lui sourit.

"_Père vous avez une faiblesse.

_Laquelle ?!

_Moi !".

Et elle sortit, rayonnante.


FIN



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MessageSujet: Re: La condition La condition Horlog10Jeu 22 Sep 2011 - 14:39

Je découvre seulement...Bravo!!

Si jamais vous êtes tenté(e)s je vous mets une fic parodique de mon cru(LADY OSCAR-MAYA L'ABEILLE)!


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