Auteur:Mathias Malzieu
Genre:Conte
Synopsis:Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve.
Depuis lors, il doit prendre soin d’en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d’une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve…
Avis:Mathias Malzieu est connu pour être le chanteur du groupe Dionysos, mais il prouve ici que son imaginaire s’épanouit dans la littérature. Ce livre est toutefois à réserver aux amateurs de Tim Burton et ses contes gothiques et romantiques.
Car Malzieu, ici, offre une histoire touchante, qui sort de son imagination, mais qui est marqué d’un bout à l’autre, jusque dans le style graphique de sa couverture, par l’empreinte de Tim, notamment, dirais-je en tant que grand amateur, Edward aux Mains d’Argent.
Car on sent chez Malzieu une ambiance burtonienne, avec cette fin de XIXe siècle onirique, cette affection pour le “freak”, la différence, qu’on devrait comprendre et accepter, et non craindre, et ces sentiments qui sont là dans chaque mot, chaque séquence.
Alors, oui, ceux qui ne sont pas sensibles à cette poésie sensiblement et magnifiquement gothique et décalée ne trouveront pas grand chose dans ce livre…
Ceux qui aiment, eux, se laisseront porter, imagineront chaque scène en stop motion comme le ferait Tim Burton, riront avec Jack, ressentiront sa colère et son amour, pleureront avec lui.
À travers cette histoire d’horloge-cœur, Mathias Malzieu se propose d’analyser la vraie mécanique du cœur, celle de l’Humain. Mais une machine aussi complexe ne saurait être formellement analysée, et on ressent toute la beauté et la complexité des sentiments, dans des élans de drame et d’humour, de références et de beauté.
Insérer George Méliès, le père des effets spéciaux au cinéma, un rêveur particulièrement inventif, à cette histoire, tombait sous le sens. Et Méliès a tout à fait sa place, servant de repère et de guide à Jack, le sauvant, alors que lui-même est sauvé par le petit.
La séquence du train, où Jack croise un personnage anglais tristement célèbre, est à elle seule une perle d’onirisme, une séquence improbable, hors du temps, et d’une grande beauté. Elle justifie l’adaptation à venir par sa seule existence.
Comme chez Burton, on espère avec le héros, on veut y croire, mais plus le temps passe et plus la perspective d’une fin heureuse s’éloigne, soumise à la dureté de la vie, aux sales coups qu’elle nous inflige sans cesse dans la gueule et dont on doit se relever tant bien que mal.
Parce que si on se laisse porter par ses rêves, il faut apprendre à vivre dans la réalité. Et Jack devra l’apprendre, lui aussi, à la dure…
Oui, tout respire l’univers de Tim Burton et sa sensibilité, jusqu’à cette fin où chacun doit composer avec les évènements passés…
Pour qui est sensible à cet univers, ce livre sera une belle expérience, forte, intense, dure… Mais belle et sensible. La vie, tout simplement.
On le lit vite (155 petites pages), mais surtout, on reste marqué.
Vraiment à lire.
On regrettera juste quelques références (surtout au tout début) totalement anachroniques. Et je dis ça parce qu’on a un nom précis, pas une petite référence subtile qui fait sourire.Mais à part ça…
L’adaptation ciné sera signée Luc Besson et devrait sortir le 19 octobre 2012. Dommage, vous aurez compris, j’aurais apprécié de voir La Mécanique du Cœur version Tim Burton ^^
Les Messagers de la Mort
Au Jeu des Trônes, il faut vaincre ou périr. George R.R Martin -
Le Trône de FerLe bien et le mal ne dépendent pas de ce qu'un homme fait, mais de ce qu'il ressent. Philip K.Dick
Le Mal est relatif, annaliste. On ne peut pas lui mettre d’étiquette. On ne peut ni le toucher, ni le goûter, ni l’entailler avec une épée. Le Mal dépend de quel côté on se trouve, de quel côté on pointe son doigt accusateur. Glen Cook -
La Compagnie Noire