La suite! On y arrive!
LE MASSACRE DE TOM SAWYER: NEUVIEME PARTIE
(Après un trajet, certes long mais moins agité, était donné que pour une fois y avait un bon conducteur au volant, nous arrivâmes au collège Lincoln Memorial, à mon grand mécontentement. Je soupirai lourdement. Tom n’était pas ravi lui non plus. De notre place, nous pûmes voir le gigantesque - pour ne pas dire le mot majestueux, trop peu mérité pour une école - bâtiment, si grand qu’il semblait presque dépasser la taille d’une église. Je me croyais dans un mauvais rêve et à sa vue, je dus ravaler difficilement ma salive)Jervis : Nous y voici mes enfants ! Le collège Lincoln Memorial !
Gilbert : (impressionné) Alors c’est çà votre école ? Vous voulez rire.
Amy : Rien à voir avec la notre.
Judy : Ah mais c’est une très grande école. J’ai eu la chance d’y aller grâce à mon cher papa péd*..euh je veux dire à mon cher papa longues-jambes. (Jervis la fusille du regard puis sourit) * clin d’œil a une parodie de Darkpush
Huck : Et vous voulez qu’on entre la dedans ? C’est une blague !
Jervis : Pas du tout, nous n’avons pas le choix si vous voulez sauver votre amie. Comment va-t-elle, Dr Nan ?
Nan : (auprès de Prissy, épongeant son front) Elle est toujours inconsciente mais son pou est régulier. Il n’y a donc aucun souci à se faire.
Anne : (les mains jointes) Quelle aventure ! C’est une histoire folle, digne d’un roman merveilleux dont nous serions les héros, bravant l’impossible pour venir en secours à l’une d’entre nous, grièvement blessée. Oh comme c’est romantique ! Tout simplement magnifique ! J’emploie souvent ces deux mots en même temps car ils se marient bien. Oh non, sincèrement, je suis contente d’être venue.
Tom : (agacé) Au grand regret de tout le monde.
(Jervis gare la camionnette à une dizaine de mètres de l’entrée principale du collège. Il descend du véhicule)
Jervis : Terminus ! Tout le monde descend !
(Tous descendent de la camionnette mais Heidi chute en tombant sur Cédric qui trébucha sur Pollyanna et tous les trois se retrouvent à plat ventre sur le sol)
Amy : Vous n’êtes franchement pas doués !
Jervis : (avec Prissy dans les bras) Bon voici, l’entrée. Suivez-moi. En pénétrant dans le hall, l’infirmerie est au couloir de droite, quelques portes plus loin. Ne vous éloignez pas.
Flo : (à Diana) Dis donc, tu ne trouve pas que ce garçon à l’air louche ? (Flo désigne du regard un grand jeune homme, costaud aux cheveux noirs coiffé d’une casquette. Ce dernier lève la tête à leur passage et les fixe, montrant ses sourcils épais avec un sourire narquois)
Flo : (se cachant derrière Diana) J’aurais mieux fait de ne pas le contrarier !
Diana : Ignore le un point c’est tout.
Flo : Mais tu as vu comment il nous fixe ?
Diana : Ne le regarde pas je t’ai dit. Passe devant, l’air de rien et tout se passera bien.
Flo : Il mijote quelque chose.
Diana : Pas de panique ! Nous allons lentement et discrètement nous diriger, sans regarder ailleurs, en direction de l’entrée.
Nan : QU’EST-CE QUE TU FICHES ICI ?!
Diana et Flo : (effrayées, se serrant l’une contre l’autre) Aaaaaaaaaaaah !!!
Nan : (s’avançant vers le garçon, l’air en colère) Mais enfin ! Qu’est ce que tu fiches ici ?!
Dan : Tu le vois non, je zone.
Nan : Non mais est ce que Mme Jo sait au moins que tu es là ? Elle va se faire du souci !
Dan : (crachant par terre) Et ben toi alors, qu’est ce que tu fiches ici hein ?
Nan : C’est un cas d’urgence figure toi ! J’accompagne une blessée. Contrairement à d’autres, j’ai plein de choses à faire moi !
Dan : Ah oui, la fameuse doctoresse J.D Gady va encore une fois entrer dans les feux de l’action et nous montrer comment elle concocte ses mixtures infectes plus faites pour tuer le patient que pour le guérir. Ah ! Ah !
Nan : (grinçant des dents, les cheveux hérissés) Grrrrrrrrr ! Arrête de te moquer de moi ! Tu n’es qu’un vaurien! Tu ne sais pas ce que c’est de rendre service !
(Pendant ce temps, tous sont devant la porte, et observent la scène sans comprendre)
Judy : Euh…..Nan ?
Nan : Maintenant, rentre à Plumfield ! Illico presto !
Flo : (angoissée)...Tu as peut-être tort de t’en prendre à lui de cette façon, Nan…
Dan : Mais non, on se connaît très bien. C’est ma petite mère. Hein pas vrai ? (Il lui ébouriffe les cheveux. Elle se débat et retire sa main d’un coup de poing)
Nan : (les cheveux en pétards) Ne me touche pas !
Jervis : Alors toi aussi tu es un élève de Plumfield ? Décidément, y en a partout.
Nan : Comment çà ?
Judy : Oui, pas plus tard que ce matin on a vu un petit garçon, plutôt gros avec une frange ridicule, se faire embarquer par les flics après avoir tenté de cambrioler la chocolaterie. J’ai entendu un des policiers dire qu’il s’agissait d’un élève de Plumfield. Je les ais entendu dire aussi le nom du garçon mais j’ai eu du mal à distinguer. C’était comme…Bouffy…ou Snuffy…
Dan et Nan : HEIN ?????
Nan : Stuffy ! Oh bon sang, ce n’est pas vrai !
Tom : J’espère pour lui que ce n’est qu’un surnom. Je le plains si ce n’est pas le cas.
Nan : J’y crois pas ! Moi qui croyais être la seule à m’être éloignée de l’école. Si tous les élèves de Mme Jo se sont enfuis, j’imagine le souci qu’elle doit se faire la pauvre ! D’abord toi (fusillant Dan du regard) et maintenant Stuffy. Et puis après ?
Amy : (pour elle-même, en regardant Dan) Faudra que je pense à dire à ma sœur qu’elle ne prenne jamais de racailles dans son école plus tard.
Cédric : Hé ! (tendant un journal tout corné) regardez ce que j’ai trouvé par terre. (Nan prend le journal, le regarde et son visage se décompose)
Nan : (lit l’article) « Nous recherchons 7 élèves de Plumfield, de 12 à 15 ans, disparus depuis hier à l’heure du commencement des cours, 14h00. Leurs
Signalements: Annie Harding(Nan), âgée d’une douzaine d’années, cheveux noirs courts en bataille coiffés d’un serre-tête jaune, yeux noirs robe rouge et tablier jaune. Dan Kean, âgé d’une quinzaine d’années, yeux noirs, plutôt grand, costaud, cheveux courts noirs, tee-shirt rouge, veste et casquette brunes. Nathaniel Blake(Nat), âgé d’une douzaine d’années, cheveux bruns, yeux bleus, veste verte, accompagné d’un violon. Thomas Bangs (Tommy), âgé d’une douzaine d’années, cheveux châtains, yeux bruns, chemise blanche à bretelles noires, pantalon bleu, blablablablabla…Stuffy également portés disparu et…Oh non ! J’y crois pas ! Daisy et Demi sont aussi portés disparus !
Flo : Qui sont-ils ?
Nan : Les enfants de la sœur à Mme Jo. Mais j’ai du mal à croire qu’ils ont eux aussi quittés l’école !
Dan : Tu as du te tromper Nan. Demi et Daisy aiment trop l’école pour s’enfuir.
Nan : (lui tendant le journal d’un air hystérique) mais regarde toi-même ! C’est écrit noir sur blanc !
Jervis : Bon, ce n’est pas que je voudrais passer pour un mal élevé mais j’ai votre amie blessée dans les bras depuis un quart d’heure maintenant et si vous continuez à papoter, on n’est pas prêt de la faire soigner.
Nan : Et ce n’est pas tout. Je continue « Une récompense de 100 dollars sera versée pour chaque élève retrouvé (sauf pour Nan, pour laquelle je remettrai le double) et 1 dollars pour Mr Friedrich Bhaer, également porté disparu. Prière de me contacter si l’un des signalements que j’ai indiqué correspond a un ou plusieurs enfants que vous avez vus. Je vous en remercie par avance. Cordialement, Joséphine March ».
Dan : Quoi ? Mr Bhaer a disparu lui aussi ?
Tom : Un dollars ? Ce n’est pas beaucoup. Sans compter qu’il s’agit de son mari.
Huck : Moi au contraire ce qui m’étonne c’est qu’elle accepte de tirer un dollar de sa poche pour une pareille mochetée.
Susie : Mais pourquoi paierait-elle le double pour Nan, tout particulièrement ?
Nan : Allons ne vous posez-même pas la question. C’est parce que je suis son élève préférée ! Oui son élève préférée ! (se met à chanter et danser) Je suis son élève préférée ! Je suis son élève préférée ! Je suis son élève préférée !
Gilbert : Pitié…
Dan : Redescends sur Terre Nan ! Nous devons les retrouver !
Nan : (continue de chanter) Je suis son élève préférée ! Je suis son élève préférée !
Tous : NAN !
Nan : (s’arrête de chanter net) Quoi ?
Dan : Au cas où tu l’aurais oublié, nos amis ont disparu et nous-mêmes sommes recherchés.
Nan : Ah oui c’est vrai. Nous devons absolument partir à leur recherche.
Tom : Oui, et bien ce sera sans nous. On a déjà pas mal d’ennuis, on ne va pas aller s’en rajouter.
Nan : Oh ! vous ne pouvez pas nous faire çà ! Sans moi vous seriez encore en train de camper devant votre camion dans le parc avec une blessée sur les bras !
Pollyanna : Elle marque un point.
Tom : Bon c’est vrai et puis après ? On te doit une fière chandelle mais çà nous prendra une plombe avant qu’on retrouve tes amis, si on les retrouve. Et nous, tout ce qu’on veut c’est rentrer à la maison. Et je ne pense pas que Mr Jervis va vouloir jouer le rôle du taxi si l’on s’amuse à parcourir Boston tout le reste de la journée.
Jervis : Je ne pense pas, non.
Tom : Tu vois !
Flo : Ce n’est pas dramatique ! Rien de tel que la marche à pied. Il ne faut pas commencer à s’habituer aux moyens de transport modernes sinon nous serons dégoutés de notre époque.
Jervis : Très juste mais en attendant, si on rentrait avant que votre amie ne se vide de son sang sur mon pull neuf ?
Judy : Je pense que c’est une très bonne idée. Allez, rentrons ! L’infirmerie c’est par là (elle pousse Jervis à l’intérieur et tous la suivent et rentrent)
(A l’intérieur de l’infirmerie, je n’osais pas ouvrir la bouche. Je n’ais jamais été très à l’aise dans des endroits comme celui-là. Une odeur de médicament flottait dans l’air et se répandait désagréablement dans mes narines, ce qui me mettait encore plus mal à l’aise. Mais je fus frappé par la propreté de l’établissement. Forcément, une infirmerie de 1920 n’a rien à voir avec la notre de 1845. Embêté, je suivais mes compagnons à travers le couloir en sifflotant pour tuer l’ennui)Caroline : Je t’en prie Huck, cesse de siffloter ! On est dans une infirmerie.
Huck : C’est la seule chose que je puisse faire pour me distraire.
Heidi : Comme c’est grand ! Je ne suis jamais allé dans une telle maison.
Cosette : (toujours avec sa poupée cassée dans les bras) Ni moi non plus. Hé dîtes ! Puisqu’on est dans une époque où la médecine à fait de gros progrès, vous croyez qu’ils pourront guérir ma petite Catherine ?
Amy : Tu nous ennuis avec ta poupée !
Tom : Mr Jervis, à qui devons-nous nous adresser ?
Jervis : (apercevant une infirmière qui ausculte une élève) A cette dame là-bas. S’il vous plait madame ?
Délia : (auscultant Sallie Mc Bride) Bien. Ouvrez la bouche et faîtes « Aaaah »
Sallie : (ouvre la bouche) Aaaah…
Judy : Sallie ? Mais qu’est ce que tu as ? Tu es malade ?
Sallie : Oui, j’ai attrapé un gros mal de gorge pendant le cours de musique. J’ai sans doute un peu trop forcé sur la note. Mais…çà ne serait pas l’heure d’aller en cours ??? On a un examen de littérature sur le livre !
Judy : (affolée) Oh mon dieu j’avais oublié !!! Faut qu’on se grouille !
Sallie : (à l’infirmière) Merci encore mademoiselle Délia. (traverse le couloir en courant suivit de Judy. Le livre pour l’examen tombe du sac de Judy)
Jervis : Hé ! Judy, attend ! Tu as fait tombé ton…
Délia : Mr Pendleton ! Cette enfant est blessée ? Vite, posez là sur la table d’auscultation.
(Jervis dépose Prissy sur la table.)
Pollyanna : Bonjour Délia ! Je suis contente de vous voir ! Je ne m’attendais pas à vous trouver ici.
Délia : Et bien moi non plus Pollyanna, je suis agréablement surprise. Mais dis moi, ta séance de rééducation commence dans quelques minutes. Pourquoi n’es-tu pas à l’hôpital ?
Pollyanna : Hein ? Oh non ! J’avais complètement oublié !
Tom : Vous êtes tous vraiment chiants à toujours tout oublier !
Jervis : On aurait mieux fait de se rendre à l’hôpital tout compte fait.
Nan : Ce n’est pas maintenant qu’il faut se le dire.
(Jervis dépose Prissy sur la table. Il s’apprête à se baisser pour récupérer le livre de Judy mais Cédric le ramasse avant)
Jervis : Donne-moi çà. Ce livre est à Judy.
Cédric : Trop tard, elle est déjà loin. Ne vous en faîtes pas, je vais le lui rapporter.
Anne : C’est quoi comme bouquin ? Je peux voir ? (elle lit le titre sur la couverture : « Juliette, ma petite cruche, par Joséphine March. Edition Jehbber, imprimé aux Etats-Unis, 1864 ». Elle éclate de rire) Je n’ais jamais vu de pareil titre, mais çà sort de l’ordinaire en tout cas. Je suis sûre que c’est une histoire d’amour à l’eau de rose comme je les aime. Puis-je le lire Cédric ?
Cédric : Si tu veux, çà m’évitera de faire le détour. Tiens (il lui tend le livre)
Anne : Merci ! Enfin je vais pouvoir me laisser aller à l’une de mes occupations préférées, la lecture. Comme c’est bon d’ouvrir un livre alors que cela fait si longtemps que je n’ais pas eu ce plaisir. Le livre est encore frais et en bonne état pour son âge. Ne trouvez-vous pas que l’image qui ouvre le premier chapitre est magnifique ? Je me demande si c’est l’auteur qui l’a dessiné. Une jeune fille qui fait tomber son livre dans une marre après avoir glissé dans une flaque de boue ou l’une de ses chaussures est restée coincée…Que cette scène est vivante ! Je n’aime que les livres qui possèdent des images, même si je n’en ais pas besoin pour tout imaginer. Chez Diana, il y a toujours pleins de beaux livres sur son étagère. Il faudra d’ailleurs que je songe à lui demander de me prêter « Alice aux pays des merveilles ». Diana, voudrais-tu me passer cette histoire ? Tu m’en avais parlé et je l’avais trouvé très…
Huck : Je t’en prie, la ferme !
Délia : Bon je vais examiner cette jeune fille et après tu feras ta rééducation Pollyanna.
Pollyanna : Mais…Je ne peux pas, l’hôpital est trop loin.
Délia : Et bien ce n’est pas grave, nous la ferons ici même.
Pollyanna : (déçue) Oooh….Cette fois je ne vois pas trop l’occasion de me réjouir…
Flo : Parce qu’il n’y en as pas héhé.
Pollyanna :….Mais si ! Puisque j’ai ma séance de réeducation aujourd’hui, je pourrais rentrer en train avec Délia jusqu’à chez moi ! Na !
Tous : Oh non ! Ce n’est pas juste !
Flo : Tu sais Pollyanna, j’ai toujours pensé que nous deviendrions amies toutes les deux. Aussi je ne te laisserai en aucun cas partir sans moi, on est liées comme deux sœurs, pas vrai ?
Pollyanna : Hein ?
Susie : Moi aussi je t’aime bien Pollyanna. Tu accepteras que je t’accompagne, dis ?
Caroline : Je n’avais jamais remarqué à quel point tu étais sympa !
Amy : Hé les filles ! C’est à moi que vous devez faire de la lèche !
Susie, Caroline: Oh oui on t’adore Pollyanna !
Gilbert : Ces lèches bottes c’est hallucinant..
Pollyanna : Mais attendez…Vous habitez à Beldingsville ?
Susie, Caroline, Flo : Non…Mais c’est sur notre chemin !
Diana : L’Amérique du pays des WMT est mal foutue…